Il est temps de passer à l'action ! [Cluj - Roumanie] [Félicia & Adelynn]

Il est temps de passer à l'action !

Félicia Hardy & Adelynn Duquesne

Suite de ce rp

Trois jours plus tard

Félicia et moi nous sommes séparés dans un commun accord. Elle souhaitait me déposer quelque part, me rendant service alors que nous étions réellement devenues partenaire dans cette histoire. Je n’ai pas refusé, lui ayant simplement demandé de me déposer à l’entrée de la ville, sans lui dire précisément où je vais aller par la suite. Je la préviens seulement que je compte la rejoindre le lendemain afin de travailler sur le décryptage. Une fois sortie de sa voiture, je suis partie de mon côté afin de me diriger en solo à une destination précise. Je souhaite d’abord rejoindre l’avion de l’Euroforce qui deviendra mon hôtel improvisé. J’ai appris à me débrouiller seule au cours des années et à me soigner moi-même si nécessaire. Sauf que lorsque je passe le rayon-x pour évaluer l’état de mon bras, je grogne en constatant la nette ligne de fracture à l’humérus. Heureusement, l’os n’est pas déplacé. Toutefois, je ne dois pas pousser ma chance davantage. Je procède donc à l’immobilisation de mon bras, le couvrant de plusieurs couchent de bandages et de strapping. Pour ce faire, je demande de l’aide à mon pilote qui s’occupe de surveiller l’avion en mon absence. Je ne le laisse que tenir les bandes de tissus, m’occupant d’enrouler et de serrer comme je le souhaite. Il ne conteste pas ma façon de faire, ayant l’habitude avec moi. Par la suite, je décide de me restaurer un peu et de me reposer afin de recouvrer mes forces au maximum. Le lendemain, je me réveille avec le bras et l’épaule endolorie. En me levant, je constate que la douleur se rend même jusqu’au milieu du dos. J’applique de la glace sur mon bras droit pendant que je déjeune. Avant de partir pour la ville, j’engloutie un antidouleur afin de me laisser une chance d’être concentré devant la détective.

Je la retrouve à son hôtel où nous nous penchons activement sur le décryptage. Cela prend toute la journée, mais nous trouvons les éléments clés de cet étrange langage. La plupart de mes déductions initiales étaient exactes. Après traduction, nous obtenons une discussion principalement de type scientifique. C’est-à-dire que les trois quarts de la conversation que Félicia a enregistrée est sur l’échange d’informations en lien à leurs découvertes génétiques. Je ne comprends pas tout, mais j’arrive à saisir que leurs recherches sont bien avancées. Je pourrais dire sans me tromper même qu’il pourrait modifier la structure ADN d’un humain suffisamment pour le changer en animal, du genre de ceux qu’on a croisé dans la forêt. Cela est très inquiétant. Le reste de la conversation parle de deux choses. Premièrement d’un nouveau réseau de communication qu’il compte mettre en ligne demain (donc aujourd’hui) afin de facilité leurs échanges futurs avec leurs associés de New York. En décryptant le nom de la célèbre ville américaine, je ne peux m’empêcher de jeter un regard vers Félicia. Aucune mention d’associés ailleurs. Deuxièmement, ils parlent d’un endroit dénommé le « restaurant des parents » pour reprendre leurs termes. Je revérifie alors à savoir si on n’a pas tout simplement mal traduit. Mais non, on dirait que c’est bien ça. Je fronce alors les sourcils et m’empare de la carte de la ville et des alentours. Il y a de nombreux restaurants, mais aucun ne pouvant correspondre à ce qualificatif. Je songe au départ à un établissement de gastronomie roumaine, mais ça ne colle pas avec ce que je trouve sur la carte. Je me penche donc sur les profils des suspects que j’ai partagés avec Félicia. C’est cette dernière qui trouve un indice dans le dossier du plus jeune des scientifiques. Cela explique également pourquoi ils ont choisit Cluj plus qu’une autre ville. Selon les renseignements que nous possédons, les parents de cet homme ont déjà séjourné un an dans une maison beaucoup plus au nord de l’endroit où nous avons trouvé le puits. Cet édifice était à l’origine une cantine pour les habitants plus pauvres des environs.

-Pourquoi je n’ai pas remarqué ce détail avant, j’ai alors dis avant de reprendre un autre antidouleur.

Je suis retournée à l’avion pour la nuit. Je me lève tard le lendemain, m’incitant à éviter à l’avenir de prendre autant de médicaments en si peu de temps. Nous passons la journée à organiser notre approche. Cette fois, nous devons faire les choses bien, surtout à cause de mon incapacité physique désormais et du fait que nos visages sont connus à présent. L’approche directe est tout de même ce que nous préconisons, en nous assurant d’une bonne infiltration au préalable. C’est là que les compétences de Félicia se révèlent utiles. Elle a l’habitude de ce genre de choses et je lui fais donc entièrement confiance à ce sujet. Je me contente de respecter à la lettre les instructions qu’elle me donne. Nous profitons d’abord du fait que nous sommes au courant de leur nouveau réseau de communication pour le hacker. Félicia s’en charge pendant que je vais en reconnaissance sur le terrain pour avoir un visuel du « restaurant des parents ». Une fois nos deux parts de la mission complétée, nous nous réunissons à l’hôtel de la jeune femme pour échanger nos informations. Nous passerons en action demain matin.

Je rejoins Félicia vêtue de mon uniforme aujourd’hui. Armée de la sorte, je suis prête pour affronter ces monstres à nouveau si jamais on en rencontre. Et cette fois, je compte bien leur faire mordre la poussière. Je m’approche de mon alliée qui est penchée sur son ordinateur.

-Alors, est-ce qu’ils ont découvert le poteau rose? Je lui demande en souriant.

Depuis que la détective a hacké leur système, nous avons accès aux caméras de surveillance qui nous ont permis d’avoir un aperçu de l’intérieur du bâtiment. Nous voyons en ce moment très bien le laboratoire technologique ainsi que deux hommes qui y travaillent, même à cette heure de la matinée. J’ai des fourmis dans les jambes. Je suis prête à passer à l’action et confronter ces types. Ils ne nous auront pas deux fois.

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Félicia Hardy & Adelynn Duquesne

J’écoute les craintes de Félicia avec le plus grands des sérieux. Elle a raison de croire qu’il demeure une possibilité qu’on nous ait laissé hacker leur système volontairement. Sauf que j’en doutais. Nous les surveillons activement depuis l’instant où nous avons établis le contact avec leur réseau de caméras et nous n’avons noté aucun comportement inhabituel qui aurait pu compromettre la mission. Hors, nous ne pouvons pas garantir qu’ils ne savent pas ou qu’ils n’ont pas préparés quelque chose d’autre pour nous accueillir cette fois. Voilà pourquoi il nous fallait être toutes les deux en grande forme pour affronter la journée, ce que nous sommes. Juste avant de partir, Félicia me demande si je peux analyser le sol avec mon casque. Elle craint la présence de pièges. Il y a certes une fonction de détection dans mon casque et même si elle n’est pas perfectionnée au point de nous garantir un passage sans danger, cela va nous permettre de détecter les dangers évidents qui échapperaient à nos yeux.

-Oui c’est possible, je lui réponds en serrant correctement le bandage sur mon bras.

Ma mobilité est déjà meilleure, en plus de la douleur qui n’est plus qu’un pincement à l’occasion. Cela ne sera pas suffisant pour me distraire lors d’un combat. Je compte toutefois avoir recours à mon bras gauche prioritairement, au cas où la situation changerait. J’inspecte rapidement mon uniforme pour être certaine de n’avoir rien oublié. Dans ma poche, se trouve des bombes fumigènes et des brouilleurs de signaux électromagnétiques, comme convenue. Nous pourrions en avoir besoin en cas d’urgence. J’ai aussi pris soin d’emporter avec moi un fusil. Ce genre d’arme me répugne d’ordinaire, mais celui-ci est chargé de fléchettes anesthésiantes. Ça pourrait nous être très utile pour capturer nos petits scientifiques si jamais ils nous résistent. J’en ai d’ailleurs apporté un pour Félicia. Une fois notre inventaire terminé et les derniers préparatifs complétés, nous prenons la route vers la voiture de la détective, sans oublier l’ordinateur de cette dernière. Je m’installe sur le siège passager, laissant la jeune femme conduire. Elle connait le chemin, je peux donc me concentrer sur les images des caméras de surveillance que me montre l’ordinateur. Quelque chose me semble anormale.

-Il n’y a plus qu’un scientifique au travail en ce moment. Plus aucune trace de l’autre.

Je demande donc à l’ordinateur de me montrer les images des caméras extérieures. Toujours rien. Soit il se cache à un endroit dont les caméras ne peuvent avoir accès, soit il est tout simplement partie du bâtiment. Ce dernier scénario arrive à un timing inquiétant puisque nous sommes précisément en route vers leur laboratoire. Peut-être Félicia a-t-elle raison et qu’ils savent que nous approchons. Mais comme elle nous l’a si bien dit, il est trop tard pour reculer. Nous passons à l’action maintenant. Passer dans la fameuse forêt du puits ne me fait ni chaud, ni froid. Je ne me laisse pas distraire par un si ridicule détail. Une fois assez rapproché de notre point d’interception, nous délaissons la voiture pour compléter le reste de notre progression à pieds. Aussitôt, je passe devant et j’active mon casque. Il analyse le sol et ne nous indique rien d’anormal durant le reste du parcours hors de la forêt. Par la suite, je lève la tête en distinguant au loin un regroupement de cinq maisons. Le terrain est à découvert jusque là et nous devrons donc faire preuve de discrétion. Nous continuons à avancer et moi à précautionneusement analyser devant nos pieds. Alors qu’il ne nous reste que cinq cent mètres, je me fige et lève la main pour que Félicia imite mon geste. Je lui explique à voix basse ce que je vois au loin :

-Il y a quelque chose d’enfouis très près de la surface à cent mètres de la première propriété. Je n’arrive pas à déterminer ce que s’est. Ce n’est pas un explosif en tout cas. À première vue, je dirais une sorte de grillage ou même des fils. Si on pose le pied dessus, je suis persuadé que ça va envoyer un signal sur la présence d’intrus. Il ne semble pas exister de voie de contournement. Il faudra passer par-dessus.

Ou neutraliser ce système rudimentaire de sécurité. Je regarde Félicia à travers la visière de mon casque. Je me demande si elle a une idée brillante pour éviter qu’on soit repérer aussi facilement. La connaissant un peu mieux à présent, j’ose croire que oui.

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Félicia Hardy & Adelynn Duquesne

J’observe toujours devant moi, attendant la réponse de la détective. Félicia est une femme pleine de ressources et c’est ce qui me pousse à vouloir à ce point l’avoir comme alliée. Puisqu’avant l’Euroforce, je n’étais pas reconnue pour faire équipe souvent. À vrai dire, pas du tout. Me joindre à ce groupe de surhumains m’a vraiment transformé il faut croire puisque désormais je considère l’option de demander de l’aide. Si lorsque nous nous sommes rencontrés j’ai été réticente à lui faire confiance, à présent je n’avais plus de doutes sur ses compétences. Et alors que nous sommes confrontés à un nouvel obstacle, je sais qu’en nous consultant nous allons trouver la solution appropriée pour régler ce problème. Je lui ai avoué ne pas distinguer de voie de contournement et elle me demande d’être un peu plus précise. Elle aimerait que je lui apprenne en particulier la longueur et la largeur du dispositif de détection. Lui ayant déjà apprit la distance par rapport à notre position, l’informer de ces détails me semblent pertinent. Sans hésiter donc, je visualise plus précisément le « système d’alarme » afin de lui répondre avec justesse. J’en arrive à la même conclusion, mais ne connaissant pas son plan, je ne peux pas juger sans savoir. Je termine donc l’analyse sommaire et je me retourne vers Félicia.

-Le dispositif forme un cercle continu dont la circonférence englobe l’ensemble de ces bâtiments. Je ne vois aucune ouverture ou mal fonctionnement du système. Pour ce qui est de la largeur, c’est plus ou moins un mètre. C’est irrégulier. À certains endroits, elle semble un peu plus mince, mais jamais moins qu’un mètre. Le plus large que je vois est de deux mètres et il se trouve à l’avant et à l’arrière des bâtiments. Je pense que si on a à passer par-dessus donc, le mieux serait par le côté.

Après la fin de mes explications, je remarque du mouvement près des bâtiments. J’ai pour réflexe de me rapprocher un peu plus du sol afin de ne pas être repéré aussi bêtement. Je nous sais déjà à l’abri de l’œil des caméras puisque nous avons dévié de leur trajectoire certaines d’entre elles au préalable. Sauf que notre changement d’approche risque de devoir nous faire recommencer. Heureusement, nous avons emporté l’ordinateur avec nous. L’homme qui marche à l’extérieur semble être celui qui travaillait initialement dans le laboratoire et que nous avions perdu de vue. Je ne sais pas d’où il arrive, mais c’est presque de nulle part.

-Étrange, je dis à Félicia en surveillant les gestes de l’homme. Se pourrait-il qu’il y ait un autre puits ou une cachette du genre dans les parages, expliquant où ce type s’est caché durant les vingt dernières minutes?

L’homme retourne à l’intérieur comme si de rien n’était. S’il savait pour nous, il n’adopterait pas une démarche aussi nonchalante, se promenant à l’extérieur comme si rien ni personne ne pouvait lui faire du mal. Il se croyait visiblement en parfaite sécurité, ce qui ne sera plus vrai d’ici les prochaines minutes. Peu importe, la voie est à nouveau libre de présence humaine et il nous faut bouger de là. Nous sommes trop statiques à mon goût.

-Alors, quel est ton idée pour le dispositif de détection?

J’étais vraiment curieuse de voir ce qu’elle avait en tête, bien que les détails techniques me semblent superflus à raconter alors que notre priorité est d’intercepter le plus rapidement possible ce trafic avant qu’on nous repère.

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Félicia Hardy & Adelynn Duquesne

Lorsque Dane m’a envoyé sur le terrain il y a quelques jours déjà, il m’a certes fournie l’information nécessaire pour la mission et pour identifier les cibles au cœur du trafic. Par contre, je pense que même lui ne pouvais prévoir l’importance de cet organisation. Comment sécuriser et incruster est leur trafic. Lorsque je me suis retiré pour soigner mon bras, j’ai d’ailleurs communiqué avec mon leader pour le mettre à jour sur la situation. Il m’a trouvé dur envers moi-même pour me tenir responsable de l’échec de la première attaque. Je ne lui ai pas caché que j’avais eu de l’aide de Félicia. Il s’est montré curieux envers elle, doutant si elle était fiable ou non. Sauf que je n’étais pas d’humeur à argumenter sur ce sujet donc j’ai coupé court à notre discussion. Depuis, je ne lui ai envoyé que quelques brefs rapports par message texte. Je ne sais pas pourquoi j’ai réagis de la sorte, comme s’il questionnait mon jugement à choisir des alliés alors que ce n’était probablement pas le cas. Dane cherchait seulement à s’assurer que je n’étais pas en danger et je le comprends. Même alors que je suis sur le point d’infiltrer un laboratoire ennemi je le saisis. Sauf que je ne suis pas sa fille, sa sœur ou sa petite-amie. Je n’ai pas besoin qu’on veille sur moi de la sorte. Je lui obéis uniquement parce qu’il est le chef de l’Euroforce. En d’autres circonstances, je l’aurais déjà repoussé hors de ma vie pour tenter de me contrôler. Étrangement, en regardant devant moi en direction des habitations que nous comptons intercepter, je pense à tout cela. Félicia me ramène sur Terre en me demandant de la suivre. Ce que je fais sans même un commentaire ou une hésitation. Je suis impatiente d’agir enfin. J’ai besoin de me défouler, d’ainsi purifier mon esprit de ses pensées qui s’incrustent et m’embrouillent lorsque je suis inactive. La détective pose le pied avec confiance sur le mécanisme et rien ne se passe. Si un signal est envoyé suite à son action, j’imagine que s’est discret et que nous n’avons donc pas vraiment le moyen de le savoir dans l’immédiat. Cela m’importe peu. J’avais un doute quant à sa théorie que nous sommes suffisamment légère pour passer le champ de détection, même s’il est plus mince ici qu’ailleurs. Je l’enjambe toutefois à mon tour et une fois cet obstacle derrière nous, je prends naturellement les devants afin de diriger l’approche au laboratoire principal. Notre étude des bâtiments nous a apprit qu’il y a plusieurs pièces de travail et de stockage ainsi que de nombreux laboratoires. Mais il y en a un que nous avons baptisé le « laboratoire principal » puisqu’il est le plus grand et semble être le centre d’activité de ces gens. Et c’est exactement là que nous avons choisis de frapper aujourd’hui.

Nous longeons donc le premier bâtiment en surveillant le moindre signe d’activité pouvant menacer notre approche discrète. Rien de dramatique à l’horizon. Un homme passe lorsque nous traversons le corridor séparant le bâtiment un du deux. Sauf que je me charge de lui, l’attrapant et le faisant perdre connaissance en un instant. Je le tire avec l’aide de Félicia afin de le camoufler dans l’ombre du corridor. Il sera trouvé éventuellement évidemment, mais le but c’est que ce ne soit pas avant que nous soyons dans le laboratoire principal. Après encore un peu de progressions à l’extérieur, nous atteignons enfin la porte d’entrée arrière du troisième bâtiment que j’avais localisé comme la plus facile d’accès lors de l’élaboration de notre plan. Je jette un coup d’œil à Félicia et ensuite de me glisse à l’intérieur en premier, la porte n’étant pas protéger avec le même mécanisme sophistiqué de verrouillage que les autres. La raison en est simple : personne n’est supposé emprunter cette porte. Elle mène à un cul de sac, puisqu’il s’agit d’un entrepôt de matière résiduelle. En gros, il se trouve ici les matières chimiques, biologiques ou toxiques souillées de ces gentils petits scientifiques. Heureusement pour nous, il existe une porte condamnée pour accéder au reste du bâtiment. C’est là que Félicia prend le relai. Elle doit décrypter le code pour entrer et ramener la porte à la vie. Nous trouvons la porte derrière une rangée de tonneaux de matière hermétiquement fermés. Je me charge de couvrir mon alliée pendant qu’elle se charge de la porte. Évidemment, nous n’aurions pas choisi cette voie d’accès s’il n’y avait aucune garantie de décrypter le code rapidement. Cela ne prend même pas une minute que le mécanisme se déverrouille. Je souris et lorsque nous passons la porte, le décor change drastiquement. Nous passons d’une atmosphère sombre et presque moisie à des murs immaculés et à une lumière au néon. Je me saisis de mon arme à feu pour la suite des choses, ayant à présent de très fortes chances de rencontrer des individus sur notre route. Le laboratoire principal se trouve à cet étage, en suivant ce couloir toujours à droite. Après m’être assuré que personne ne nous a vus entré par le dépôt, j’avance dans cette direction avec Félicia. Le laboratoire est plus loin que ce que j’avais imaginé mais nous l’atteignons sans encombre. Par contre, lorsque nous passons la porte et nous retrouvons face à ces hommes en plein travaillent, l’ambiance change du tout au tout. Le calme fait place à la panique alors qu’ils remarquent nos armes. Ils ne tentent toutefois pas de nous opposer de résistance ou de fuir, levant les mains en tremblant. Cela me semble alors trop facile…

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En entendant le bruit retentir, je sais que nous avons commis une nouvelle erreur. Que nous avons beau être préparé à la perfection et avoir tout prévu à la lettre, que ces gens ont l’avantage du terrain. Nous sommes sur leur territoire. C’est eux qui impose le rythme et comment nous allons rebondir va déterminer si nous allons être victorieuse ou perdre une seconde fois contre eux. Parce que ces gens sont beaucoup trop intelligents pour se laisser avoir de la sorte. Nous l’avions pressentie, mais nous avons foncé tout de même en pensant avoir l’avantage cette fois. Sauf que des petites détonations se font entendre simultanément et une fumée épaisse se met à engloutir tout sur son passage. Je recule instinctivement afin de rejoindre Félicia. Le gaz me semble simplement de camouflage d’après la consistance et l’odeur, mais je ne pouvais pas le garantir avant d’en avoir inspiré une bonne quantité. Je préfère donc me retrouver à côté de la détective pour ne pas la perdre de vue dans ce nuage ne filtrant pas la lumière. Et si jamais l’une de nous devait ressentir un malaise, l’autre sera juste à côté pour lui porter assistance. À condition de ne pas succomber au même mal, bien sûr.

Je reste sur mes gardes à attendre la suite. Comme je l’ai dis, ce sont ces gens qui imposent visiblement le rythme et nous devons nous ajuster à ce qu’ils vont nous proposer dans les secondes qui vont suivre. Si mes yeux ne voient plus que de la fumée, mes oreilles entendent toujours. Et je perçois le son de bottes claquant sur le plancher et de gens qui courent. Les scientifiques doivent être en train d’être évacué et des renforts doivent se positionner pour nous attaquer dès que le gaz sera moins dense. Sauf que je décide de ne pas attendre ce moment. Je pointe mon arme en avant et me fiant à mes oreilles, je tire trois coups.

Résultat de ses tirs à l'aveugle:

Je ne vois pas le résultat de mes attaques mais j’entends l’agitation que je cause. Les hommes font beaucoup de bruits d’un coup. Soit parce que certains sont blessés et s’enfargent dans les tables de travail. Soit parce qu’ils souhaitent m’empêcher de les localiser avec le son de leur démarche. Je baisse mon fusil et demeure toujours près de Félicia. On ne tente aucune réplique contre nous et je ne sais pas trop quoi en penser. N’est-ce pas leur but de nous éliminer pour qu’on les laisse poursuivre leurs immondes expériences en paix? Le nuage de fumée me semblait être l’arme idéale pour eux afin d’accomplir un tel dessein. Hors, personne ne s’en prend à nous et je n’entends même plus un son. Qu’est-ce qui se passe, bon sang? C’est alors qu’un homme sort de la fumée et apparaît juste devant moi. Il me surprend à un tel point qu’il me fait sursauter. Il réussit à s’emparer de mon arme dans ma distraction et il me l’arrache des mains avant de le lancer au loin. Je tente de le frapper, la fumée commençant à me donner mal à la tête tellement le nuage était épais. Sauf qu’il bloque mes poignets avec ses deux mains solides et il me force à le regarder dans les yeux. La lueur que j’y vois me coupe le souffle. Est-il humain? Son visage me semble l’être malgré ma vision déficitaire. Sa force est plus grande que la mienne, malgré ma volonté d’ordinaire sans limite. Il réussit à me faire perdre ma combativité et à me soumettre, me poussant loin de Félicia. Mon dos atteint le mur et en sentant la douleur remonter le long de ma colonne vertébrale, je baisse la tête pour absorber le choc. Je remarque alors un liquide rouge s’écoulant du torse de l’homme. Je l’ai blessé de l’un de mes balles! Ça doit être la raison de son agressivité soudaine à mon égard. Maintenant je comprends mieux. Le fait de savoir cela me pousse à vouloir me défendre à nouveau. Je réussis à libérer ma main gauche en la disloquant presque de son emprise pour qu’elle saisisse mon épée d’énergie.

Adelynn réussit-elle a s'emparer de son épée?:

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Avec de la chance, je réussis à compléter mon action et à me saisir de mon épée. La lame s’enfonce à la vitesse de l’éclair dans la chair de mon ennemi fou et il tombe à mes pieds. Mon corps est libéré de ses griffes lourdes. Je ne vois pas bien devant moi, mais la fumée semble déjà moins dense que lorsque l’attaque contre nous a débuté. Je vois donc Félicia mettre K.O. un homme avec un couteau. Il mange le sol avec violence et je n’ai qu’un bref regard en sa direction alors qu’il soupire lourdement de douleur. La détective n’est pas tirée d’affaire, trois nouveaux ennemis sont déjà sur elle. Je n’ai pas le temps d’arriver jusqu’à elle lorsqu’on la fait tomber par terre. Sa tête percute le plancher dans un grand boum inquiétant. Je me mets à courir afin de l’aider à se débarrasser de ces indésirables. Mais lorsque j’arrive à sa hauteur, un homme lui place un masque sur la bouche et lui fait respirer un gaz de couleur différente à la fumée environnante. Je sens la colère prendre le dessus sur ma logique. Je souhaite alors faire mal à ses hommes pour leur faire payer ce qu’ils viennent de faire à mon allié. Je me bats comme une démone, blessant chacun de ses hommes, puis les suivants qui arrivent en renforts. Plus j’en blesse et plus il en arrive. Je perds le compte assez rapidement. Je me concentre sur ma respiration afin de faire durée mon effort le temps nécessaire. Sauf qu’il y a trop d’ennemi pour moi seule. On finit par me frapper par derrière, me forcer à lâcher mon épée. Mon bras fracturé me fait mal plus que jamais, mais l’adrénaline me maintiens combative. Je persiste malgré le désavantage qui grandit. Quelqu’un me cogne violemment la tête et je m’effondre au sol. Je tombe juste à côté du corps inanimé de Félicia. Je rage, tente de me relever, sauf qu’on approche un masque de mon visage.

Est-ce qu’Adelynn réussit à empêcher les hommes de l’endormir?:

J’ai beau me débattre et crier, cela ne change rien. L’homme au masque s’approche vers moi toujours un peu plus. Rien ne semble pouvoir l’arrêter de me vouloir l’utiliser sur moi comme sur Félicia. L’homme qui me retient me fait de plus en plus mal avec sa force. Je le sens presque tordre le moindre de mes os à me tenir solidement dans ses bras. Je perds bientôt ma vigueur et c’est à ce moment qu’on en profite pour appliquer sur ma bouche le masque. Je remue la tête dans toutes les directions pour faire tomber le masque maudit de mon visage. Mais il est tenu en place par deux paires de mains. Je regarde droit devant moi avec colère, voyant rouge. Je n’en reviens pas qu’on nous a eu aussi facilement. Que malgré notre préparation, on a été repoussé avec une facilité déconcertante. Nous avons été battus comme des débutantes et cela me met hors de moi plus qu’autres choses. Plus que l’idée que nous ignorons ce que ces scientifiques vont faire de nous une fois que je ne serais plus consciente. D’ailleurs, le gaz a raison de moi tellement rapidement. Je perds à mon tour connaissance et mon corps rejoint celui de la détective, allongé sur le sol poli.

Je me réveille dans le noir absolu, avec un mal de tête incroyable. J’ai d’abord du mal à demeurer consciente. Je dois me battre avec moi-même de longs instants avant d’être capable de regarder l’obscurité autour sans vouloir replonger dans le sommeil. Une odeur d’humidité dans mon nez ne me dit rien de bon. De plus, cette pression sur mes poignets ne trompe pas non plus. Je suis menotté. Je dois me faire à l’idée que malgré les minutes, mes yeux ne peuvent tout simplement pas s’habituer à un environnement aussi sombre. J’ai toutefois une autre préoccupation en tête : M’assurer que Félicia soit avec moi.

-Félicia? Félicia, est-ce que tu es là? Réponds-moi.

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Félicia Hardy & Adelynn Duquesne

Fixant toujours le noir, cela me préoccupe beaucoup de ne pas recevoir de réponse de Félicia. Soit elle est toujours inconsciente, soit elle n’est pas dans la même pièce que moi. Si seulement je pouvais voir autour de moi. De la sorte, je pourrais m’en assurer. Alors, un bruit se fait entendre au loin. Quelqu’un qui s’approche. Je m’agite dans le lit et je tente de me défaire de mes liens. C’est peine perdu, je suis retenu trop fortement pour y parvenir. L’homme se manifeste en parole et je ne peux m’empêcher de l’écouter sous le choc. Il nous a injecté son espèce d’hormone mutante? Et elle est supposée nous donner des effets? Je ne comprends plus rien. Il a décidé de nous prendre comme cobayes et je ne sais pas du tout comment réagir à la nouvelle. Je suis outrée. Mais cela va au-delà de ce sentiment. Je me sens violée. Mon corps a été souillé par leur expérience et je ne peux m’empêcher d’en avoir la nausée. L’homme repart sans rien dire, fier de lui visiblement. Je suis toujours en colère et je n’arrive même pas à pouvoir l’exprimer convenablement à cause de mon immobilité. Je serre les dents et je tente de calmer ma respiration. Cela ne m’aidera pas de laisser mes sentiments embrouiller mon esprit. Je dois retrouver ma lucidité. J’inspire donc un bon coup au moment où mes liens se défont d’eux-mêmes. Me voilà confuse à nouveau. Je vérifie que je ne rêve pas en me mettant en position assise. Cette intervention presque divine me rappelle de nombreux phénomènes mystérieux auxquels j’ai assisté au cours des derniers jours. Ce mode opératoire me rappelle plus précisément quelqu’un.

-Félicia, je suis libre, je dis en chuchotant afin de ne pas être entendu par les scientifiques.

Je me jette ensuite hors du lit et je navigue dans le noir instinctivement jusqu’à sentir une présence juste devant moi. La détective m’a rejoint. Parfait, nous allons pouvoir planifier notre fuite. Trouver la porte n’est pas compliqué, malgré l’obscurité. D’ailleurs, pourquoi une telle ambiance nocturne? Est-ce parce que certains de leurs cobayes deviennent sensibles à la lumière? Est-ce mon cas? J’espère que non puisque nous allons nous servir de la « chance » de Félicia pour déverrouiller la porte. Lorsque la porte s’ouvre, je crains un instant l’effet des néons sur moi. Je suis stupide puisque rien ne se produit sur moi. Nous avançons donc dans le couloir et évidemment nous rencontrons de l’opposition. Ma colère m’anime et je porte ma main à ma hanche gauche. Je me rends alors compte que mon épée n’est plus là. En fait, nous sommes toutes les deux en jaquettes d’hôpital! On nous a retiré toutes nos armes! Je me retrouve donc à la merci de ces trois hommes armés qui pointent leur fusil sur nous. Je lève les mains au ciel, ne sachant pas comment réagir autrement. Derrière nous, d’autres hommes arrivent pour nous encercler complètement.

La dose de MGH injectée est-elle suffisante pour qu'Adelynn développe une capacité?:

Si le premier dé est pile, quelle est la capacité en question?:

L’un des hommes fait un pas et pointe l’arme spécifiquement sur moi. Je ne comprends pas son attitude. Je ne suis pourtant pas une menace pour personne en ce moment. Lorsqu’il tente de tirer brusquement, son arme s’enraille. Je sursaute et alors qu’il appuie sur la gâchette encore et encore, je ne peux m’empêcher de tourner ma tête vers Félicia. Est-ce elle qui réussit ce tour de force? L’un de ses essais fonctionne et la fléchette anesthésiante se cogne contre le mur, son tir n’étant pas cadré. Alors, les autres hommes nous visent et dans un instant de panique, je baisse mes deux mains et mon cœur se resserre. Aussitôt, un étrange phénomène se produit. Les gardes sont tous projeter en avant, comme si on les avait poussés violemment dans le dos. Ils tombent tous à plat ventre. Leurs armes leur glissent des mains et terminent leur course à mes pieds. Je ne comprends pas ce que je viens de faire, mais on aurait dit que j’ai causé l’approche de toutes ces choses à moi, sans savoir exactement comment. Toutefois, voilà notre chance de prendre enfin l’avantage. Je me penche et je me saisis d’un fusil. Je menace les hommes qui se relèvent un par un. À présent désarmés, ce sont eux qui doivent demander grâce pour ne pas qu’on les endorme. Sauf que je ne suis pas d’humeur à négocier. Je commence donc à leur tirer dessus et rapidement, ils tombent tous à nouveau sur le plancher, endormie par les fléchettes anesthésiantes.

Il est temps de passer à l'action !

Félicia Hardy & Adelynn Duquesne

J’ai encore du mal à réaliser que je suis l’auteure de ce soudain retournement de situation. Ma surprise s’estompe un peu, le temps de neutraliser nos assaillants à coup de fléchettes tranquillisantes. Une fois la tâche accomplie, mon mal de tête revient. Je tente de le mettre de côté puisque nous avons encore une mission à accomplir, mais mon bouleversement, me savoir ainsi changé crée une angoisse très forte chez moi. J’inspire profondément, tenant fortement l’arme toujours entre mes mains. J’ai l’impression qu’en faisant ça, l’espèce de « magie » que je produis avec mes paumes ne se manifestera plus. Félicia souhaite que nous retrouvions nos vêtements. Je suis d’accord. J’ai besoin de mon uniforme, de quelque chose de familier pour m’aider à calmer mon esprit qui s’emballe. Je me concentre donc sur ce petit but que mon alliée nous fixe. Je la suis à travers les couloirs, gardant en main l’arme tranquillisante. Nous débouchons sur un laboratoire plus modeste et moins équipé que l’autre que nous avons eu l’opportunité de voir. Celui là est rempli d’étagères et d’armoires fermées. Nous en ouvrons une au hasard et on y découvre divers échantillons de sang et probablement de cette fameuse hormone. Je frissonne en découvrant ces dernières. Je ne saurais dire si c’est à cause de mon angoisse toujours active ou bien parce que l’armoire possède un système de réfrigération pour ses échantillons et que la vague de froid a effleuré ma peau. Je ne me laisse pas distraire et je commence à détruire chaque fiole à l’aide de Félicia. Nous commençons par nos propres échantillons de sang, puis celui de d’autres personnes que nous ne connaissons pas. Il y en a beaucoup et je crains que toutes ces personnes ont été injectés de la même manière que nous deux. Je suis trop préoccupé pour compter le nombre exact de cobayes. Nous passons ensuite à la destruction des fioles identifier « MGH ». Je remarque que la détective en garde une dans sa main. Je ne dis rien, ne souhaitant pas de mon côté garder de souvenir. Une fois le travail accomplie, je me recule et je tourne la tête vers une seconde armoire de même grosseur collée perpendiculairement à un mur. Je m’approche afin de l’ouvrir. Je soupire lourdement en voyant que cette armoire est aussi pleine que l’autre, remplie de fioles de même nature en apparence.

-Détruire tout ça va nous prendre beaucoup trop de temps. Il n’y a peut-être pas de caméras ici, mais je pense qu’ils ne mettront pas long avant de nous tomber dessus si on reste pour effacer toutes les traces. On doit implanter le virus informatique et brûler le reste.

Je me tourne vers Félicia, réalisant soudainement que nous ne pouvons pas faire tout cela puisque nous n’avons pas notre équipement. L’ordinateur, la clé USB, mes épées, nous n’avons rien du tout. J’espère qu’on ne nous a pas tout détruit parce qu’alors on ne pourra pas exécuter la mission avec succès. Même si on mettait le feu au bâtiment, les traces virtuelles de leurs recherches vont demeurer. Voilà pourquoi il nous fallait implanter un virus mortel dans leur système informatique. Je passe une main sur mon front, enlevant une pellicule de sueur naissante. On n’a pas le choix, il nous faut nos affaires. Et je ne pense pas qu’être deux est nécessaire pour la tâche. Mais qui va se charger de partir à la recherche de nos biens et qui va rester pour poursuivre la destruction?

-L’une de nous doit retrouver nos vêtements. Avec ce qu’on nous a fait, je crois qu’on a effectivement plus rien à craindre, mais je pense qu’une personne doit tout de même rester ici pour s’assurer que tout soit bien détruit au moment de partir de cet endroit de malheur.

Qui se propose pour partir à la recherche des vêtements?:

J’observe Félicia dans les yeux. Nous n’avons pas vraiment besoin de nous parler, la personne qui doit partir à la recherche de nos affaires se désigne d’un commun accord. La jeune femme est donc celle qui quitte le petit laboratoire, sous mon regard anxieux. Je ne suis pas bien, l’injection m’ayant rendu particulièrement instable. Je me sens épuisée, je me sens vulnérable aussi, malgré le pouvoir qu’on m’a semble-t-il accordé. Je referme la porte derrière Félicia et je m’avance vers l’armoire restante afin de la scruter en silence. J’observe sa base, ainsi que son rapport avec le mur. Je pense pouvoir affirmer sans me tromper que cette armoire n’est pas fixée. Que je peux donc le faire tomber au sol. Je fais un test en tentant de le tasser sur le côté. Le meuble est extrêmement lourd, mais il bouge au bout d’une minute d’effort intense. Je suis essoufflée après coup. Reculant de quelques pas, je fixe l’armoire d’un air décidé. Je lève les bras, tentant de me souvenir de comment j’ai fais la première fois. Je tente m’imagine en train d’agripper l’armoire et je la tirer vers moi. Je me concentre sur cette vision et j’essaie de causer la chute avec ce supposé pourvoir. Rien ne se passe et les minutes s’acculent, en plus de la fatigue. Alors que je suis sur le point de laisser tomber, on cogne subitement à la porte du laboratoire. Je sursaute et j’ai pour réflexe de me reculer. Dans un fracas épouvantable, l’armoire me suit et se renverse vers l’avant, s’éventrant en rencontrant le sol. J’écarquille les yeux en constatant ce que je viens de faire. Les liquides se mélangent avec le verre qui parsème le sol. On cogne à nouveau et je tourne ma tête vers la porte fermée. Qui ça peut bien être? Félicia? Un ennemi? On dirait une personne qui cogne pour entrer, je ne pense pas qu’un ennemi s’annoncerait de la sorte. J’ose donc m’avancer afin de poser ma main sur la poignée. Je tourne lentement la poignée et j’ouvre avec précaution. Lorsque j’ai finalement un espace d’entre-ouvert, j’y glisse mon œil pour observer qui ça peut bien être. J’ai à peine le temps de refermer la porte qu’elle explose et que je suis projeter à l’autre extrémité de la pièce.

Il est temps de passer à l'action !

Félicia Hardy & Adelynn Duquesne

Je suis soufflée par l’explosion. Je rencontre une table de travail, qui arrête ma projection. J’encaisse toute la douleur dans le creux de mon dos et je m’écroule par terre dans un état de semi-conscience. Je conserve miraculeusement les yeux ouverts durant quelques secondes, respirant très lentement. Je tente de comprendre ce qui vient de se passer. Qui a posée une bombe sans qu’on ne les voit ou ne les entend. Je fixe le vide en sentant mon corps être une épave. Je ferme les yeux, juste un instant. J’entends des bruits de pas résonnés contre le plancher. Puis, une voix tout près, mais dont je ne distingue pas les mots. Mes oreilles bourdonnent étrangement d’eux-mêmes. Suis-je devenu sourde à cause de l’explosion? C’est possible, j’étais juste à côté du cœur de la détonation au moment de la déflagration soudaine. On me secoue et mon corps se laisse remuer sans réagir. Je n’ai plus de force dans mes muscles. Mais ma volonté demeure. Mes yeux s’entrouvrent le temps de reconnaître Félicia, sans comprendre pourquoi elle est là. Je remarque qu’elle porte ses propres habits. Elle a trouvé nos vêtements, qu’elle bonne nouvelle! Mes yeux se ferment à nouveau et après trois grandes inspirations et trois autres profondes expirations, je parviens à les rouvre complètement. Je tente de bouger, mais mes mouvements sont minuscules en comparaison à mes ordres d’action. Je ne suis vraiment pas dans l’état de pouvoir confronter un ennemi. Je tiens toutefois à terminer la mission convenablement. Après un effort considérable, je parviens à tourner ma tête pour localiser l’ordinateur de la pièce. Il semble en état de marche. En fixant toujours l’appareil, je dis à mon alliée des mots que je n’entends pas.

-Implantons le virus, avant que l’explosion attire d’autres curieux.

Ma phrase est en quelque sorte un ordre, mais la faiblesse de ma voix rend la chose ambiguë. J’espère seulement qu’effectivement personne ne va se pointer et venir nous lancer d’autres bombes à la figure. Je sens que je ne pourrais pas le supporter. Je tente de motiver mes muscles à bouger. Je parviens à m’assoir au bout d’une minute épuisante. Je me concentre exclusivement sur l’objectif de me remettre debout le plus rapidement possible. Mes muscles sont instables, tremblants. Mais après de la persévérance, je me retrouve sur pieds,  maintenu dans une instabilité précaire par une main agrippée à l’armoire toujours debout. J’ai un étrange mal de cœur, comme si le fait d’avoir été ainsi projetée violemment m’avait également blessé à l’intérieur. J’espère être en bon état malgré tout. Rien ne semble cassé, mais mon audition est toujours problématique. Je profite de cette accalmie pour me rhabiller, prenant beaucoup pus de temps que la normal car je ne souhaite pas retomber au sol. Je regarde ensuite Félicia lorsqu’elle se retourne vers moi, ses doigts ne tapant plus contre le clavier. Nous avons de la chance, personne n’est encore apparu à la porte défoncée. D’où vient l’explosion alors? D’un mécanisme de sécurité de la porte contre les voleurs? Du fait que Félicia a encore plus d’influence sur les choses désormais? Cela me semble improbable, car elle était loin au moment de l’explosion. Je décide donc qu’il est temps de partir.

-Notre mission ici est terminée.

Dire ses mots me soulage beaucoup. Ne les entendre que sous forme de bourdonnements dans mes oreilles m’inquiète toutefois. Lorsque je m’avance afin de marcher hors de la pièce, je me rends compte que je suis très faible sur mes pieds. Je ne refuse donc pas l’aide de Félicia afin d’assurer une certaine vitesse de progression hors de ce bâtiment de malheur. Plus nous avançons et plus je sens mes réserves d’énergie disparaître. Je ne tiendrais pas très longtemps comme ça. Je me fis entièrement sur Félicia pour me conduire hors d’ici, gardant la tête basse par réflexe. Je suis une cible facile, complètement inoffensive. Je n’aime pas me sentir de la sorte. Cela me rend donc particulièrement amer de savoir que je suis ainsi en ce moment, incapable de même regarder droit. Sentir la lumière extérieure sur mon corps me ranime un peu. Je me montre plus coopérative et je recommence à aider Félicia à me soutenir. Faite qu’on atteigne la voiture avant que ce soudain regain d’énergie n’annonce une chute encore plus brutale. Je ne rêve que d’une chose en ce moment : un lit confortable pour y dormir des heures et des heures.