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 Rouille, sang et barbe-à-papa [Halloween]

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Marvelous

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MessageSujet: Rouille, sang et barbe-à-papa [Halloween]   Rouille, sang et barbe-à-papa [Halloween] EmptyLun 24 Oct - 21:51

ROUILLE, SANG ET BARBE-À-PAPA
“event d'Halloween
Colorado, San Juan Mountains.
Il n'y a aucun bruit. Même la lente danse des attractions abandonnées et s'animant au fil du vent ne fait retentir aucun grincement de métal abîmé par les années. Vous avez découvert cet endroit par pur hasard, rien ne laissait indiquer qu'il devait croiser votre chemin. Et si au début c'est la curiosité ou l'envie d'une petite promenade dans le temps qui vous a poussé à passer la grande grille de fer aux lettres anciennes et rongées par la pluie, désormais un sentiment de gêne se fait palpable : ce parc d'attraction est faux. La majorité des attractions ne sont pas complètes, du matériel qui bien que vieux n'aurait jamais pu fonctionné, des affiches et prix qui ne semblent correspondre a aucune langue connue.
Et peu à peu, des manèges commencent à s'animer, tristement, autour de vous. De vieilles ampoules grésillantes s'allument sur votre passage et vous pourriez presque voir sur les visages de porcelaine des mascottes et autres figurines de clown figés, un sourire de victoire se dessiner à mesure que vous vous enfoncez sur le terrain à l'odeur de pop-corn brûlé.

Participants: Stephen Strange, Cain A. Norton et Anna Marie Raven.

Règles de la mini-intrigue
Il n'y a pas d'ordre de passage et aucun nombre de mots imposé, vous le gérez comme un sujet normal et Marvelous interviendra si la situation le nécessite ou que vous en faites la demande.
Un nouveau dé est apparu pour l'occasion, au nom de "Trick or Treat". Vous pouvez l'utiliser comme les autres dés ou même laisser Marvelous vous surprendre avec. À vos risques et périls, ce dernier est d'humeur machiavélique pendant cette période d'Halloween, ça doit être l'abus de bonbons.
Le thème étant Halloween il vous est tout à fait possible d'aller dans l'horreur, c'est de bon ton, mais faites attention que vos partenaires soient d'accord et si nécessaire n'hésitez pas à demander pour mettre une balise d'avertissement dans le titre.
 Un topic flood rien que pour vous a aussi été créé afin de discuter entre vous du sujet si nécessaire.

Bonne chance. Rouille, sang et barbe-à-papa [Halloween] 2024469069
code by XynPapple
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MessageSujet: Re: Rouille, sang et barbe-à-papa [Halloween]   Rouille, sang et barbe-à-papa [Halloween] EmptyMer 9 Nov - 15:58


   
❝Rouille, sang
et barbe-à-papa❞
   Anna Marie & Cain & Stephen
Il avait eu besoin de prendre l’air, alors il avait décidé de sortir loin de New York. Il n’en pouvait plus de l’air de la grande ville, il lui fallait aller ailleurs. Alors il s’était téléporté un peu au hasard, sans vraiment visualiser l’endroit. Il avait pensé à son enfance, à sa sœur qui riait aux éclats, à son frère qui tentait de le pincer… Et un instant, rien que quelques instants, il avait revu ce jour où il était allé au cirque avec sa famille. Les cirques de l’époque n’étaient pas les mêmes que maintenant. Les tours paraissaient plus impressionnant, personne ne passait sa vie à décortiquer le moindre numéro de magie pour prouver qu’il s’agissait d’un fake. Évidemment que c’était un fake. Un vrai magicien n’aurait pas utilisé ses vrais talents à découvert. Stephen lui-même avait mis du temps à se décider à le faire. Oh, comme ces artistes devaient être innocents, caressant la magie sans jamais la saisir. Donna avait adoré le numéro de magie, mais elle avait pleuré en voyant les clowns. Ceux d’aujourd’hui étaient de la rigolade face à ceux de l’époque. Tout était plus effrayent si facilement quand ils étaient enfants. Victor, lui, avait aimé les animaux, voir ces lions. Stephen avait préféré les attractions. Cirques et attractions étaient souvent liés à l’époque. Et si ceux des années 40 n’avaient rien à voir avec ceux de maintenant, Stephen en gardait une certaine nostalgie.

Il s’était retrouvé au milieu d’un parc d’attraction, se rendit-il compte en voyant les environs après s’être téléporté. Pour une autre personne, cela aurait pu être effrayant. L’endroit était très vieux, et abandonné. Il semblait presque qu’il n’avait jamais été fini, comme si l’équipe d’installation avait presque fini de tout mettre en place avant que chaque personne était disparu soudainement. Presque comme un Roanoke plus moderne. Stephen avisa un banc sur lequel il s’assit, attrapant une affiche qui traînait là. Un courant d’air frais parcourut l’endroit, soulevant des anneaux et papiers dans le silence le plus complet. Stephen en frissonna, on était fin Octobre et voilà qu’il se mettait à se balader dehors comme si on était en avril, à peine couvert. La cape de lévitation qu’il avait enfilé en écharpe se déplia pour reprendre forme de cape et venir l’entourer pour le protéger du vent et du froid. Elle prenait rarement ses propres initiatives, suivant le plus souvent les pensées de Stephen, mais il lui arrivait parfois d’avoir un sursaut de conscience si elle jugeait qu’il avait besoin de quelque chose qu’il ne réclamait pas.

Plus grand carrousel du monde, clamait l’affiche qu’il tenait en main. Stephen jeta un coup d’œil au manège en question près duquel il se trouvait. S’il avait pu être un jour le plus grand du monde, il était bien loin de l’être resté. Il n’était pas des plus petits, mais à peine plus grand que celui qu’on avait pu trouver en été sur la place du village près duquel Stephen vivait. Des rires résonnèrent à nouveau à ses oreilles, écho d’un temps passé où la joie et le bonheur étaient si facile. Il posa le pack de bière qu’il avait embarqué sur le sol terreux. Il y voyait à peine, éclairé juste par la lumière verte de l’œil d’Agamotto qui s’était lui aussi replacé sur son poitrail. Il n’y voyait pas très loin, à peine à quelques mètres devant lui. Et encore, pas plus de deux. Il prit l’un des bières et ferma les yeux après la première goulée. Il était venu oublier Clea. Il était venu oublier ses enfants. Il s’était promis de faire des efforts pour eux, après avoir été enlevé et avoir craint de ne jamais pouvoir les revoir, mais la douleur continuait de l’écraser du plat de sa main.

Et il ne pensait pas à Clea, non. Il revoyait sous ses yeux les joues rondes et creusées de fossettes de jeune sœur de huit ans, alors qu’elle était montée à ses côtés sur les petits chevaux du carrousel de la ville. « Le noir, je veux monter sur le noir ! » avait-elle réclamé. Et elle était montée sur le noir, entourée de ses frères montés sur les deux chevaux blancs. Elle avait rit avec eux, s’était prise pour une reine qu’ils escortaient tous deux jusqu’à son château. « Pourquoi tu veux toujours le noir ? » avait demandé Victor. « Le blanc est plus mieux, c’est la couleur du bien ! » Donna avait ri de plus belle et caressé l’encolure de bois de son destrier. « Si personne ne prend et n’aime jamais les noirs, bien sûr qu’ils vont devenir les chevaux du mal ! » C’était une vision enfantine de la vie, régie par la vision binaire du blanc et du noir, excluant tout gris, mais c’était ce qu’ils avaient appelé le bonheur. Il était presque entièrement dans le souvenir, comme s’il avait décidé de plonger dans sa propre psyché pour revivre l’événement une nouvelle fois. Ou peut-être s’était-il endormi ? Il se laissa bercer par le ballottement léger des chevaux. Ses yeux rencontrèrent le visage de Donna. Elle lui sourit de ses lèvres cyanosées.

Stephen ouvrit la bouche pour hurler dans son sommeil mais tout ce qu’il trouva, c’était l’eau qui emplissait ses poumons. Il eut envie de recracher, mais il ne put pas, entouré d’eau. Il voyait Donna qui coulait lentement vers le fond, le regard déjà vide, la bouche ouverte d’où s’échappait à peine encore quelque bulles d’air. Il réagit au quart de tour. Sa sœur, il ne pouvait pas la laisser là. Il ne pouvait pas la laisser se noyer, mourir. Malgré l’eau qui encombrait ses poumons, il se propulsa dans les tréfonds du lac – c’était un lac, n’est-ce pas ? - pour l’attraper. Il sentit sa main toucher les doigts de sa sœur, qui lui échappèrent une première fois, puis une seconde, encore et encore. Malgré toutes ses tentatives, Stephen ne parvenait pas à prendre la main de sa sœur pour la sortir de là. Ses yeux s’illuminèrent et elle redressa la tête vers lui. Elle avait le teint pâle et les lèvres bleues des noyés, ses cheveux flottaient autour de sa tête telle une couronne de douceur. Elle attrapa sa main fermement et l’attira vers elle, une de ses mèches venant lui caresser la joue. « Tu ne peux pas me sauver, Stevie. » Il tente de parler, mais ne fait qu’emplir un peu plus ses poumons. Il commence à se sentir léger, alors qu’à l’inverse ses paupières se font lourdes. « J’ai peur… S’il te plaît Stevie, reste avec moi... » Et il reste. Il n’a envie de rien d’autre. Alors il se laisse porter.

Il ne capte qu’un mouvement rapide et sec qui le tire, et l’instant d’après il se retrouve à tomber comme un poids sur la terre ferme. On appuie sur son ventre et il dégueule ce qu’il a l’impression d’être des litres d’eau. Il regarde autour de lui, perdu. Il est toujours dans le parc, un endroit différent cependant, et tout est désormais illuminé. Il veut se lever mais il n’en a pas la force, et il enfoui la tête entre ses mains. Il a le souffle court qui l’empêche de sangloter, mais cela n’empêche pas les larmes de couler.

La cape aurait pu soupirer si elle avait ce qu’il fallait pour. Elle n’était pas très consciente, à peine un miroir de l’esprit primaire de son maître. Mais quand la détresse se faisait sentir, elle intervenait. Et elle venait proprement de lui sauver la vie. Elle hésite à le laisser là, mais elle finit par s’éloigner. Pas de beaucoup, juste un peu. Il doit bien y avoir quelqu’un, dans le coin, autrement qui aurait allumé la lumière ? Mais tout de même, il y a quelque chose dans l’air, quelque chose que seul un artefact magique réussirait à sentir. Et cela lui hérisse les fibres de tissu.

   
© Pando
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