Sheba : à la rescousse ! ft. Niall & Ethen

SHEBA : A LA RESCOUSSE !

graham johnson ∞ Niall Southway ∞ Ethen Desmond

La journée était déjà bien avancée, et je n'avais pas grand chose de prévus pour tout avouer. Les choses étaient étonnements calme du cotés des mutants pour l'instant. J'aurais peut-être du faire un peu de repérage pour voir s'il n'y avait pas quelqu'un que je pouvais aider mais, je dois bien l'avouer, aujourd'hui je me sentais envahis par une sorte de flemme monumentale. Du genre qui vous frappe sans prévenir et entraîne votre journée dans une spirale infernale de procrastination extrême. Et d'un coté, je me sentais coupable. Parce que, effectivement, quelqu'un aurait pu avoir besoin de moi pour disparaître et que, au lieu d'aller lui tendre la main, je restais vautré dans mon canapé à somnoler devant ma série préférée.

Et c'est bien sur à ce moment là que mon téléphone portable se mit à sonner. Et pour compléter la panoplie, je ne l'avais même pas sur moi. La petite boite métallique sonnait avec insistance sur ma table basse, me narguant au passage. Pour le coup, j'hésitais un instant à répondre, juste pour lui apprendre les manières à ce téléphone. Mais finalement je tendis le bras pour l'attraper. Bras qui s'avéra être trop court.

« Rho, aller quoi... Viens ici téléphone. »

N'ayant pas du tout envie de bouger de ma position confortable, je m'agitais un peu pour me pencher vers la table. Et finalement, au prix de quelques contorsions un peu périlleuses, parvint à attraper le portable du bout des doigts et à décrocher avant que le répondeur ne s'enclenche.

« Johnson, j'écoute.
-Hey, mec... Tu sais passer nous prendre Graeme et moi ? »

Je fronçais les sourcils et lançais un regard à mon téléphone qui affichait fièrement 'numéro inconnu'. Ok, ça c'était bizarre. Je me redressais à regret dans le fauteuil, passant en position assise, légèrement inquiet

« Heuu... Ouai? Mais je connais pas le numéro duquel tu m'appelle. Tout vas bien Honey ?
-Il se pourrait que je sois dans poste de Manhattan... Tu serais m'arranger le coup ? »

Il y eut comme un blanc. Niall au poste ? Bon déjà, c'était à Manhattan, c'était pas trop loin d'ici. Restait à savoir lequel. Mais je n'aurais pas vraiment de difficultés à trouver.

« Sérieusement? Qu'est ce que t'as encore fait? T'étais pas en mission aujourd'hui pourtant à ce que je sache ! »

Bon, cette conversation était sans doute enregistrée, voir même peut-être écoutée. Mais il fallait que je sache. C'était la manière la plus discrète que j'avais trouvé de demander si la confrérie était impliquée. Et puis de toute façon, je ferais le grand ménage en passant le chercher donc il en resterait aucune preuve...

« Les questions plus tard tu veux bien ?
-Mouai... Tu connais mes honoraires hein?
-Ouais, ouais, je sais. Ça va me coûter cher
-J'arrive tout de suite. »

Je souris alors que je raccrochais. Voilà qui valait la peine de se lever : sauver les fesses de mon coloc en échange d'une soirée série/sucrerie. Parfait ! Et pour une fois, il n'aurait même pas le droit de râler ! Je me dirigeais d'un pas rapide vers ma chambre pour me préparer. Si je devais revêtir mon identité d'avocat, autant faire ça bien et ne pas passer pour un plouc.

J'enfilais donc l'un de mes costumes et tentais de discipliner un peu mes cheveux avant d'échanger mes papiers avec ceux de Graham Anderson. Graham Anderson était mon pendant légal. Je l'utilisais majoritairement lorsque je devais, comme maintenant, sortir un confrère des ennuis. Je n'y connaissais pas grand chose en droit mais la plupart du temps mon panache et mes pouvoirs étaient suffisant pour faire sortir mes compagnons. Et puis j'adorais qu'on m’appelle 'Monsieur Anderson'. Ça me faisait rire à chaque fois.

J'attrapais mon porte feuille et allait ouvrir un tiroir de ma table de nuit avant d'en faire sauter le double fond. J'en prélevais une série de billets, en prenant en suffisance. Je ne savais pas ce que cet imbécile avait bien pu faire, ni même à combien s’élèverait sa caution. Parce que ça faisait partie de mon code personnel de la morale. Si mes compagnons étaient prit en exerçant leurs devoir envers la confrérie, je ne payais jamais de caution et me contentait de les faire sortir de là à ma manière. Si la raison était autre, je respectais tout de même en partie les règles. Disons que c'était pour compenser les fois ou je ne payais pas. Je remis le double fond en place et rangeais mon porte feuille un peu plus lourd maintenant dans la poche intérieure de ma veste.

Ensuite, je vérifiais que j'avais bien tout mes papiers en règle sur moi -important quand on se rendait dans un commissariat vous me direz- et me mit en route, attrapant mes clefs avant que quitter mon appartement. Quelques poignées de minutes plus tard, j'étais au volant de ma Porsche Boxter Spyder blanche et je filais tout droit vers le commissariat que j'avais finalement identifié sur mon téléphone en allant chercher ma voiture.

Il me fallut une vingtaine de minutes supplémentaire pour arriver jusque là. Saletés de bouchons. Parfois je me demandais pourquoi je roulais en voiture de sport dans une ville aussi embouteillée. Ah oui, parce que c'est la classe. Et super confortable. Et je pouvais utiliser ma mutation sur sa technologie. Bref.

Je finis par me garer devant le commissariat et je lissais mon costume avant d'y pénétrer, sur de moi. Je me présentais à l'accueil, demandant à voir mon client. Mais ils semblaient débordés, aussi se contenta-t-il de m'indiquer le chemin vers l'endroit ou je pourrais le trouver plutôt que de m'y accompagner. Comme ça m'arrangeait bien, je souris largement au policier avant de m'élancer dans les couloirs.

Et bien sur, il ne me fallut pas une minute pour me perdre. Non mais sérieusement, c'était pas un poste de police ça, c'était un labyrinthe ! Et je me retrouvais à marcher au hasard des couloirs. Mais bon, si je pouvais trouver par chance un ordinateur sans surveillance, je pourrais déjà commencer à effacer les données qu'ils ont du collecter sur mon ami.

Pas de chance, je tombais sur un policier au détour d'un couloir. Ce dernier semblait bougon et boitait clairement. Bon, à tout les coups, je n'avais rien à faire dans cette partie du bâtiment -connaissant ma chance.

« Excusez moi. Je crois que je me suis perdu. Votre collègue m'a indiqué le chemin mais mon sens de l'orientation est déplorable. Vous pouvez sans doute m'aider. Je suis l'avocat de Niall Southway. »

Sheba : à la rescousse !

Graham Johnson ∞ Ethen Desmond ∞ Niall Southway

J’observai ma cellule. Je ne sais pas trop pourquoi, j’avais été mis à part des autres. Peut-être parce que mon crime était un peu plus grave que d’avoir pissé sur une voiture de flic en état d’ébriété ? Je ne m’en plaignais pas cela dis. J’évitais les déchets sociaux comme cela. Non, ce qui m’inquiétait, c’est qu’ils nous avaient séparés Graeme et moi. Ils avaient sans doute mit mon chien dans une cage. Graeme, dans une cage. Entouré d’inconnu. Le pauvre devait sans doute crever de trouille et commencer à devenir agressif. Et plus que pour ma situation, j’avais peur qu’il ne fasse une connerie et qu’il ne me soit retiré pour de bon. Mais quel con. Ça m’apprendra à réaliser des actions altruistes. Je devrais m’en tenir à aider les mutants et laisser les autres se démerder. Un gars apparu devant ma cellule. J’avais finalement enfin droit à mon coup de file. Je me levai directement, filant tout de suite vers le téléphone indiqué.

Je composai le numéro. Je connaissais bien Graham et il viendrait plus que probablement m’aider. Mais il y avait toujours un risque qu’il joue les divas et décide de me laisser moisir ici un jour ou deux pour m’apprendre à être plus prudent. Mais il adorait Graeme et je doute qu’il apprécie de le savoir au poste avec moi. Les sonneries se succédèrent et je retins mon souffle. Merde, ce n’est pas le moment de me faire faux bon mec. Si tu ne décroches pas, je fais quoi moi ? « Johnson, j'écoute. » Je ne pus m’empêcher de retenir un soupir de soulagement. Première étape passée. Maintenant, obtenir de lui qu’il vienne sauver mon cul. « Hey, mec... Tu sais passer nous prendre Graeme et moi ? » Bon, je sais que je n’ai aucune délicatesse pour amener les choses mais ça ne m’empêchait pas de faire un petit effort nan ?

« Heuu... Ouais? Mais je connais pas le numéro duquel tu m'appelles. Tout va bien Honey ? » « Il se pourrait que je sois dans poste de Manhattan... Tu serais m'arranger le coup ? » De l’autre côté du téléphone, je n’entendis plus que sa respiration. Je retins la mienne sans m’en rendre compte. Je détestais avoir à lui demander des faveurs de la sorte. Je savais que cela me couterait cher. Et, par-dessus tout, je n’aimais pas être dépendant de quelqu’un. Bon, c’était déjà totalement foutu pour cela étant donné qu’il m’héberge presque gratuitement depuis que mon appart est parti en fumée. « Sérieusement? Qu'est ce que t'as encore fait? T'étais pas en mission aujourd'hui pourtant à ce que je sache ! » La conversation était sans doute enregistré. Et là, je sus que j’avais gagné. Il viendrait bel et bien me chercher. Parce qu’il ne prendrait pas le risque de parler de mission s’il ne comptait pas venir effacer le dialogue probablement enregistré sur les serveurs de la police. Surtout pas s’il y a un risque que cela remonte jusqu’à la Confrérie.

« Les questions plus tard tu veux bien ? » « Mouai... Tu connais mes honoraires hein? » Je lâchai un profond soupir. Putain. Encore une soirée sucrerie et télévision. Je détestais ça. Passer toute une soirée le cul avachis dans un fauteuil à me faire gaver de milkshake cinq fois trop sucré à mon goût et à écouter Graham déclamer les dialogues en même temps que sa télévision. Mais vu le service qu’il me rendait, je lui devais au moins ça. « Ouais, ouais, je sais. Ça va me coûter cher » « J'arrive tout de suite. » Était-ce une pointe de satisfaction que j’entendis dans sa voix ? L’enfoiré. Ca l’amusait en plus. Il me raccrocha au nez avant que je n’ai pu lui dire de commencer par s’occuper de Graeme. Je pinçai les lèvres, un peu contrarié. Il ne fallut pas beaucoup plus longtemps avant que je ne me fasse raccompagner dans ma cellule. Maintenant, il allait falloir attendre…

Et c’est ce que je fis. On vint me proposer un avocat commis d’office. Je leur ris au visage. Si Graham n’était pas vraiment avocat, j’étais sûr qu’il avait au moins plus de peps et de panache qu’un commis d’office. Et j’avais surtout beaucoup plus confiance en mon confrère. Je refusai donc l’offre avec sarcasme, ne prenant pas la peine de leur dire que mon avocat était en chemin. Et puis je fus à nouveau laissé seul. Je me retins de tourner en rond dans ma cellule. Cette fois ci, cela dura un peu plus longtemps avant que je n’entende la porte s’ouvrir. Je me relevai et jetai un œil au couloir. Putain, ce que je me sentais mal derrière ces putains de barreaux. Déjà que je me sentais mal quand je restais trop longtemps en intérieur… Alors enfermé… J’vous dis pas le cocktail.

« Hey Arsène, ton avocat. » La verve du policier ne me surpris pas. A vrai dire, elle me fit même un peu sourire. Voir même oublié un peu ces murs qui me maintenaient prisonniers. Je m’appuyai à un mur, les bras croisés. « Allez, boudes pas Starsky, je t’avais dit que j’appellerais mon avocat. Comment ça s’est passé avec ton chef ? Le petit bleu à fait son effet ? » Demandais-je en désignant mon propre visage légèrement tuméfié. C’était idiot mais je ne savais pas si j’appréciais ou pas ce gars. Tout ce que je savais, c’était que j’appréciais réellement le taquiner. Après mon petit numéro, je posai mon regard vers mon ami. Je me décollai du mur et écartai les bras l’air de dire ‘tada’ avant d’hausser les épaules. « C’est super que tu sois venu mec. Par contre, avant de t’occuper de moi, va chercher Graeme. Ces cons l’ont sans doute enfermé dans une cage et j’apprécierais qu’il ne soit pas jugé agressif alors qu’il est juste perdu quand il est entouré d’inconnu. »

SHEBA : A LA RESCOUSSE !

graham johnson ∞ Niall Southway ∞ Ethen Desmond

Oulà... Le moins qu'on puisse dire c'est que quelqu'un avait sucé un clown dépressif ce matin ! Ou si c'était pas le cas... Et bien, il l'avait vachement bien imité le bougre ! Aussi froid que Captain America pendant sa période d'hibernation. Et agressif en plus, puisqu'il montrait les crocs. Je lui avais fais quoi moi à ce mec pour lui être aussi antipathique ?

« Il a pas demandé d’avocat à c'que je sache. Quand on lui en a proposé un commis d’office il a dit non. »

Ah... Donc le nom de Niall ne lui était pas inconnu. C'est bien, on avançait. Il avait donc du s'occuper de son dossier à un moment ou un autre. Parce qu'avec son claudiquement, je le voyais mal sur le terrain. A moins qu'il ne se soit battu avec mon cher coloc. Dans tout les cas, ça ne l'empêchait certainement pas de se montrer poli hein ?

« Il m'a pourtant bel et bien contacté. Sinon je ne serais pas là. Vous devriez faire plus attention aux coups de fils que vos pensionnaires passent. »

Mouai... Sans doute pas la chose la plus maline qui me soit jamais sortit de la bouche, mais pas la pire non plus. Et puis, j'avais tendance à laisser échapper des choses quand on me regardait comme si j'étais le pire des déchet sur terre. Jetez moi la pierre si vous voulez. Légèrement vexé par son attitude, je ne levais pas tout de suite la main en retour quand il la tendit vers moi. Et dieu sait que je fis bien, puisqu'il enchaîna presque tout de suite.

« Je peux voir vot' carte de fonction ? »

Oh donc il était du genre procédurier. Je haussais un sourcil, l'air de vouloir dire 'sérieusement ? Je n'ai pas l'air d'un vrai avocat selon vous ?' avant d'aller chercher ma carte avec lenteur dans la poche interne de la veste de mon costume.

« Mais bien sur mon brave. »

Je la tirais toujours avec lenteur pour aller la poser délicatement dans la main du sergent Bougon, un sourire grandissant aux lèvres. Ce garçon respirait tellement la joie de vivre (hum) que j'en éprouvait l'irrésistible besoin de l'asticoter un peu. Je le laissais cependant m’entraîner jusqu'à Niall sans faire de vague, me contentant de le suivre d'un pas sautillant. Et bien sur on ne tarda pas a arriver aux cellules.

« Hey Arsène, ton avocat.
-Allez, boudes pas Starsky, je t’avais dit que j’appellerais mon avocat. Comment ça s’est passé avec ton chef ? Le petit bleu à fait son effet ? C’est super que tu sois venu mec. Par contre, avant de t’occuper de moi, va chercher Graeme. Ces cons l’ont sans doute enfermé dans une cage et j’apprécierais qu’il ne soit pas jugé agressif alors qu’il est juste perdu quand il est entouré d’inconnu.  »

Toujours derrière Captain joie de vivre, je fronçais doucement les sourcils. J'avais clairement raté un épisode entre ces deux là. C'était pas vraiment dans l'habitude de mon coloc que de se montrer aussi peu... Grincheux ? Blessé dans sa fierté ? Boudeur ? Face à ce genre d’échec.

Et pour tout avouer, je n'aimais pas trop l'idée de ne pas être au courant de toute l'histoire. J'aurais pus beaucoup mieux anticiper et me préparer si j'avais su de quoi il retournait. Il faudrait que je trouve un moyen de lui faire payer pour ça. Mon froncement de sourcils se changea vite en un sourire en coin.

« J'irais chercher Graeme juste après. Mais je pense que tu as des choses à me dire mon chéri. J'espère pour toi que tu n'étais pas avec un autre homme, sinon je te laisse ici et je pars avec le chien ! »

Dans un large geste théâtral, je me tournais à demi, pour pouvoir regarder l'officier boule de glace ainsi que mon ami en ayant juste à tourner la tête. Mon regard se posa sur le policier.

« Qu'est ce qu'il a fait ? Je ne l'ai pas eu assez longtemps au téléphone que pour qu'il puisse m'expliquer. Et surtout, à combien s'élève sa caution ? Que je puisse vous la régler immédiatement? »