Sujet: what did you want to believe [bobby♥kate] Mer 16 Mar - 17:59
what did you want to believe ?
bobby drake & kate bishop
Une légère brise effleurait New-York alors que le soleil avait déjà disparu sous la ligne de l'horizon. Depuis l'annonce de la promulgation du Registration Act, à 63% des voix, Bobby avait quitté l'Institut, non seulement parce que c'était un endroit connu de l'Etat, et donc des partisans de la loi, mais aussi parce que Bobby ne souhaitait pas engager d'autres mutants innocents dans ses choix. Lui qui avait tant souffert de la haine des humains envers les mutants ne pouvait pas soutenir une loi qui accentuait les différences de statuts entre eux. Bobby avait donc fui, avertissant le moins de personnes de sa situation. Il avait trouvé refuge chez un de ses amis de lycée, au-dessus d'un bar.
Néanmoins, lorsqu'une de ses amies l'avait appelé, à sept heures du soir, d'une voix légèrement tremblante, il n'avait pas pensé une seule fois à refuser. Après tout, il n'était sans doute pas l'un des X-Men les plus recherchés du pays. Il avait mis son costume de X-Men en dessous d'un jean et d'un pull à capuche. Il était sorti par l'arrière du bar, et avait marché rapidement vers Prospect Park, où elle lui avait donné rendez-vous. Le parc, à cette heure-ci, n'était pas bondé, mais il y avait tout de même une myriade de personnes, bariolées ou non, originales ou banales. Il y avait peu de chance que ça dégénère pour eux. Il dépassa plusieurs couples, qui marchaient lentement face à lui, baissant la tête. Il s'arréta près d'un arbre, apercevant une forme familière sur un banc quelques pas plus loin. Elle lui tournait le dos, mais il n'avait aucun doute.
Il l'avait rencontré grâce à Marian, une des profs de l'Institut. Elle y venait lorsque Oeil-De-Faucon y venait, et ils avaient sympathisé. Il la trouvait plutôt jolie et géniale. Bornée oui, un peu immature, ça les avait aidé à mieux se connaitre. Il avança jusqu'au banc, et s'assit à côté de sa camarade, passant négligemment un bras autour de ses épaules. Salut, bébé! Il se rapprocha de son oreille, avant de lui chuchoter "Fais comme si de rien n'était." Il la regarda rapidement. Elle ne semblait pas mal en point, sinon fatiguée.
Sujet: Re: what did you want to believe [bobby♥kate] Lun 28 Mar - 19:54
What did you want to believe ?
La sensation qu'il n'y a plus rien autour. Elle l'avait sentie, ressentie, tant de fois cette sensation. Ce n'est même pas vraiment une douleur. Plus comme un froid qui engourdi tout ses muscles et tout ses sens. Et elle en a passé des jours, des nuits, à ne plus bouger, à rester sur son lit à ne plus bouger sinon à pleurer. Peut-être pas assez diraient certains qui se croiraient spécialistes. Suffisamment répondrait-elle. Suffisamment pour ne pas se laisser submerger et emporter par les flots. Elle avait reprit les choses en main, avait décidé de se bouger et de devenir quelque chose, de devenir quelqu'un. Si elle ne le faisait pas, elle serait restée prostrée, se serait enfoncée dans l'inactivité, n'en serait peut-être pas sortie. Elle imaginait les choses comme ça en tout cas. Alors elle avait prit son arc, ses flèches, un costume à la con et un nom déjà utilisé. Elle avait voulu être un message, presque. Je ne suis pas différente. Je suis comme les autres. Je ne suis pas unique. Et elle ne savait pas bien si elle avait réussi à faire passer ce message mais elle s'en foutait. Elle l'avait envoyé et à eux de comprendre. Tout tant qu'elle n'était plus jamais la victime, tant qu'elle ne laissait plus jamais les choses se faire.
Mais parfois, elle replongeait dans les ténèbres. Ça ne prévenait pas, ça ne prévenait jamais pour personne. Elle avait une journée normale, banale. Parfois il y avait un ou deux trucs qui le déclenchait. Parfois pas. Et d'un coup, elle ne pouvait plus rien faire, elle ne savait plus rien faire. Elle restait plantée là, tremblante, les doutes et les questions plein la tête. Ce qu'elle faisait était-il assez ? Servait-elle à quelque chose ? Pire, existait-elle vraiment ? Ne fuyait-elle pas ses vrais problèmes ? Et elle envoyait tout voler, elle se recroquevillait sur elle-même, elle pleurait. Ou elle restait debout, le visage dans le vague, le cerveau qui lui ravageait l'esprit, le yeux secs et vides. Toujours différent. Toujours pareil. Les réactions qui se succédaient sans jamais se ressembler. La douleur qui revenait sans jamais changer.
Elle avait fini par reconnaître la douleur. Elle ne savait pas la voir venir mais elle savait se la trimballer toute la journée. Elle savait qu'elle avait besoin de chose, de gens, d'amis. Elle avait un ami pour ça, elle l'avait presque choisi pour la tâche. Elle se trouvait opportuniste parfois, d'avoir un ami juste au cas où ça revenait. Est-ce qu'elle ne se foutait pas un peu de sa gueule ? C'était ça, que son esprit lui disait alors qu'elle appelait le mutant. Qu'elle était une conne qui utilisait les gens. Qu'elle était mieux seule. Que de toute façon il ne l'aimait sûrement pas non plus. Elle ne l'écoutait pas. Ça ne voulait pas dire qu'elle ne l'entendait pas.
Elle avait attendu son ami sur un banc, elle lui avait donné l'endroit exact et il pouvait arriver d'un moment à l'autre. Elle regardait les gens passer, défiler, la boule à la gorge. Est-ce qu'ils étaient heureux, eux ? Ils en avaient l'air mais comment ils faisaient ? Dans les moments de crise, elle ne savait plus. Il ne lui fallait pourtant pas grand-chose d'habitude mais elle n'en était soudain plus capable. Comme si sourire la poignardait. Idiote, sotte, ça ne fonctionnait pas comme ça. Mais c'était ainsi qu'elle le voyait et plus elle le voyait ainsi plus elle se traitait de sotte. Elle l'avait toujours été. C'était pour ça qu'il lui était arrivé des merdes, non ?
Enfin, Bobby arriva. Un instant, elle se rappela de comment elle l'avait rencontré. Clint. Marian. Deux bons amis, et une rencontre tout ce qu'il y a de plus normale. Et puis la mission, un truc à la con mais qui les avait rapprochés. Un truc court. Un truc qui leur avait quand même demandé de se faire confiance et de travailler en équipe. Ouais, ça changeait une relation, ces missions-là. Depuis elle avait le mutant dans ses amis proches. Elle savait qu'il était bon pour consoler, qu'il saurait peut-être même la faire sourire. Surtout, qu'il ne poserait pas de question. Elle ne voulait pas parler, jamais, ni dans les bons moments ni dans les mauvais.
— Salut, bébé ! Qu'il lança à son étonnement, rendu heureusement morne par son humeur désastreuse, et puis le voilà qui chuchota : Fais comme si de rien n'était.
Kate n'avait pas besoin qu'on lui fasse de dessin. Elle savait que Bobby quitté l'académie, elle-même y était allé récemment et on le lui avait dit quand elle avait demandé. A cause du Registraction Act, ce foutu RA qui lui pourrissait la vie à elle aussi. Qui voulait leur coller des puces comme de putains d'animaux pour mieux les parquer plus tard. Qui allait mettre tant de monde en danger quand tout ce qu'ils voulaient étaient protéger.
Elle ne s'insurgea pas qu'il les fasse passer pour un couple, ils l'avaient déjà fait et il fallait bien en faire un. Amis aurait pu passé après tout, mais non, elle s'en plaignit pas. Elle se cala contre lui, la tête sur son épaule et les yeux tournés vers le sol. Elle risquait de le mettre en danger. Quelle grosse conne.
— J'suis désolée. Je veux pas te mettre en danger ou quoi, je sais que c'est pas facile pour vous en ce moment. (Égoïste.) Mais j'suis pas trop bien, enfin… Ouais, tu sais, comme ça arrive… (Parce qu'elle est pathétique, Kate.) Mais j'ai besoin de compagnie et j'ai pensé à toi pour ça…
Elle renifle mais ne pleure pas. Pas aujourd'hui, ce n'est pas comme ça aujourd'hui. Si elle avait dû pleurer, elle l'aurait déjà fait. Non, aujourd'hui elle se blâme. Pour tout, même ce qui n'est pas sa faute, même ce qui n'a pas encore vraiment eu lieu. Elle met en danger Bobby, elle le force à venir à découvert comme ça. Sombre conne. Elle se lève, réalise comme elle ne pense qu'à elle. Elle n'aurait pas dû demander à Bobby de venir, qui sait s'ils ne pouvaient pas être repérés à tout moment.
— Je suis désolée, j'aurais pas dû. Je vais rentrer, ce sera sûrement mieux, je…
Les mots meurent dans sa poitrine, elle n'ai plus sûre de grand-chose. Elle veut qu'on l'aide, que Bobby la réconforte. Mais elle ne veut pas non plus le mettre en danger.