You ? Again ! [Ethan & Adelynn]

You ? Again !

Ethan White & Adelynn Duquesne

Une main appliquée en compresse contre le trou ensanglanté de mon flanc droit, j’ai du mal à progresser dans la nuit. Mes blessures sont multiples. De nombreuses sont superficielles, surtout au niveau des bras et du visage. Mais mon corps a été transpercé durant l’affrontement par deux balles de calibre relativement important. L’une à mon avant-bras gauche dont la balle a ressortie immédiatement. Et l’autre à mon flanc, dont la munition est toujours coincée quelque part dans ma chair. J’ai réussi à m’extraire in extremis de la bataille. Une mission qui pourtant devait se dérouler sans encombre. Je ne suis définitivement pas chanceuse lors de mes séjours en Amérique. La dernière fois, j’ai perdu la trace de ma cible parce que je me suis laissé distraire par mes retrouvailles avec Ethan White. D’accord, ce n’est pas entièrement de sa faute. C’est aussi de la mienne, ayant merdé sur ce coup là. Et voilà que lorsque Dane me renvoi pour réparer mes bêtises, je fais pire en me retrouvant coincé au milieu d’une fusillade de gangs de rue. Pour sauver ma peau, j’ai du me jeter à travers une fenêtre et je me suis presque cassé une jambe en retombant durement dans une pile de cartons deux étages plus bas. Courir après ça a été l’enfer, mais je devais quitter ce quartier pourri au plus vite. Je ne saurais dire le temps que j’ai couru. Mais lorsque je ralentie enfin, voyant les silhouettes sombres des bâtiments changées pour quelque chose de plus luxueux, mes pieds me faisaient souffrir. J’halète sous l’effort ainsi que sous la souffrance que me cause la perte de sang continue de mes blessures. Je n’ai plus le choix, je dois trouver un endroit où me réfugier et soigner mon état. Je ne connais pas suffisamment New York pour me situer. Je pouvais être n’importe où. Et pas question de me diriger vers un hôpital. Les médecins ça pose des questions. Être obligé de révéler mon identité de la sorte ne fera que m’attirer le RA dans mes pattes. Autorisation d’enquêter sur le territoire américain ou pas, si ARES a la chance de m’avoir, je pense qu’ils n’hésiteront même pas. Ces types sont pires que des vautours!

Je me force à m’arrêter afin de reprendre mon souffle. Sauf qu’une fois le moment de repartir, mes muscles refusent de me porter plus loin. Ma tête est prise d’un vertige soudain et je m’agrippe à un réverbère afin de ne pas tomber à la renverse. Je sens que si je me retrouve au sol, je serais incapable de me remettre debout par la suite. Je dois faire vite. Malgré mes vertiges, j’inspecte autour de moi. Certains appartements comprennent des lumières, signe de vie dans le logis. Je dois donc les éviter. Parmi les seuls appartements dans le noir, celui juste à côté de moi me semble le plus accessible. Il y a un escalier à l’extérieur qui remonte jusqu’à un balcon. De là, il doit y avoir une porte ou une fenêtre que je peux forcer avec mon épée. Je m’aventure prudemment dans l’escalier, progressant lentement le long des marches afin de ne pas perdre l’équilibre une nouvelle fois. Lorsque j’atteins le balcon, j’observe la serrure de la porte. Cette dernière n’est pas très moderne, ce qui est une chance pour moi. J’use de l’un de mes poignards comme la lame est plus mince. Je réussis à forcer la serrure et j’ouvre la porte. Sauf qu’une fois à l’intérieur, je m’écroule par terre. L’impact de mon poids contre le plancher fait un bruit important, en plus du poignard qui résonne alors qu’il s’éloigne loin de moi. Il m’a échappé des mains. Tel qu’anticipé, je n’arrive plus à me relever, mes forces étant insuffisantes. Je gémis alors que je tente de retirer la pression de mon poids de sur ma blessure principale au flanc droit.

Soudain, les lumières s’allument, m’aveuglant instantanément. Autant de luminosité d’un coup me force à plisser des yeux. Merde, je croyais l’appartement vide! Évidemment, je n’ai pas songé aux gens qui devaient simplement dormir à une heure pareille. Lorsque j’arrive à voir quelque chose, je suis incapable de lever la tête assez pour voir au-dessus des hanches de cet homme. Ma tête tourne de plus en plus.

-N’appelez pas la police, je vous en pris.

Cette phrase n’a aucun sens. Évidemment qu’une personne logique qui surprend une intrusion par effraction dans son appartement par une femme mortellement blessée en costume de super-héros n’aura pas d’autre réflexe que d’appeler la police ou au moins une ambulance. Je tente de bouger et en le faisant je sens la balle le faire également. Je gémis de douleur encore une fois, sentant un liquide chaud s’écouler avec plus d’abondance de la plaie. Je dépose ma tête contre le plancher froid. Je vais probablement mourir ici. Du mouvement autour de moi me fait lever les yeux vers le propriétaire de l’appartement. Quelle n’est pas ma surprise en reconnaissant Ethan White, penché près de moi. Avec son véritable visage. Cette fois j’en suis certaine, je suis morte.

You ? Again !

Ethan White & Adelynn Duquesne

Le destin semble vouloir mettre sur ma route l’ancien-soldat. D’abord à Londres alors que je n’étais même pas encore compétente en tant qu’épéiste. Puis il y a quelques semaines à peine, à New York. Maintenant aujourd’hui, en pleine nuit et dans la même ville, alors que j’ai pris la peine de choisir un appartement au hasard. Il a fallut que cela tombe sur Ethan. Je fais mon possible pour ne pas trop salir son plancher avec mon sang. Je me concentre là-dessus, avec pour objectif de limiter mes mouvements. Sauf que la douleur de mes muscles me causent des spasmes que je n’arrive pas à contenir. Je me retrouve donc à remuer malgré moi et cela me fait mal à chaque fois. L’homme me soulève sans me demander la permission au préalable. Au moment de protester, je suis prise d’une salve de souffrance et je dois presque me mordre la langue pour éviter de crier. Je me retrouve dans une chambre et mon dos rencontre un matelas. Cela m’aurait réjouie en d’autres circonstances, mais en ce moment peu importe la surface sur laquelle je suis étendu, le mal ne s’estompe pas. Je pose instinctivement ma main contre ma blessure la plus importante à l’abdomen. Ethan revient vers moi et il semble avoir apporté avec lui une trousse médicale. Je tente de positionner ma tête un peu mieux pour observer ce qu’il fait. Il prépare du matériel. En voyant les pinces, je souris. Il va extraire la balle, c’est évident. Tant qu’elle sera dans ma chair, il ne pourra pas stabiliser mon état. Il se penche et dépose une serviette humide et froide sur mon front. Je dois avouer que cela me fait énormément de bien sur le coup. Je n’avais pas remarqué que ma tête était bouillante de fièvre et que j’étais en sueur. Ce léger baume contre mon visage est donc bénéfique sur mon humeur. Je me calme un peu, bien que mon corps souffre toujours autant. Il amène alors une seconde serviette juste sous mon nez, mais cette fois qui s’incruste dans ma bouche. Je lui fais des gros yeux, mais je mords toutefois fortement le tissu. Il ne souhaite pas que je hurle à la mort lorsqu’il va commencer l’exploration dans mon flanc pour retrouver la balle. Justement, voilà qu’il m’explique ce qu’il compte faire tout en stérilisant les pinces. Il me conseille de bien respirer par le nez. J’hoche la tête pour lui donner le signal de départ. Je mords ensuite de toutes mes forces dans le tissu tout en fixant le plafond. Je sens le métal de l’instrument toucher les rebords de ma plaie et je me crispe aussitôt. Alors qu’il progresse lentement dans ma chair, je garde mon focus. J’inspire. J’expire. J’inspire. J’expire. Ma respiration agitée par la vive douleur à mon côté droit devient sifflante, mais je ne cris à aucun moment. Lorsqu’il touche enfin à la balle, je le ressens immédiatement. Mon main droite à pour réflexe d’agripper subitement le bras d’Ethan. Heureusement, pas celui qui procède à l’extraction. Je le serre un moment, avant de le relâcher. Il saisit ensuite la balle avec les pinces et réussit à la déloger avec patience hors de là. Une fois extraite, je m’empresse de retirer le chiffon de ma bouche. À force de serrer des mâchoires, je me suis donné mal au cœur et je tousse quelques coups tout en tentant de calmer ma respiration. Ma tête tourne toujours dangereusement, en plus de mon cœur qui s’agite drôlement dans ma poitrine. Je songe à la quantité de sang que j’ai perdu en chemin pour me rendre ici. Je suis d’ailleurs toujours en hémorragie puisque mes blessures ne sont pas cautérisées. Je tourne la tête vers Ethan.

-Tu n’aurais pas des injections de fer dans ta trousse, par hasard?

Ayant eu une formation médicale comme chaque soldat proprement entraîné, je pense qu’il va saisir où je veux en venir. Je crois être en anémie présentement. Et tant que la source du saignement sera active, je risque de faire un arrêt cardiaque si mon volume sanguin devient trop bas. Et comme je me doute qu’il possède un culot globulaire dans son appartement, le substitué par des injections de fer concentré est une bonne façon de compenser pour une perte de sang importante. Sauf que ce n’est pas aussi efficace qu’une transfusion. Voilà pourquoi je dois croiser les doigts qu’Ethan soit rapide pour recoudre mes blessures. Si besoin, je vais lui recommander de les brûler pour garantir l’étanchéité des sutures. Je ne compte pas mourir aujourd’hui. En observant à nouveau Ethan, je me rends compte de sa concentration. Il s’occupe de mes blessures avec sérieux et dévouement. J’ai du mal à le croire. Pas qu’il me prête ainsi assistance, mais qu’il ne cherche pas à comprendre pourquoi. Pourquoi je suis chez lui en ce moment ou encore pourquoi je suis dans un tel état. Il s’occupe de moi comme le ferait un ami. Cela me perturbe drôlement, surtout avec ma tête qui a du mal à ne pas tourbillonné. Je lève ma main droite, la même qui a servie à l’agripper instinctivement tout à l’heure. Je la dépose plus doucement sur son avant-bras cette fois, tentant d’attirer son attention. Lorsque ses yeux croisent enfin les miens, je me décide à lui parler.

-Ethan, je suis désolé. Je n’avais pas prévu tout ça. Mais je… je n’avais nulle part où aller.

Une grande vague de fatigue m’assomme brusquement. Je relâche son avant-bras et je redépose ma tête contre le matelas. Sans que je puisse le contrôler, mes paupières se ferment. Je n’arrête plus à les rouvrir. J’ai sommeil.

You ? Again !

Ethan White & Adelynn Duquesne

Je perds temporairement contact avec la réalité. Ma conscience s’envole, mais la douleur perdure. Je me sens garder sur terre par elle, enchaînée par la pression toujours plus forte dans mon abdomen. Par moment, je reviens temporairement. L’espace de quelques secondes, je revois les murs de la chambre d’Ethan et je sens ses mains qui procèdent aux sutures. Sauf que bien souvent, je suis entouré d’obscurité et de froid. Cela n’a aucune logique puisque je me sais fiévreuse pourtant. Des doigts tentant de capter mon pouls. Une aiguille se logeant dans mon avant-bras épargné de toutes blessures, déversant un liquide froid lui aussi. Mon cœur se mets à battre un peu plus fort en réponse. Mes poumons semblent s’emplir d’air et j’inspire un bon coup. Cette sensation me fait du bien. Je me concentre sur cela, respirant avec de plus en plus de régularité. Par contre, mes yeux refusent toujours de s’ouvrir. Je sens des mains s’aplatir contre mon abdomen. Alors que je respire, je sens un picotement dans ma peau.  Mes muscles se crispent légèrement face à cette sensation inconnue. Puis, la chaleur monte. Toujours plus, je sens mes organes et mon sang bouillir. Une certaine panique me gagne et je me mets à haleter en cherchant mon air. Pourtant, rien n’obstrue mes voies respiratoires. Je commence à produire un peu plus de sueur et cela me fait frissonner alors que la chaleur ne diminue pas. Je finis par ouvrir les paupières et je tente de me relever par réflexe. Ethan me retient doucement et en croisant son regard, je ne comprends pas immédiatement. Je suis confuse, délirante à cause de la fièvre amplifiée par les pouvoirs de l’homme. Je finis par consentir à me recoucher dans le lit. Je fixe le plafond une nouvelle fois, ne pouvant m’empêcher de respirer fortement alors que mon corps est en feu. La chaleur s’immisce même dans mon crâne et je lutte pour ne pas suffoquer une nouvelle fois. Je tente de ne penser à rien, juste au fait qu’il est en train de me sauver. Je ne sais pas comment, mais je sais que c’est ce qu’il fait en ce moment. Alors, la pression de ses mains contre mon abdomen cesse. Je le regarde avec toujours un peu de confusion. Alors, en ravalant ma salive, je me rends compte d’une autre chose qui devient plus prioritaire que tout le reste.

-J’ai soif.

Une simple intervention verbale, mais qui témoigne de l’ensemble de mon état d’âme actuelle. La perte de sang combinée à la cautérisation surnaturelle d’Ethan m’a déshydraté au point où ma gorge est sèche. La température de mon corps demeure haute même s’il a cessé son intervention sur moi. Je souffle l’air hors mes poumons en tentant de me calmer et de ne pas trop penser à la chaleur excessive de mon corps. Ethan m’aide ensuite à boire. Je dois me retenir de ne pas tout engloutir la bouteille d’un coup. Je dois y aller graduellement. Pourtant, j’ai tellement soif. Me sentant toujours bouillante, je suis reconnaissante lorsque je sens la main d’Ethan à nouveau sur ma peau, mais diffusant cette fois une fraîcheur bénéfique. Il me ramène à une température confortable et je le remercie à nouveau par la suite. Je bois encore un peu avant de passer une main dans mes cheveux mouillés par la sueur. Je décolle les quelques mèches de mon visage et j’essuie également l’humidité de mes yeux. Mes joues sont encore chaudes, mais elles devraient retrouvés leur teinte habituelle sous peu. Je me sens de mieux en mieux. Fatiguée comme si j’avais couru trois marathons d’affilés, mais plus agonisante. Ethan est toujours à mon chevet et je lui souris, me trouvant tellement ridicule de ne pas l’avoir cerné avant. Mais aussi un peu mal de lui avoir mentie en plein visage lorsque nous nous sommes revu la dernière fois.

-Ok, je crois qu’on doit reprendre les présentations à zéro. Je suis Swordswoman, membre de l’Euroforce et comme tu t’en doute avec le costume, super-héroïne à ses heures. Et toi tu es un mutant, je présume. Ne t’inquiète pas, je sais garder un secret. Je ne vais pas te dénoncer. Surtout pas après que tu m’ais sauvé la vie aujourd’hui. Maintenant je t’en dois une.

Je redépose ma tête sur l’oreiller. Voilà qui change les choses entre nous. Nous savons pour l’autre et cela va me faire étrange de le voir de cette manière. Mais je suis reconnaissante qu’il soit ce qu’il soit, sinon je pense qu’effectivement je serais morte au bout de mon sang.

You ? Again !

Ethan White & Adelynn Duquesne

Malgré tout ce qui nous est arrivé à lui et à moi récemment, il cherche encore en ce moment à m’aider et à me conseiller de me reposer. Je n’arrive pas à comprendre ces motivations. Je pensais qu’entre nous il persistait un froid et un certain malaise. Malaise probablement entretenue par nos secrets respectifs. Mais maintenant que nous les avions révélés à l’autre, je ne sais pas, on dirait que l’ambiance est différente entre nous. J’en suis la première surprise. En ce moment, mon mur de méfiance est complètement tombé. Je suis totalement vulnérable et incapable de quitter cet appartement pour le moment mais cela ne me dérange pas vraiment. Je ne me reconnais pas moi-même. Je ne rage pas d’être dans une telle situation. Il semblerait même que les gestes d’Ethan pour me sauver m’ont fait réaliser que j’avais été trop dur avec lui. D’un seul coup, j’accepte de suivre son conseil et je demeure tranquille dans le lit. J’ignore dans combien de temps je vais être capable d’au moins me remettre sur mes pieds. Je suis tellement fatiguée en ce moment. Mes blessures vont mettre plusieurs semaines à guérir complètement, sauf que je ne peux m’accorder tout ce temps loin de l’Europe. Voilà pourquoi aussitôt que je vais me sentir en état, je vais laisser Ethan tranquille. Il en a déjà fait tellement pour moi aujourd’hui. Envahir son chez soi de la sorte ne me plaît pas. Il semble détendu de son côté. Il parle d’une manière fluide et relaxe pour quelqu’un qui vient d’extraire une balle de mon flanc. Il me sourit et il semble chercher à me faire rire. Étrangement, je me laisse prendre au jeu. J’ai un petit rire léger qui traverse mon corps. Je ne peux pas faire plus, tout simplement parce que la douleur et la faiblesse m’en empêche. Mais je lui souris également. Je vois dans son œil une lueur que je reconnais. Je ne saurais la définir. On dirait de l’admiration. Il m’admire moi? Pourquoi? Parce que je lui ai révélé être une super-héroïne un peu kamikaze? En fait, je crois comprendre. Il m’envi. Lui qui a déjà été soldat et qui sauvait des vies de cette manière, je me doute qu’à présent sa vie soit totalement opposée. Aurait-il envie de redevenir un héros? Après l’avoir vu me soigner si spontanément, je suis convaincu qu’il en a le potentiel. Il y a toutefois autre chose qui trouble son regard. Comme si malgré son désir de vouloir s’impliquer pour faire la différence dans la vie des gens, quelque chose l’en empêchait. Et en l’écoutant me révéler qu’il fuyait car on l’avait dénoncé et qu’il avait manqué de chance par la suite, tout devient clair dans ma tête.

-Ils t’ont pucé, je murmure pour moi-même. Je suis sincèrement désolé, Ethan.

Je le suis vraiment. Les méthodes qu’ils emplois pour pucer les mutants américains sont selon moi barbares. Le gouvernement brime la liberté d’une minorité de ses citoyens sous prétexte d’assurer la protection de la majorité. C’est la pire des atrocités selon moi. Il me montre alors sa nuque. Je vois la cicatrice et je me retiens de rager devant lui. Ce qui lui arrive me révolte. Je ne pensais pas qu’Ethan était mutant, même si d’une certaine manière je le sentais au fond de moi. Le voir désormais meurtrie par ces gens me fait mal à moi aussi. Vont-ils un jour pousser l’audace à s’en prendre aux membres de l’Euroforce, malgré notre absence de citoyenneté américaine? Je commence à avoir de sérieux doutes sur la question. La colère rougit à nouveau mes joues. Je fais des efforts pour ne pas laisser la rage se répandre librement dans le reste de mon corps et me faire serrer des poings. Ethan tente de me calmer en caressant mes cheveux mouillés. Le geste est suffisant pour me faire perdre ma concentration et me détourner de mes pensées malsaines. Je suis surprise par l’attitude positive d’Ethan dans toute cette histoire. L’entendre voir le tout du bon côté, affirmant que s’il n’avait pas été pucé il n’aurait pas été présent dans son appartement pour moi, je ne sais quoi en penser. Mon corps commence à grelotter un peu sous le froid, la fièvre étant en train de tomber graduellement. Je n’ai même pas à dire un mot que l’homme m’offre déjà un peu de chaleur. Comment fait-il cela? Comment arrive-t-il à sentir que c’est exactement ce que mon corps à besoin rien qu’en me touchant? Je le remercie d’un sourire. Ethan cherche alors à comprendre ce qui m’est arrivé. La question arrive à point, elle me permet elle aussi de me distraire de l’idée de me venger d’ARES pour ce qu’il lui on fait.

-J’étais en mission dans le Bronx. Ça un lien avec la raison de ma présence à New York lors de notre dernière rencontre. Je ne peux pas t’en dire plus, mais j’avais pour mission d’intercepté un allemand qui faisait des affaires avec des criminels new-yorkais. On m’a repéré au moment de la conclusion de la transaction. Alors les hommes ont commencés à me tirer dessus en plus de s’attaquer entre eux. J’ai réussis à me sauver en me jetant par une fenêtre. Ensuite, j’ai couru jusqu’ici. Je n’avais aucune idée que tu habitais ici, pour être honnête. J’ai seulement arrêté lorsque mes jambes ne pouvaient plus me porter. Si je n’entrais pas en vitesse dans un appartement aux alentours, j’allais mourir. Et j’ai choisis le tiens.

Le hasard de cette situation me surprend encore beaucoup. New York est une ville énorme et tomber sur l’appartement précis d’Ethan était presque statistiquement impossible. La pression à mon flanc me fait grimacer. Même si la plaie est suturé et l’hémorragie cautérisée, c’est comme si je sentais toujours la balle dans mon corps et je n’aime pas la sensation. La douleur est moins oppressante, à condition que je ne bouge pas trop.

-Je pense que je vais devoir rester ici quelques jours, le temps de me remettre de l’attaque. Cela va également me laisser du temps pour contacter Black Knight, le chef de l’Euroforce. Je vais lui demander qu’il m’autorise à utiliser ton aide pour arrêter ma cible qui coure toujours. Dans mon état actuel, je ne suis pas bonne à grand-chose et je pense qu’un masque t’irait très bien.

Je ris légèrement, m’arrêtant en réalisant que les spasmes de rire me font mal. Je ne perds pas mon sourire toutefois. Je suis sérieuse. J’ai besoin de l’aide de quelqu’un et comme le destin semble s’amuser mettre Ethan sur mon chemin, pourquoi pas en faire mon allié.

-Sous quel nom je dois parler de toi à Black Knight?

Chaque héros possède son nom de code bien à lui. Je suis curieuse de découvrir celui qu’Ethan va me proposer. À condition qu’il accepte mon offre, bien évidemment. Mais j’ai comme l’impression qu’il ne refusera pas. L’envi d’utiliser ses dons pour faire la différence est trop présente en lui pour me faire douter.

You ? Again !

Ethan White & Adelynn Duquesne

En silence, j’observe le cheminement des pensées sur le visage du mutant à la suite de ma proposition inusité. C’est un divertissement comme un autre. Il me connaît assez désormais pour comprendre que je ne demande jamais d’aide. Même lorsque je suis en position critique, je préfère demeurer seule face à l’adversité. C’est donc hors du commun de demander à un quasi-inconnu de s’allié avec moi. Même si l’idée va probablement me faire rager silencieusement tout du long, je n’ai pas le luxe de faire autrement. Ma cible est toujours en liberté. Je ne peux pas laisser passer cela. Je ne peux pas non plus attendre des semaines que je sois assez en forme afin de l’intercepter. Ce type aura le temps de changer de pays une dizaine de fois entre-temps. Je dois agir maintenant et je n’ai confiance qu’en Ethan dans cette ville pour être mon allié temporaire. Oui, j’ai du piler sur mon orgueil pour l’admettre. Toutefois, le fait d’avoir eu une balle logée dans mon abdomen m’a fait réaliser bien des choses. L’une de ces choses est que je travaille beaucoup trop en solo pour un membre de l’Euroforce. Dane me le reproche souvent, mais il me laisse mon espace malgré tout. Lorsqu’il va apprendre que je me suis trouvé un allié après être passé à deux doigts de la mort, j’ai l’impression qu’il va sauter sur l’occasion pour me faire la morale. Je dois m’y attendre, c’est presque inévitable. Et il aura raison de le faire. J’ai été stupide et à cause de cette stupidité, j’ai merdé encore une fois face à cette cible. Quelque fois, je me demande comment c’est possible que je sois toujours vivante après toutes ces années à agir égoïstement. Ethan n’aime pas vraiment l’idée du masque. Je souris. Le but de l’exercice n’est pas de se déguiser, mais bien de se protéger. Même si cela ne semble pas lui faire énormément plaisir, je ne compte pas le laisser sortir en public en mon nom avec son visage habituel.

-Le masque sert à protéger ton identité. Je pense que dans ta situation actuelle, tu devrais considérer l’option. À moins que tu as toujours avec toi ton dispositif multi-visages? Lorsque tu seras face à la cible, il ne faut pas qu’elle soit en mesure de voir ton vrai visage.

Je demeure sérieuse sur ce point. Je pense que s’il commence à rendre service à l’Euroforce, il va falloir qu’il songe un peu au fait que nous cachons tous notre visage pour protéger nos vies ainsi que celles de nos proches. C’est un mal nécessaire pour faire ce que l’on fait. Finalement, Ethan accepte de m’aider et cela m’enlève un poids. Il tient toutefois à ce que je sache qu’il avait prévue à la base d’agir contre mes assaillants. Voilà qui est intéressant. Il comptait m’arracher des informations pour ensuite exécuter une petite vendetta personnelle. Je ne vois pas cela d’un mauvais œil, au contraire, j’y vois quelque chose de flatteur. Il n’aurait pas fait ça si je n’avais pas eu une quelconque importance à ces yeux. Cela me ramène à notre dernière rencontre, à ce « rendez-vous » au restaurant que nous avons eu. Mes sourcils se froncent en songeant que peut-être Ethan espère avoir plus de moi en bout de ligne. Si c’est le cas, il se fait des illusions monumentales. Je ne suis pas ce genre de fille qui tombe dans les bras de l’homme qui lui a sauvé la vie. Il m’annonce alors que son nom de code est Ghost. Mon sourire s’étire à cette mention. J’aime beaucoup le nom. D’une certaine manière, cela correspond exactement à ce que je veux qu’il soit pour moi. Je veux qu’il retrouve ma cible, qu’il se présente devant elle en sortant de nulle part et qu’il disparaisse par la suite pour toujours, faisant en sorte que personne ne saura exactement qui ou quoi a opéré cette attaque. Je veux qu’il soit le fantôme de l’Euroforce.

-Très bien, je vais contacter Black Knight au matin.

Il souhaite ensuite savoir tout ce que je sais sur son nouvel opposant. Il me semble un peu impatient, mais j’aime ce réflexe qu’il a de vouloir connaître au maximum son ennemi rapidement. J’aurais pu lui répliquer une phrase toute faite du genre « chaque chose en son temps », ce qui aurait été vrai dans un sens. Sauf que je vois dans son regard qu’il tient à ce que je sois complètement honnête avec lui maintenant que nous sommes des alliés avec une mission commune. Je le regarde donc un instant dans les yeux avant de finalement lui dire quelque chose.

-La cible s’appelle Ulric Schaeffer. C’est un riche homme d’affaire allemand, se servant de son entreprise comme couverture pour ses activités illégales. Il fait entre autre du trafic humain intercontinentale mais ce qu’il préfère, c’est vendre des cobayes humains aux plus offrant. Ces derniers mois, il vend plus particulièrement des mutants. La raison pour laquelle il a attiré l’attention de l’Euroforce, est qu’il est lui-même un humain amélioré. On ne connaît pas grand-chose sur ce qu’il est capable de faire, mais je sais de source sur qu’il s’en sert afin de remporter les négociations. Il semble être capable de suggérer des choses aux gens. Comme d’accepter son offre sans discuter. Il est en quelque sorte lui aussi un fantôme puisque je me souviens très clairement l’avoir vu disparaître sous mes yeux au moment du début de la fusillade contre moi. Je ne pense pas qu’il se téléporte, je crois plutôt qu’il arrive à nous suggérer son absence. Il agit sur une longue portée puisque j’étais à l’opposé de la pièce lorsqu’il a fait ce petit truc sur moi. Mais ne t’inquiète pas, on va monter un plan ensemble, une fois que nous aurons retrouvé sa position.

Je le regarde à nouveau. Je sais qu’à présent il pourrait me laisser en arrière et aller régler cette affaire seul. Sauf que pour son bien, je pense qu’il va attendre d’avoir un plan solide avant de se lancer tête première contre lui. Schaeffer est quelqu’un de dangereux qui pourrait facilement prendre l’avantage sur n’importe qui à mon avis, à cause de ses capacités de suggestions. Voilà pourquoi il faut l’approcher intelligemment. J’accepte ensuite volontiers l’eau qu’il m’offre à nouveau. Ma soif est déjà un peu moins grande. Ethan m’annonce par la suite qu’il va devoir se construire un lit de fortune le temps que je cesse de monopoliser le sien. Je dois dire que je ne m’attendais pas à ce qu’il me laisse son lit de la sorte. Je devrais être celle qui hérite du lit de camp. Cela me fait toutefois énormément plaisir qu’il me laisse aussi spontanément sa chambre.

-Merci encore, pour tout ce que tu as fait pour moi. Je veux bien répondre à certaines de tes questions encore un peu, mais je vais me reposer ensuite. Même si je ne veux pas l’admettre, je suis épuisée.

Encore une chose que je ne fais pas d’ordinaire : dire tout haut ce que je pense tout bas. Il faut croire que je suis plus affecté que je ne le pensais par ces blessures aussi importantes et par cette perte de sang aussi considérable.

You ? Again !

Ethan White & Adelynn Duquesne

J’écoute l’ébauche de plan qu’il m’expose. Je ne suis pas très à l’aise avec l’idée de tenter de manipuler une personne qui s’est fait un nom avec la manipulation justement. Mais l’idée en soit de se rapprocher le plus possible de la cible est intéressante, il suffit de la peaufiner pour arriver à avoir un plan solide en bout de ligne. Je ne souhaite en rien répéter les mêmes erreurs et échouer une fois de plus à neutraliser ce mutant allemand. Par contre, je suis trop épuisée pour le moment pour réfléchir adéquatement aux détails de cette opération.

-Oui, je pense que le mieux est d’obtenir la confiance de Schaeffer, soit en étant à son service ou en devenant son client préféré.

J’expose l’idée sans toutefois l’étoffer. Je pense que ce n’est pas vraiment le moment pour entrer autant dans les détails. Nous disposons d’encore un peu de temps et comme je le fais remarquer à Ethan, je pense que je dois en disposer en me remettant sur pieds rapidement. Je ne veux plus être un boulet dans cette mission, je veux servir d’allié utile au mutant le moment venu. Et ce n’est pas en ne prenant pas soin de moi que je vais y arriver. L’homme comprend immédiatement ce que je lui demande et cela me soulage. Sa curiosité est légendaire, mais je pense l’avoir assez rassasié à ce niveau là pour ce soir. Il se lève et m’informe qu’il compte construire son lit de fortune pendant que je me repose. Je n’y vois aucune objection, sentant que le sommeil va me prendre très facilement dans mon état. Je n’aurais probablement même plus conscience de ce qu’il fait.

-D’accord, merci, je marmonne avant de me détendre un peu pour adopter une position de sommeil.

Comme je le pensais, je tombe dans les bras de Morphée en quelques secondes. Je me retrouve d’abord dans le noir le plus total. Puis, les contours d’une pièce se précisent lentement. Je demeure immobile, étendu dans mon lit. J’observe les lignes, les formes étranges. La luminosité tarde à combattre l’obscurité afin de me laisser voir davantage. Je m’assoie donc dans le lit, avant de finalement me lever complètement. Le sol est froid contre mes pieds nus, me faisant frissonner subitement. Aussitôt, un vent agite mes cheveux. Étrange, je ne distingue pourtant pas de fenêtre. En tournant la tête, je me retrouve face à face avec le visage de Schaeffer, dont le souffle de glace colle à la peau de mon cou. Je recule et tente de me mettre en position de combat, mais on me tire vers le sol. Je tombe lourdement contre le plancher noir, ressentant une forte douleur dans tout mon corps. J’ai la sensation que l’ennemi est toujours à proximité alors je tente de ramper au loin. On m’attrape la cheville, me retenant sur place. Je commence à me débattre en criant ma rage. Rien n’y fait, on me retient tout près de Schaeffer. Je n’arrive bientôt plus à lutter, prise d’une soudaine fatigue. Je capitule et je retourne mon visage vers cet homme. Un nouveau sursaut de peur me prend en voyant plutôt le visage d’Ethan, prenant progressivement la place de celui de la cible. C’est impossible! Est-ce l’œuvre du dispositif multi-visages? Non, on dirait presque que s’est réel. Que les deux sont la même personne. Baissant le regard, je constate que la main qui me retient appartient également à cet homme dont je ne suis plus sur de l’identité désormais. J’ai alors peur à un point où cela déclenche mon réveil. Je sursaute dans le lit, sentant la douleur se manifester, signe que je suis bien hors de ce cauchemar. Mon front est couvert de sueur et ma tête est fiévreuse. J’halète légèrement, tentant de me calmer après un sommeil aussi agité. Je constate également la légère lumière qui perce à travers les rideaux de la chambre. Est-ce le matin? Ou plus tard, je ne saurais dire, je n’ai aucune horloge sous les yeux. Je sais juste qu’il fait jour et que j’ai ainsi au moins dormis quelques heures, bien que ce ne fut pas réparateur. Je passe une main sur mon front et je tente d’apaiser mon cœur qui se débat toujours sous l’émotion. La fièvre semble être consécutive à ma nuit cauchemardesque, je ne serais pas prête à dire que je développe une infection suite à mes blessures. Je n’ai aucun autre symptôme significatif. Je sens alors une odeur de nourriture. La porte s’ouvre lentement et voir la silhouette d’Ethan ne m’effraie pas. Je sais que ce n’était qu’un mauvais rêve. Je tente de paraître normal mais il doit bien voir que je sors d’un épisode de sommeil agité. J’espère juste ne pas avoir crié dans cette réalité, ça serait très gênant. Il m’apporte semble-t-il de quoi manger et je me souviens alors que c’est ce qu’il m’avait promis.

-Merci, je lui dis en souriant, vraiment contente par cette attention.

Je tente alors tout bonnement de me redresser en position assise pour manger, sauf que mon flanc droit me tire trop pour que j’y parvienne. Je tente alors une autre approche, cherchant à agripper un autre oreiller pour le placer derrière mes épaules et ainsi me permettre de relever le haut de mon corps. La tâche s’avère difficile lorsqu’on est  limité dans ses mouvements. J’y parviens seulement grâce à l’intervention d’Ethan. Cela me fait m’irriter un peu plus face à ma condition.

-Je n’arrive même pas à attraper un vulgaire oreiller toute seule! C’est énervant!

Évidemment, je veux guérir trop vite. Je ne peux pas aller plus rapidement que mon corps. Sauf que ça me tue d’être dans cette position et de devoir demander tout à quelqu’un.

You ? Again !

Ethan White & Adelynn Duquesne

Ethan m’aide avec l’oreiller et même si cela m’irrite beaucoup d’être réduit à ça, je lui souris pour le remercier. Je suis vraiment désagréable le matin, il faut croire. Surtout lorsque j’ai dormis aussi mal. Malgré cela, l’ancien soldat est drôlement de bonne humeur de son côté selon mon opinion. Il voit le côté positif de la chose et me fait rire légèrement. Pas en mal, mais juste parce que je ne le pensais pas aussi enclin à la positivité. Ça me fait du bien qu’il agisse de la sorte. Ça contraste avec ma mauvaise humeur et mon côté négatif de nature. Contrairement à d’habitude, je ne condamne pas son comportement. Il a raison et je l’admets en silence. Sauf que le voilà qui se moque de moi, mimant des applaudissements. Je suis trop loin pour le frapper, sinon je l’aurais fait et sans me gêner. Son nez se rappelle comment je ne retiens pas mes coups. Il sait d’ailleurs qu’il a eu ce même coup parce qu’il se jouait de moi. Il doit faire attention, parce que je peux être surprenante quand je le souhaite. Je me contente de me pincer les lèvres pour ne pas dire mot. Il me propose ensuite de choisir entre me faire boire ma soupe à la paille ou bien qu’il me nourrice. J’écarquille les yeux.

-Je choisis la paille. Je lui réponds prestement.

Je n’ai même pas besoin de réfléchir. Je ne veux pas lui offrir ce plaisir de me voir aussi vulnérable. Déjà que je me sens comme une épave totalement inutile en ce moment, me faire nourrir serait le comble. Lorsqu’il me montre les antibiotiques, je soupire. Je ne suis pas la plus grande fan des pilules, mais après avoir eu un trou dans mon corps, je comprends leur nécessité. Et ce n’est pas comme si je pouvais me payer le luxe d’antibiotiques par intraveineuse comme dans les hôpitaux. J’ai déjà refusé d’y mettre les pieds et je ne change pas d’avis. Il faut ce qu’il faut si je veux être en forme pour aider Ethan durant la mission. Lorsque finalement j’ai le droit à ma soupe embouteillée, je prendre une gorgée pour voir ce que ça fait. Ce n’est ni agréable, ni l’idéal de manger de la sorte, mais c’est mieux qu’à la cueillette, ça je n’ai aucun doute là-dessus. Je prends mes antibiotiques à l’aide de beaucoup d’eau et d’un peu de motivation. Je termine ma soupe lentement. Par la suite, je réclame mon téléphone. Je dois contacter Dane et le mettre au courant de mon arrangement avec Ethan. La conversation risque d’être longue. Sauf que je ne demande pas à Ghost de partir. Je compose le numéro privé de Black Knight et il me répond après trois tonalités. Je commence par lui expliquer mon accident et mon état actuel, limitant les détails à l’essentiel. Je lui explique ensuite où je suis et qui est Ethan. Je ne prétends pas savoir exactement toute sa vie, mais j’assure mon leader qu’on peut lui faire confiance. Je décris ensuite mon idée et je demande l’autorisation pour la réaliser. J’écoute les instructions avant de raccrocher. Je me tourne ensuite vers Ethan.

-Étant donné la situation délicate et l’impossibilité d’envoyer d’autres membres de l’Euroforce en renfort puisqu’ils sont déjà assignés actuellement à d’autres missions à l’étranger, Black Knight accepte de t’impliquer pour cette seule mission. Il tient par contre à ce que tu limites ton implication au strict minimum. Tu es un civil, tu comprends. Il ne veut pas être tenu responsable du moindre incident. De plus, tu ne pourras révéler mon identité à personne, pour nos biens mutuels. Si tu acceptes ses conditions, j’ai l’autorisation de te remettre le dossier concernant Schaeffer pour que tu en prennes connaissance.

Je le regarde avec sérieux. Lorsqu’on parle du travail, je le suis toujours. Je tiens à ce qu’il comprenne vraiment ce qu’on lui demande et pourquoi on cherche à éviter qu’il soit trop proche du danger. Je n’ai pas vraiment besoin d’entendre sa réponse pour savoir qu’il est partant, je le sais depuis le moment où j’ai commencé à lui en parler. Mais au moins à présent nous sommes fixés, Dane ayant donné son accord.