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 La peur bleue | Ft Mystique

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MessageSujet: La peur bleue | Ft Mystique    La peur bleue | Ft Mystique   EmptyJeu 4 Aoû - 1:12





Annie  & Raven
La vie prend son sens dans la souffrance
Hell's Kitchen, un coin de Manhattan connu pour ne pas abriter que des enfants de cœur. C'est aussi l'endroit où j'ai trouvé mon nouveau logement, l'ancien commençant à peser financièrement parlant. Comme en plus je n'avais pas de colocataire, tout revenait à un prix bien trop important pour moi. Surtout que l'université de New York n'est pas non plus donnée. CV et lettres de motivation dans une pochette en main, je saute de boutique en boutique afin de trouver un nouveau boulot qui soit un peu plus proche de mon domicile. Passant par des boutiques de cassette VHS à celles qui vendent des Comics. La plupart des boutiques que j'ai visitées, ont gardé mes CV et lettres de motivation en prétendant qu'ils me rappelleront pour une confirmation. M'attendant à ce genre cas, j'ai photocopié plusieurs exemplaires de ma lettre et de mon CV. En fin de matinée, j'arrive près d'une dernière boutique par laquelle je suis passée plusieurs fois sans vraiment avoir voulu y entrer, je l'avoue. C'est une boutique qui semble vieille en plus d'être isolée au bout d'une ruelle pas vraiment tentante. J'ai pris un petit moment pour observer la ruelle, ressentant l'espace d'un instant un sentiment d'hésitation. Finalement, je m'étais élancée dans celle-ci où au bout je pouvais y voir la boutique. Une fois à l'intérieur, ce fut un tout autre univers qui se dressait devant moi, contrastant largement avec l'apparence vieille et détériorée du bâtiment en extérieur. L'intérieur a une atmosphère qu'on retrouve souvent dans les musées. Je ne cache pas que ce fut une étonnante et agréable surprise que de découvrir cette boutique d'antiquité. Mon regard s'attarde sur certain des objets qui étaient exposés ; des poupées, des tasses, des boites à musique, quelques vieux livres qui, sans aucun doute, sont des manuscrits pour la plupart... Les objets étaient nombreux et surtout divers.

Un très vieil homme sort de l'arrière de la boutique, s'aidant d'une canne pour avancer. Il se place derrière ce qui semble être la caisse de la boutique, me demandant très vite et très aimablement s'il pouvait m'être utile. Bien évidemment, il ne se doutait pas de la raison de ma venue qui semble être encore plus rare que les clients eux-mêmes. Je fais tousser ma gorge avant de sortir de ma pochette le dernier exemplaire de ma lettre de motivation et de mon CV. Il y jeta un regard fragile avant d'exprimer son étonnement et de m'inviter à le suivre à l'arrière de la boutique. « Cela fait un moment que j'attends la venue d'une personne telle que vous... Mademoiselle... ? » Je rejoins ses côtés en trottinant. « Annabeth, Annabeth Rimbauer... Mais je préfère qu'on m'appelle Annie. » Il se présente à son tour, comme portant le nom de Magnus Cromwell. « Vous attendiez une personne telle que moi, vous dites ? » Demandais-je pour revenir sur le sujet, tandis que nous entrions dans la pièce qui se trouve à l'arrière de la boutique. Je fus de nouveau surprise, voire ébahie en y découvrant ce que recelait la pièce en question : un décore d'objet et de structure étrange soutenue en l'air. L'homme acquiesça de la tête concernant ma question précédente. Il m'expliqua qu'il recherchait une personne motivée pour s'occuper de la restauration d'objet rare pour la plupart, très ancien. Il me demande mes disponibilités et quand je pourrais commencer. Après lui avoir donné mes coordonnées et les informations demandées, il me proposa de venir dès demain. Je lui avais dit que de commencer le plus tôt serait pour moi le mieux. Deux semaines d'essai, avant d'être véritablement embauché, selon lui. Je sors de la boutique les yeux pleins d'étoiles, certaine que j'en apprendrais beaucoup aux côtés de ce vieil homme.      

Cependant, à peine sortie de la boutique, les gémissements d'un homme attire mon attention. Lorsque je remarque qu'il était en train de prendre des coups juste en face de moi, je ne pus m'empêche de laisser échapper mon propre gémissement de panique qui sans aucun doute avait été entendu. Je pose une main sur ma bouche par réflexe, mais retrouvant incapable de bouger, paralyser par la peur. ** Il faut que tu appelles la police ! ** « Ou... Oui, en effet, il faut que j'appelle la police... il faut que j'appelle la police. » Les mains tremblantes, je tente de chercher mon téléphone dans mon sac.

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MessageSujet: Re: La peur bleue | Ft Mystique    La peur bleue | Ft Mystique   EmptyLun 24 Oct - 16:25



La peur bleue
Annie Rimbauer ξ Raven Darkhölme

Ça lui avait manqué, l'adrénaline de l'action que l'on fait contre toute loi. Voilà ce qu'elle aimait le plus finalement, sortir de l'ennui de la routine pour enfin faire quelque chose qui la détournerait de la monotonie de la vie. Elle détestait ça, vivre une vie normale. Elle voyait le temps défiler lentement, chaque seconde lui paraissait durer une heure, un jour, une éternité. Et elle ne supportait pas ce tic-tac incessant qui lui faisait tourner la tête et l'enfermait dans une cage circulaire où rien ne se passait jamais. Elle essayait, bien sûr. Elle tentait d'être Laura Miller, elle tentait d'être une simple présentatrice télévisée qui disait encore et encore des banalités afin de garder une audience toujours friande de débilités qui les aideraient à ne pas réfléchir. Des idiots, des débiles. Elle devait jouer leurs rôles si souvent, et elle le faisait parfaitement mais elle n'aimait pas pour autant. Décrire le temps à un mortel aurait été bien trop compliqué. Les immortels n'en avaient pas la même vision, là où les gens communs trouvaient qu'il passait trop vite, les êtres éternels le trouvait ralenti. Ils voyaient l'histoire passer, se répéter encore et encore.

Alors elle avait décidé de sortir un peu pour reprendre ses anciennes activités, s'était préparée à enfin aller chercher à nouveau de l'argent dans une banque. Elle espérait de ne pas avoir perdu la main, mais après tout elle en doutait. Elle était bonne à ce qu'elle faisait, elle avait l'expérience de son côté. Alors elle avait pris l'apparence d'une jeune femme sportive à la peau diaphane et aux cheveux clairs. Elle prenait assez souvent cette apparence, parfois elle se mettait à penser que c'était peut-être son apparence réelle sous cette peau bleue, mais elle ne saurait jamais. Cela faisait longtemps qu'elle avait perdu ses repères physiques, elle ne se souvenait plus de ses parents ni de son corps d'enfant. Avait-elle était blonde ? Brune ? Avait-elle la peau blanche ou était-elle noire, latino, asiatique ? Jamais elle ne le saurais mais parfois, perdue dans ses innombrables jeux de rôles, elle s'interrogeait sur qui elle était vraiment ? Longtemps avait-elle pensé qu'il s'agissait de son apparence bleue, mais et si même cela n'était qu'une énième mensonge de son esprit à lui-même.

Tout s'était déroulé comme elle l'avait prévu, il n'y avait aucun soucis. Elle avait réussi à ne pas déclencher les alarmes, grâce aux empreintes digitales et oculaires qu'elle avait emprunté au propriétaire des lieux. Elle n'avait plus eu qu'à faire son choix, et il fallait l'avouer cela n'avait absolument rien de passionnant. Ce n'était qu'une simple casse sans saveur pour elle, quelque chose qui la distrayait à peine et se contentait de faire le plein de trésor. Rien qui ne parvienne réellement à la divertir comme il se doit.
C'est en sortant que les choses se firent mieux. Elle tomba sur un homme, un vigile certainement, qui faisait le tour à l'extérieur. Ou qui avait pris une pause clope au mauvais moment. Il la vit et dégaina rapidement son taser mais Mystique se jeta sur lui pour le désarmer d'un geste. Et elle se mit à le frapper, le frapper encore et encore jusqu'à en avoir mal au main. Parce que ça c'est bien. La douleur, voilà qui lui fait du bien. Pas qu'elle aime souffrir, mais au moins cela lui donnait l'illusion d'être, l'illusion de vivre. Elle s'en foutait, elle guérissait. Mais au moins le moment M, elle avait cette sensation qui chante dans ses veines.

— Ou... Oui, en effet, il faut que j'appelle la police... il faut que j'appelle la police.

La voix tire Mystique de sa transe de violence et elle se redresse. Les marques sur ses poings redeviennent bleues pour que le pouvoir de Mystique fasse son effet. Et elle se tourne vers la voix pour découvrir une jeune femme, qui passait par là. Elle jura intérieurement, elle n'avait pas été prudente. Mais pourtant, en même temps, elle jubilait. Voilà une distraction de plus qui se profilait. Elle sortit un flingue qu'elle avait gardé dans une sacoche à sa hanche et le pointa dans la direction de la jeune femme, un petit sourire aux lèvres.

— Ttttt, je vous déconseille de faire quoi que ce soit.

Elle a envie de s'amuser, et voilà quelqu'un avec qui elle le pourrait. Elle ne sait pas encore comment, aujourd'hui elle est d'humeur voleuse, pas psychopathe. Mais après tout, il ne faut pas grand-chose pour basculer de l'un à l'autre.

— Posez donc votre joli sac à vos pieds et levez les mains bien en l'air. Ou non, sur votre tête comme si vous étiez au coin, à l'école primaire.


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MessageSujet: Re: La peur bleue | Ft Mystique    La peur bleue | Ft Mystique   EmptyMar 1 Nov - 19:24





Annie  & Raven
La vie prend son sens dans la souffrance
Lorsque je ferme les yeux, je peux voir et sentir le paysage de mon enfance. Je peux entendre ma mère à mes côtés s'acharner au téléphone. En fait, d'aussi loin que remonte mes souvenirs, j'ai toujours vu ma mère avec un téléphone en main. Elle a toujours fait son possible pour subvenir au besoin de sa mère et bien évidemment de moi. Son travail passait avant tout le reste, mais pour de bonne raison selon moi. Elle veut maintenir l'héritage qui est celui des Rimbauer, mais peut-être est-ce un peu plus compliquer à comprendre pour un étranger. Quand je ferme les yeux, toutes ces choses qui semblaient dans ma vie si banales, tout d'un coup, venaient de prendre dans mon esprit une bien plus grande importance. Est-ce donc cela de voir sa vie défiler lorsque qu'on sent la sinistre présence de la mort ou est-ce seulement moi qui suis incapable de dominer mes pensées ? À présent, je sais quel effet peut avoir sur l'esprit, le canon d'une arme pointée dans sa direction. Par réflexe, je relâche immédiatement mon sac avant de lever les mains en l'air sans pour autant avoir fait attention à ce que cette femme disait. De toute façon, ça paraît évident que me demande d'oublier ce que je m'apprêtais à faire. Quoi qu'il en soit, comment me concentrer sur ce qu'elle me disait quand toutes mes pensées étaient dédiées à ce canon pointer dans ma direction. Plus précisément, je me demandais si elle allait m'abattre et c'est tout. Je peux sentir mon corps trembler comme si un léger courant d'air parcourait chaque millimètre de mon anatomie. Étrangement, j'ai cette impression soudain que tout ce qui m'entoure, devient plus distinct comme si chacun de mes sens étaient soudainement en alerte. Je suis même sensiblement capable à cet instant de sentir mes poils se dresser sur mon corps. Était-ce donc la peur qui rendait mes sens si affûté ? C'est fort probablement.

C'est comme une personne laissée seul dans un cimetière à moment où il y fait une atmosphère obscure, chaque petit son nous fait alors bondir. Son mon rendre compte, ma respiration n'était pas aussi rapide qu'il devait l'être. En fait, celle-ci semblait de plus en plus lente, bien que je n'avais pas la sensation qu'elle ralentissait. Même ce que disait cette femme semblait comme ralentir, est-ce encore mon don qui s'active. Pourtant, lorsque que mon dos s'active c'est bien plus radical, tout ralentit au point de donner l'impression que le temps s'est soudainement figé. Peut-être n'est-ce pas là le résultat de mon pouvoir, mais toujours à cette lucidité et concentration dont mon esprit fait actuellement preuve. Du coup, comme elle me le demande, je mets mes au-dessus de ma tête et non pas derrière la tête comme pourrait le faire un criminel lors de son arrestation. Que dois-je faire, j'en ai pas la moindre idée ? Je ne sais pas si je serais parfaitement capable d'activer mon don et de m'enfuir. Surtout que si j'échoue, je risque de me retrouver avec une balle dans le corps et je ne coure pas plus vite qu'une balle.

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MessageSujet: Re: La peur bleue | Ft Mystique    La peur bleue | Ft Mystique   EmptyVen 18 Nov - 10:02



La peur bleue
Annie Rimbauer ξ Raven Darkhölme

Elle aime les armes. Elle les a toujours aimées, elles lui procurent un insatiable sentiment de puissance. Elle était puissante en soit, son pouvoir l’était. Mais changer d’apparence n’avait jamais été la même chose qu’avoir l’ascendant sur la vie et la mort d’un autre être vivant. Ce n’était pas le même genre de puissance, et la seconde était clairement plus jouissive. Dans d’autres pays, il aurait été dur de réussir à avoir ce sentiment. On pouvait trouver des armes si on connaissait les bonnes adresses, mais Mystique ne connaissait pas toutes les bonnes adresses de tout les pays. Ici au moins, on pouvait se procurer des armes au supermarché et en avoir une dans son sac à main facilement pour peu qu’on en ai l’autorisation, une chose tout à fait facile à contrefaire malgré ce que les autorités semblaient croire. Ouais, l’Amérique, c’était le pays de la jouissance pour Mystique. Elle le ressentait encore, en cet instant précis, son arme braquée sur sa pauvre victime qui n’avait comme tort que d’être passée au mauvais endroit au mauvais moment. Elle sentait le poids du flingue jouer sur son bras, l’alourdissant quelque peu, mais c’est quelque chose de familier pour elle. Elle utilise des armes à feu depuis la nuit des temps, depuis qu’elle est arrivée dans le pays en fait, et c’était il y a au moins un siècle, pour de vrai. Ah, Dieu protège le second amendement.

Elle ne sait pas encore trop quoi faire avec cette jeune femme. Peut-être qu’elle pourrait juste la blesser histoire de la blesser, mais on risquait de l’entendre crier et elle ne voulait pas avoir de flic sur le dos. Peut-être qu’elle pourrait l’enfermer avec Laura Miller, ça lui ferait du bien un peur de compagnie, pense-t-elle avec amusement. Ou alors, peut-être peut-elle l’utiliser pour obtenir un peu plus que ce qu’elle avait déjà récolté cette nuit-là. Elle avait envie de s’amuser. La jeune femme reste tranquille, elle a trop peur pour dire ou faire quoi que ce soit de toute façon. Oh, la pauvre chérie, à peine sortie de l’enfance qu’elle semblait être, et pas de bol elle tombait sur ni plus ni moins que Mystique qui s’ennuyait. La mutante jeta un œil à la jeune femme. Elle ne voulait pas tant que ça la faire crier. Elle voulait surtout se divertir un peu, oublier quelques temps ses petits malheurs à elle… Car elle en avait après tout. Elle serait incapable de dire lesquels, mais elle en avait. Si, tenez, sa relation foireuse avec ses enfants, ou la femme de sa vie qui vieillissait un peu plus chaque jour. Voilà, elle en a des soucis.

Elle jette un regard à la jeune femme et fait un petit sourire sûrement peu rassurant. Est-ce qu’elle avait des soucis ? Elle aimait bien entendre les gens raconter leurs problèmes, il fallait l’avouer. Pas parce qu’elle était quelqu’un d’attentive, ni parce qu’elle était quelqu’un de compréhensive, c’était quand même pas aussi pourri que ça. Non, elle aimait se repaître de la souffrance d’autrui. Irene lui avait fait remarquer un jour. Elle lui avait dit qu’elle aimait un peu trop la souffrance de l’autre. Sûrement, avait-elle avancé, parce que ça la détournait de sa souffrance à elle. Mais Mystique ne souffrait pas et elle lui avait dit. Irene lui avait souri avec compassion et avait embrassé ses lèvres avec douceur. Bien sûr qu’elle souffrait, qu’elle lui avait dit. Tout le monde souffrait mais Mystique sûrement plus que d’autres. Mystique détestait quand Irene faisait ça, quand elle se montrait gentille et compréhensive au point de lire en elle. C’était pas beau, ce qu’il y avait à lire en elle.

« Okay, c’est quoi ton nom à toi ? » Elle a son attention entièrement tournée vers la jeune femme qu’elle vient plus ou moins de prendre en otage. Elle a l’air tellement perdue, et tellement candide. Sûrement son visage rond qui lui donnait l’air encore plus jeune qu’elle ne semblait l’être. Elle ne savait pas. Elle s’en foutait. C’était pas elle qui allait se faire avoir par un peu de naïveté de toute façon. Elle valait bien mieux que ça. « On traine bien tard dans ces rues. C’est mal famé pourtant, on fait des mauvaises rencontres. » Le quartier n’est pas le plus recommandable de New York, même s’il a fini par se calmer avec l’intervention du diable en spandex ou elle ne savait quoi. Daredevil, ou l’homme sans peur. Bah. Tout le monde avait peur. Mais les gens confondaient le courage avec l’absence de peur depuis la nuit des temps. « T’es quoi, hum ? Une junkie ? T’as pas la tête de chercher du client en tout cas. » Ce n’est que de petits bavardages, mais à force Mystique va bien réussir à la faire parler, à lui faire lui dire comme elle a peur, comme elle souffre. Parfois, elle se voyait comme un de ces personnages de fictions qui se penchaient sur leurs victime et buvaient leurs larmes. C’était un peu ça, qu’elle était Mystique. Un peu comme ces créatures, une être qui voulait voir la souffrance et la douleur pour s’en abreuver. Elle se disait que peut-être Irene avait raison. Peut-être qu’elle voulait juste éviter de se confronter à sa propre souffrance. Ou peut-être qu’elle était juste ce qu’elle avait toujours imité dans ses actions. Un véritable monstre sous forme humaine.
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MessageSujet: Re: La peur bleue | Ft Mystique    La peur bleue | Ft Mystique   EmptyVen 18 Nov - 15:55





Annie  & Raven
La vie prend son sens dans la souffrance
Tout semblait si long, tout semblait si lourd, avec cette impression que l'atmosphère pesait et la tension qui ne se voulait que davantage palpable. En effet, intérieurement je maudissais ce qui m'arrivait, me demandant d'ailleurs pourquoi ça m'arrive ce genre de truc. Qu'ai-je pu faire au bon Dieu pour qu'il m'en veuille à ce point ? Me faire naître dans le corps d'un garçon, grandir dans une famille noble déchue de sa fortune, ne jamais être compris des autres et aujourd'hui ça...  Le monde est cruel et il est évident que ce n'est désormais plus un secret pour personne, mais là c'est quand même vraiment très cruel ce que la vie m'a fait cadeau. J'étais silencieuse, immobile, songeant vouloir être auprès de maman. L'idée que je n'allais peut-être plus la revoir et qu'un étranger allait lui annoncer mon décès, faisait peu à peu monter les larmes aux yeux. J'aimerais être tellement loin, j'aimerais avoir la capacité de faire oublier ma présence de manière passive comme ça je n'aurais pas à l'activer d'une quelconque manière. Je tente de garder le contrôle de ma respiration, bien que celle-ci s'accélère plus mon cœur s'agite et que le creux que je ressens à l'estomac s'élargit. La peur en elle-même est une émotion véritablement horrible, elle nous donne déjà le sentiment de mourir sur place. En soit, la peur est pire que la mort puisqu'elle s'étant sur toute la durée qui incombe à la vie, alors que pour la mort tout s'arrête et puis s'est tout. Je ne crois pas vraiment à une vie après la mort, alors je pars du principe que quand c'est fini, c'est vraiment fini ; pas de souffrance, de tristesse ou encore de bonheur éternel. Lorsque je mourrais mon corps deviendra des protéines pour fertiliser la terre, voilà en quelle et unique réincarnation je crois. Cependant, cela n'empêche pas qu'actuellement la peur ronge peu à peu ma raison.

Elle se glisse autour de moi comme un serpent paralysant chacun de mes membres, je ne peux guère bouger et je n'ai pas le courage d'oser faire quoi que ce soit. Du moins, tant que le canon de l'arme qu'elle tient entre ses doigts sera toujours pointé dans ma direction. Quand j'y pense, on aurait beau être quelqu'un de très fort physiquement, qu'est-ce qu'on pourrait faire face à une arme à feu ? Si ce n'est que de contempler sa propre faiblesse, son incapacité à se défendre, être complètement soumis au détenteur de l'arme. Ce pays est ignoble d'avoir autorisé le port d'arme, ce n'est pas être libre que de permettre ce genre de choses... Au contraire, c'est permettre à des malades de priver les honnêtes citoyens américains de leur propre liberté. Et même pour ces malades en question, eux aussi sont très vite soumis à leur désir de posséder une arme et de faire le mal avec... à mes yeux, ils ne sont donc pas libre aussi. J'ai peur, mais je suis triste pour cette femme d'être ce qu'elle est et de probablement aimer ce qu'elle fait. Elle n'a pas l'amour dans son cœur et peut-être ne l'aura-t-elle jamais et si elle venait à l'avoir, celui-ci serait probablement aussi sombre et sale que le charbon. Pauvre femme... Qu'a-t-elle pu traverser pour être aussi corrompue ? Quelle est cette souffrance qui doit probablement encore peser dans son cœur pour être aussi violente et ignorer notre banal quotidien qui suffit à faire de nous un respectable citoyen ? Pourquoi se sent-elle obligé d'être ce qu'elle est, qu'est-ce que ça lui apporterait vraiment de s'attarder sur moi ? Du plaisir ? De la satisfaction ? En aurait-elle besoin, car quelque chose en elle le demande comme une sorte de bouclier ? Moi par exemple, j'ai tellement été harcelée dans mon enfance que j'ai fini par comprendre pourquoi on me harcelait. Il y a deux genre d'individu...

Le premier, c'est celui qui est fort et veut tout simplement le montrer comme un idiot, il n'a rien dans la tête puisque sa popularité à déjà pris toute la place en dépit de ses neurones. Et il y a le deuxième, celui qui cache en lui quelque chose qui lui fait honte, ou qui lui fait souffrir : par exemple la star du lycée qui se révèle être gay. Généralement, il se prend au personnage qui lui tiraille l'esprit, c'est-à-dire dont il est amoureux honteusement. Il veut se faire croire à lui-même que c'est un dur à cuire, qu'il n'est pas comme ça... Vous voyez le genre. Cette femme devant moi, est sans aucun doute de la deuxième catégorie. Évidemment, je ne crois que dans son cas elle refoule une homosexualité, mais elle agit probablement ainsi pour se protéger de quelque chose en elle. Elle m'avait demandé plus tôt, ce qu'était mon nom sur un ton qui intime l'envie de faire durer le plaisir ce qui me confirma dans mes idées. « Ri... Rimbauer. » Avais-je simplement répondu, sans vraiment lui donner mon prénom. Après tout, elle ne m'avait demandé que mon nom et sur le coup, je ne voulais pas trop parler avec qu'elle, je n'en avais pas la force non plus. Elle m'expliqua que c'était un endroit mal famé ici et je ne sais pas pourquoi je me suis sentie obligée de lui répondre ça : « Le loyer est honnête ici. » J'avais envie de me frapper le front pour me remettre les idées en place... la peur me faisait dire des conneries incroyables. Lorsqu'elle me demanda si j'étais une junkie, intérieurement je me suis sentie outrée, mais évidemment je ne le montrai pas. Je fis un geste négatif de la tête pour lui répondre. Entre temps, j'essayais de me concentrer pour faire appel à ma capacité, mais rien... Je n'y arrivais pas. « Je... Je vous en prie, laissez-moi partir s'il vous plaît. »

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MessageSujet: Re: La peur bleue | Ft Mystique    La peur bleue | Ft Mystique   EmptySam 17 Déc - 14:55



La peur bleue
Annie Rimbauer ξ Raven Darkhölme

Rimbauer, un nom un peu étrange qu'elle avait déjà vu sur la couverture d'un livre du début des années 2000. Elle n'avait pas pris le livre, elle lisait encore parfois pour tenter de passer le temps qui filait si lentement mais ne s'était pas intéressée à celui-là pour le moment. Elle ne se souvenait même plus de son existence jusqu'à entendre le nom, à vrai dire. Elle ne savait même pas trop de quel origine ce nom pouvait être, la jeune fille avait l'air tout ce qu'il y avait de plus américaine, mais après tout Mystique se foutait la plupart du temps des nationalités. Un homme est un homme, une femme est une femme, et tout le monde est un con. « Rimbauer, hein ? Ca sonne un peu comme Rimbaud. Tu connais Rimbaud ? Oh, un bon poète, on ne peut dire le contraire... » Elle s'amuse avec cette jeune fille, elle veut la faire tourner en bourrique, elle veut la rendre un peu folle. La folie des autres, ça fait oublier sa folie à soi. Elle ne compte pas tuer la jeune femme, elle ne tue pas encore pour le plaisir, comme ça au milieu de la rue. Elle penche légèrement la tête sur le côté, elle est heureuse d'avoir trouvé victime. Elle est heureuse d'avoir trouvé distraction. « Laissez les fauvettes de mai / pour ceux qu'au fond du bois enchaîne, / dans l'herbe d'où l'on ne peut fuir, / la défaite sans avenir. » Elle a le visage toujours neutre, elle ne veut pas partir dans cette imitation grotesque de pouffiasse cinématographique. Tout ce qu'elle veut, c'est lire la peur dans son regard, et une gourde qui glousse ne fait pas peur. Elle a au contraire l'air sérieuse, l'air sur d'elle, l'air d'être celle qui sait ce qu'elle fait. Et elle sait. Elle sait qu'elle ne veut pas tuer. Mais ça, l'autre ne peut pas le savoir.

« Allons, tu dois bien avoir un prénom. Je ne vais pas juste t'appeler Rimbauer, si ? » Elle fait courir son arme le long de la joue de sa victime, un rien cliché mais ça a toujours un effet plaisant sur la personne en face. Elle jette juste un regard vers le vigile qu'elle a tabassé juste avant pour s'assurer qu'il n'est pas en train de se relever, mais il semble encore être assommé. Mystique devrait emmener Rimbauer ailleurs, mais elle s'amuse bien ici et elle n'a pas spécialement l'intention de faire durer le suspense non plus. Elle fixe sa victime en silence lorsqu'elle l'entend la supplier, et elle hausse juste un peu les épaules. « Pourquoi que je ferais ça, hum ? Pourquoi est-ce que je t'épargnerai ? Vas-y, petite fille, convaincs-moi. » Juste pour récolter un peu d'info. Qui sait, peut-être qu'un jour elle prendra l'apparence de cette jeune fille, peut-être qu'elle en aura besoin. Mais si elle veut réussir correctement, il faut qu'elle ai un minimum d'informations sur la personne. Bien sûr, il y a meilleure méthode mais si elle se sent d'humeur à faire cela aujourd'hui, pourquoi s'en empêcher ? « Et ne dis pas que tu as de l'argent à me donner pour que je t'épargne. Une personne qui a de l'argent n'aurait pas parlé du loyer bas du coin. » C'était déjà une information, elle n'avait pas de gros moyens. Toujours bon à savoir. Elle fixa la jeune femme en haussant un peu les sourcils pour l'inciter à parler. Elle allait devoir dire quelque chose si elle voulait être épargnée. Comme si elle allait mourir en premier lieu. C'était drôle mais ça ne le serait pas longtemps.
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