Does it almost feel like nothing change at all ? + Jake & Bree ♥

J'ai vu Jake aujourd'hui. Au début, je n'étais pas sûre que c'était lui... Mais je sais à quoi il ressemble. Lui ou son autre lui. De toute façon, ils sont parfaitement identiques. Alors j'ai vu Jake aujourd'hui. Jake, ou Jake bis. Ce qui veut dire qu'il est vivant et à bord de l'héliporteur. Et non pas dans je ne sais quel pays pour une mission top secrète ou je ne sais quoi. Lorsque je demande à Daisy ou Mack ou quiconque veuille bien m'adresser la parole où il est et ce qu'il fait, j'ai le droit à ce regard de confusion et de mépris. Wayne n'est pas quelqu'un à qui on peut faire confiance, et Wayne doit faire ses preuves. Vous savez quoi ? Je ne savais pas que son nom de famille était Wayne, et j'ai mis du temps à comprendre qu'on parlait de Jacob. Mais soit. Pourquoi ne lui ferais-je pas confiance ? Il m'a sauvé la vie, à de nombreuses reprises, et m'a aidé et soutenu durant tout le mois précédent. Soit le mois où j'étais plus que perturbée par mes nouvelles capacités. Soit le mois où j'ai été le plus chiante de toute ma vie entière. Et s'il a réussi à me supporter durant ce mois là, et à faire son possible pour que je reste en vie et ne tue personne, alors c'est quelqu'un de confiance. Un point c'est tout. Mais lorsque j'ai expliqué ça à Daisy, elle a dit que c'était bien plus compliqué que ça. Parce que Jake, il n'a pas commencé à exister lorsque j'ai eu besoin de lui. C'est incroyable, la tendance qu'on a d'oublier que les autres ont vécu avant qu'on ne les rencontre. Mais pour la faire bref, Jake a déjà fait parti du SHIELD. Du mauvais SHIELD. Avant mon arrivée ici, j'ignorais tout de l'existence d'HYDRA. Je croyais ce que les journaux disaient, sur le SHIELD. Pour résumer, tous les ennuis du monde étaient causés par eux. Et même les Avengers ne pouvaient pas réparer ça. Autant vous dire que j'ai dû bien vite mettre à jour mes connaissances pour pouvoir suivre un tant soit peu les conversations que je pouvais entendre dans les couloirs. Alors parce que Jake était HYDRA, mais plus depuis un an, c'est compliqué et on ne sait pas, alors on essaie de tester sa fidélité. Et non, je n'ai pas le droit de le voir, parce que je suis toujours incapable de maîtriser mon don, mais si je veux je peux laisser un message.

Bah voyons. Je vais laisser un message, et il me répondra d'une jolie carte postale peut-être ? J'ai beau être un peu perdue en ce moment, je ne suis pas si naïve que ça non plus. Alors parce que je sais que Jacob est là, je suis bien décidée à le retrouver. Pour commencer, il faudrait que je sorte de l'espace dédié aux nouveaux inhumans incontrôlables... Sauf que c'est surveillé. Et que je n'ai ni le don de traverser les murs, ni celui de me rendre invisible. Mais en fait, j'ai mieux que ça. J'ai des copains inhumains. Qui veulent bien me servir de distraction le temps que je m'échappe de notre cage anti-pouvoirs. Oh, après c'est a piece of cake ! Je dois avancer à l'aveuglette, sans me faire repérer et très calmement pour ne pas tout dérégler autour de moi. Facile ? Facile ! J'échange un regard avec Dany, le claustrophobe flippant, un peu nerveuse avant de prendre une grande inspiration pour lui faire comprendre que je suis prête. Je ne suis pas prête du tout. Mais il est minuit passé, et la garde se fait moindre la nuit puisqu'on est tous supposé dormir. Dany se met à frapper comme un démentiel à la porte qui nous relie au monde extérieur en hurlant qu'on le laisse sortir. Comme prévu, je reste cachée dans le coin et tente de ne pas avoir trop peur de mon ami et attends que la porte s'ouvre et que deux types musclés ne rentrent. Woaw, je ne lui en revaudrais pas une mais deux, à Dany. Très vite et sans me faire remarquer, du moins je l'espère, je me faufile pour sortir d'ici.

Je suis dehors. All by myself. Je n'ai aucune idée d'où je suis exactement. Et si je panique je peux tous nous tuer d'un moment à l'autre. A part ça, je n'exagère pas du tout. Mais je ne reste pas plantée là, prends une grande inspiration et avance. Pour ce qui est de la tenue, j'ai sorti mes plus jolis vêtements noirs. Au SHIELD, il n'y a pas d'uniforme ci ce n'est que la couleur noire. Et pour rester calme, j'essaie de suivre le conseil de Daisy et de me concentrer sur autre chose. Comme une chanson. Mais étant donné que les seuls chansons qui me viennent à l'esprit sont soit un chant de Noël, soit Sir Mix-A-Lot... Je me tais et j'avance. Mais je trouve soit des pièces vides, soit des pièces remplies d'équipements en tout genre. Et je me demande si je ne suis sérieusement pas dans une prison. Pour de vrai. Ce qui est bien, c'est que jusqu'ici je n'ai rencontré personne. Ce qui est moins bien, c'est que je me rapproche de quelque chose qui consomme beaucoup d'énergie électrique et que mes oreilles commencent à bourdonner et ma tête à taper fort. « Haw. » Je fais en portant une main à mon crâne, comme si cela pouvait réellement arranger quelque chose. J'arrive au bout du couloir et la question se pose : où vais-je ? Franchement, ils devraient afficher des plans sur les murs ! Au moins pour des mesures de sécurité. A gauche vers le bourdonnement ou à droite vers la lumière ? Pas maso, je me dirige vers la droite. Et cette fois, se sont des voix qui se font entendre. Et c'est en étant super réactive et inspirée par tous les films d'espionnage que j'ai vu que je me colle au mur. Que je longe pour voir à qui appartiennent ces voix et...

Oh. Des types musclés, ça faisait longtemps. Je pousse un soupir. Que faire ? Rentrer dans ma chambre et essayer une autre fois ? Uuh, non. Les frapper et partir en courant ? Je ne fais clairement pas le poids. Leur demander mon chemin ? Ça va pas la tête ! « Excusez-moi ? » Oh mon dieu. Oh mon dieu, je suis une idiote ! Et à découvert, dans la lumière, et les trois me regardent et mon rythme cardiaque s'accélère et je ne suis plus calme du tout. « Je suis arrivée hier et je suis perdue, et morte de fatigue alors si l'un de vous avait l'amabilité de m'aider... » Point positif du mois de fuite : la facilité du mensonge. Sincèrement, je ne sais pas d'où c'est sorti. Ils échangent des regards suspicieux et je m'efforce de rester calme et concentrée. Ce n'est vraiment pas le moment de griller une lampe, ou d'allumer un de leurs gadgets électroniques ou quoi ce soit. Respire Bree, respire respire respire. Finalement, et à un timing parfait, un quatrième homme fait son entrée et me sauve la mise encore une fois. Je ne me fais pas prier lorsqu'il me fait signe de le rejoindre. Grand Zeus tout puissant, merci merci mercii ! Je recommence à respirer normalement et tâche de supprimer cet air soulagé et ce sourire qui me démange le visage. J'ai retrouvé Jacob, ou plutôt il m'a retrouvé, et je suis vivante. Lorsque je suis sûre que les agents sont assez loin derrière nous pour ne pas nous entendre, je m'arrête pour agresser mon ami d'un câlin. Bordel de nouilles. « JAKE ! Oh mon dieu, j'ai cru qu'ils allaient m'assassiner avec trois petites cuillères ! » L'assassinat à la petite cuillère, c'est mon pire cauchemar. Je me décale de lui pour le regarder. « Est-ce toi ou l'autre toi ? » Je demande en lui enfonçant un doigt dans l'épaule. C'est complètement débile, ce que je fais. Parce que l'autre lui ne s'évapore pas en bulles de savon lorsqu'on le touche. Et l'autre lui est exactement comme lui, des fois c'est à se demander lequel est l'original... Mais bref. « Comment tu m'as retrouvé ? Comment tu as su que j'étais sortie ? Oh, et comment tu vas, aussi ?! » Des questions avec comment à lui poser, je peux en trouver plein. Mais pour l'instant, je vais surtout le laisser respirer.
 

J'ai décidé que m'évader c'était pas assez stressant comme ça, il faut en plus que je cherche ouvertement les ennuis. Mais parce que l'impasse du couloir m'a conduit face à ces trois agents, autant les affronter de façon intelligente. Oui ? Je ne sais pas. Disons que je ne suis pas très logique comme fille. Et que j'aime vivre dangereusement aussi. Alors j'arrête de me coller au mur telle l'espionne que je ne suis pas, prends une légère inspiration avant de m'avancer à découvert. « Excusez-moi ? Je suis arrivée hier et je suis perdue, et morte de fatigue alors si l'un de vous avait l'amabilité de m'aider... »  Ceci est sans doute l'excuse la plus pourrie qu'il ait été donné d'entendre dans l'histoire des excuses pourries. Mais que voulez-vous. Mon superpouvoir d'inhumaine, ce n'est ni d'être intelligente et maligne, ni de savoir mentir comme une déesse. Des fois, je suis énervée contre moi-même pour ne pas savoir faire de truc cool comme Jacob, oui. Je tâche du mieux que je le peux de garder mon calme, d'avoir l'air perdue et de ne pas avoir l'air coupable non plus. Je suis une agent du SHIELD, comme eux. Je suis habillée tout en noir. J'ai juste pas d'arme, pas de carrure type et je n'ai pas l'air d'une badass. Mais ! J'essaie ! Et l'effort est suffisant pour les rendre confus. Ils échangent des regards, perplexes, et je prie tous les Dieux que je connais et ne chérit pas pour qu'ils gobent le truc.

Mais ils n'ont pas le temps de réfléchir proprement que mon sauveur de tous les jours apparaît et oh mon dieu. Je n'ai possiblement jamais été aussi contente de le retrouver. Trouver ? Retrouver ? Je ne sais pas. Mais j'évite de fangirler sur place, ou d'exprimer ma joie de revoir Jake, et reste calme et inodore. « Merci de l'avoir retrouvée, faut que je l'accompagne pour sa balade quotidienne, mais elle m'a faussé compagnie. » Là, je fronce les sourcil. Il est en train de me faire passer pour la débile mentale de service, c'est ça ? Ce n'est pas très gentil. Et je le prends super mal, mais je pense que je vais exprimer mon mécontentement plus tard. Là, je suis une fille joyeuse et pleine de gratitude. Je passe devant les agents en leur offrant mon plus joli sourire innocent et finit par marcher côtes à côtes de Jake, et ce n'est que lorsque je suis certaine que nous sommes hors de vue et de possible danger que je me permets de lui faire un câlin. J'ai le droit, d'accord ? Plus personne ne me fait de câlin depuis que je suis au SHIELD, et c'est triste. J'aimais bien ça. Et puis je suis contente. Et puis zut ! J'suis une femme libre et indépendante bien ou bien quoi ! Dit-elle. « JAKE ! Oh mon dieu, j'ai cru qu'ils allaient m'assassiner avec trois petites cuillères ! » Non, je n'ai pas des peurs super bizarres, c'est faux. « J'espère bien que non ! Ça fait du bien de te revoir. » J'esquisse un sourire et acquiesce. Oui, il dit vrai ! C'est... Rassurant. De savoir qu'on n'est plus tout seul dans ce monde de fous. Et parce que je n'ai rien de bien intéressant à répondre à ça, je passe à la question existentielle qui persiste autour de mon ami : est-ce lui l'original ou lui le clone ? C'est lui, m'affirme-t-il. L'autre fait l'alibi. « Cool. » Je fais, toujours avec un sourire. Mon alibi à moi, c'est que je suis devenue la femme invisible au cours de la nuit. Bree, l'inhumaine à multiples facettes.

« Comment tu m'as retrouvé ? Comment tu as su que j'étais sortie ? Oh, et comment tu vas, aussi ?! » Non, je n'ai pas un débit de parole important. C'est faux ! Je suis une personne tout à fait normal et je parle tout à fait normalement. Je suis juste contente, et inquiète, et contente. Mais tout va bien ! « Commence par respirer, sinon, tu vas perdre le contrôle, et c'est pas ce qu'on veut. » Je lève les yeux au ciel. T'inquiète paupiette, je gère maintenant ! « Pour l'instant, grâce à l'aide de ce cher Sir Mix-a-Lot, j'ai le contrôle. » Oui, je n'ai toujours pas trouvé une meilleure chanson que Baby Got Back et non, je ne passerais pas aux chants de Noël. On n'est pas encore en Décembre, et si je commence maintenant je risque de me suicider très vite. Ou de faire cracher l'héliporteur. C'est tout aussi drôle ! En attendant, clin d'oeil, prenage de main, éloignage encore. Ok, c'est lui le chef ! Femme libre et indépendante. Lol. « Pour répondre à tes questions, je t'ai retrouvé parce que je connais ta voix. Je l'ai suffisamment entendu le mois dernier. Je savais pas que t'allais sortir, j'étais en train de te chercher en fait. Et ca va plutôt bien pour l'instant. Et toi? » Oui, voilà. Avec lui, soit je suis une attardée mentale, soit je suis une pipelette de première. Pff ! La vie est injuste. Mais je hausse les épaules. Tant pis, je lui pardonne, parce qu'il est mignon et que ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu. Techniquement parlant, seulement quelques heures. « Et moi qui pensais qu'on devenait télépathe ! » Je fais, faussement exaspérée, avant de me mettre à rire légèrement. « Mais je te cherchais aussi ! Je n'étais pas sûre que c'était toi, tout à l'heure, parce que je me suis dit que j'ai pu halluciner. Mais après, les chances que se soit toi sont quand même plus grandes que pour un autre... Parce que t'es multiple ! » Je fronce les sourcils. Oui. Je suis en train de m'auto-embrouiller. Mais ce n'est pas grave. On passe à autre chose.

« Je vais bien. Je crois. J'ai toujours l'impression d'être enfermée, mais... J'ai compris que c'était mieux ainsi. Et puis je ne suis pas toute seule. Même si les autres arrivent pus à gérer que moi. On se comprend quand même un peu, j'imagine. Oh, et Daisy est vraiment très gentille et patiente. Vraiment, elle est adorable ! Alors outre le fait qu'il m'arrive de me sentir seule, tout va bien. Je progresse, j'espère. » Et j'espère qu'un jour, je pourrais rentrer chez moi. Mais là, je pense que je vise trop haut la barre des espérances. « Ils ont dit que t'étais pas quelqu'un de confiance. » Je lâche un peu brusquement. Rah, le manque de tact. « Et je leur ai dit qu'ils devraient, mais... Je ne sais pas. J'espère qu'ils ne te mènent pas trop la vie dure. Sinon... » On peut toujours s'enfuir, encore une fois.