if you don't know, now you know ♦ ft.poor

Voyager entre l'Institut et la Librairie, c'était devenue une habitude pour le dragon. Bien que ça ne le dérangeait pas, la perte de sommeil était bien présente. Des cauchemars, à répétition, depuis que le fichage a été mis en place. Une mauvaise intuition qui lui dévorait ses nuits comme un mauvais croque-mitaine. Les yeux un peu dans le vague, Shadow n'avait pas perdu son énergie pour autant. Il voyageait encore à droite et à gauche. Il ne prenait pas le chemin le plus simple à savoir celui des airs avec sa mutation. Il préférait de loin prendre un taxi ou le bus pour des raisons de discrétions. Mais aussi parce que les sièges des transports en commun étaient reposants en plus d'être confortables. D'ailleurs, c'était les freins du bus qui l'avaient réveillé, lui qui somnolait la tête appuyée sur le carreaux. Ouvrant les yeux, Shadow avait toujours cette sensation de revenir des années en arrière, lorsqu'il n'était encore qu'un élève et un réfugié. Remerciant le chauffeur de bus dans un anglais à peu près potable, il était descendu du bus d'un pas pressé. Avec les horaires, il avait rarement le temps de prendre 5min, son service de surveillant prenant la même heure que lorsque son moyen de transport arrivait. Heureusement pour lui, il avait tout de même tenu au courant le directeur qui trouvait les retards assez justifiés pour lui pardonner son manque de ponctualité lorsqu'il prenait le moyen de transports le moins cher.

Shadow n'était pas venu les mains dans les poches. Ne reprenant le travail dans sa librairie que dans trois jours, il avait largement de quoi passer du temps ici. Il était à Broadway que les trois premiers jours de la semaine, un autre personne venant prendre la relève lorsqu'il n'était plus disponible. S'assurant bien que ses lunettes de soleil lui servant à cacher ses yeux étaient bien arrimées sur son crâne, il ne prêtait pas attention à la foule. C'était le meilleur moyen disait-on pour ne pas se sentir mal et envahi. Mais, s'il n'était ici que pour surveiller les élèves, ça serait trop facile. Le dragon n'avait toujours pas été se faire recenser et le Professeur X commençait à poser bien trop de questions. Que pouvait-il lui dire ? Il n'avait aucune envie de s'afficher avec tous les efforts qu'il faisait pour s'intégrer parmi les humains. La majeure partit des clients de la librairie le prenait pour un aveugle avec ses lunettes et Shadow préférait de loin que ça soit ainsi plutôt qu'ils lui posent des questions.  Alors, il s'était présenté au bureau du directeur le temps de mettre les choses au claire. Ne disant rien dans un premier temps, il ne pouvait même pas réfléchir à une excuse puisqu'il savait très bien que l'homme en face de lui pouvait lire dans son esprit. Autant jouer la carte de la franchise, chose dont il n'était pas obligé de faire avec ses collègues. Je n'ai pas envie d'être afficher comme un bête de foire. Je vis avec eux, je respire le même air qu'eux, j'ai juste un avantage en plus. Penser était plus facile que parler et le professeur comprenait très bien la décision. La majeur partie des mutants de son écoles ne s'était pas recensée non plus cela dit. Il y avait que de rare cas pour donner l'exemple.

Pour autant, Shadow n'avait pas été violent dans ses propos et, laissant le directeur dans la méditation, il était retourné à sa surveillance bien qu'il n'y avait pas grand chose à faire hormis regarder. Le dragon regardait derrière les carreaux noirs de ses lunettes. Il les enviait parce qu'il n'avait pas voulu grandir. Ou du moins, arrêter lorsqu'il avait eu cette maison. Soufflant un peu, il s'était assis sur le bord d'un muret, ouvrant un livre. Shadow avait beau devoir surveiller, rien ne lui empêcher de lire en même temps. Ce n'est pas comme si les élèves de l'institut étaient tous turbulents et il l'entendra s'il y avait de l'orage dans l'air.

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Shadow ne prendrait pas partie dans ce débat puisqu'il préférait se renseigner avant de foncer et obéir sagement au gouvernement. La loi avait été abandonnée et là, subitement, elle est remise aux goûts du jours, pourquoi ? C'est là qu'il fallait creuser. Pourquoi soudainement, après l'apparition de bons fanfarons extrémistes, la loi était de nouveau passée ? Il était dépassé par le sujet et il ne préférait même pas y penser. Sinon, il serait bien capable de s'énerver pour rien. Au lieu de s'énerver, il préférait rester silencieux pour surveiller les élèves. Dire qu'il n'y a pas si longtemps, c'était lui qui était à leurs places. À réviser et surtout, à galérer. Pendant que les autres écrivaient avec facilité, Shadow devait avoir quelqu'un à ses côtés pour qu'il puisse faire ses rendus écris. Une humiliation selon lui, ou bien quelques choses qui l'a souvent hanté et qui continuait de le hanter d'ailleurs. Il enviait leurs facilités mais d'un autre côté, s'ils étaient plongés dans son pays d'origine, c'est lui qui aurait l'avantage de la parole. C'est ce qu'il devait se dire en tout cas pour se consoler. En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'il a abandonné depuis bien longtemps l'idée d'écrire son propre livre. Parce que encore faudrait-il que Shadow soit capable d'écrire son propre prénom.
Il n'avait même pas regardé autour de lui, bien trop concentré dans son roman. Cette fois-ci, ce n'était pas un roman policier mais un recueil de poème d'un type appelé Baudelaire. Ils étaient durs à comprendre pour le dragon mais en même temps, agréables à lire. Les pensées et le style du poète étaient soigneusement retranscris dans ses textes, Razvan arrivait à deviner à peu près le bonhomme que ça avait pu être. Il avait fallu qu'une voix douce le sorte de ses pensées et en voyant Poor, il avait eu un petit air soulagé. Elle avait beau être spéciale comme mutante pour obéir sagement au gouvernement, elle n'en demeurait pas moins sympathique et une des plus sages. Ne sachant comment lui expliquer le contenue du livre qu'il lisait, Shadow avait simplement montré la couverture tout en gardant un œil sur les élèves en étude.

-Bonjour Poor, ça va. Lire recueil de poème mais pas tout comprendre. Drôle d'auteur, funeste et peu joyeux.

Avait lancé le dragon avec un air tout à fait amicale tandis qu'il avait remit le nez dedans pour finir au moins la page qu'il était en train de lire. Il ne possédait pas la capacité de lire à une vitesse surhumaine mais, comme il préférait prendre son temps, ce n'était pas plus mal ainsi. Une fois ladite page terminée, Shadow avait mit son marque-page au bon feuillet tandis qu'il avait relevé la tête de nouveau vers Poor. La professeur semblait être ici depuis autant de temps que lui, voir peut-être même moins mais pourtant, elle était bien plus intégrée au X-Men et au groupe. Les élèves l'aimaient bien, à croire que le décolleté aidait. Enfin pour une femme, ça aide toujours. Ses pensées s'embrouillent surtout à cet instant. Il n'était pas doué pour faire la conversation, encore moins pour discuter avec une autre personne alors, Shadow ne savait pas vraiment quoi lui dire.

-Toi faire quoi maintenant ? Être ennuyeux de rester ici. Je crois que élève avoir besoin d'aide pour histoire.

Maintenant qu'il y repensait, l'un d'entre eux lui avait demandé un petit coup de pouce. Mais bon, Shadow n'était pas le plus intelligent -enfin, dans le sens où il n'avait pas beaucoup de connaissances sur ce pays en histoire plutôt- alors, pourquoi ne pas demander un petit coup de pouce à la personne qui semblait connaître par cœur l'histoire ? Et puis, c'était une bonne occasion de la retenir un peu pour rendre la permanence moins ennuyante.

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Monter les échelons n'avait pas été le plus facile mais en même temps, c'est ce qui prouvait la détermination et la reconnaissance que Shadow avait envers cette école. Et aussi le fait qu'elle lui plaisait. Une maison, c'était un peu ainsi qu'il la considérait. Une famille même. Il lui avait fallu du temps pour la trouver, de la patience, des blessures physiques comme morales mais au final, il l'avait et il la tenait. Shadow ne comptait pas gâcher ça. C'est visiblement aussi cette école et ses professeurs qui l'ont aidé à garder son calme comme il le fait à présent même si ça lui donne un petit côté naïf. Auparavant, à la moindre remarque déplacée, il aurait déjà sorti les griffes pour les planter dans la figure de l'autre. Maintenant, son geste se faisait plus rare. Bien que de temps en temps, il est vrai qu'il cède à une crise de colère. C'était aussi un humain avant tout avec son point de rupture niveau patience.
Alors avoir la visite de peau dans sa salle de permanence lui faisait du bien. Bien sûr qu'elle était belle à sa manière, il n'allait pas dire le contraire. Mais niveau sentiment, c'était bien le seul point où il ne se laissait pas berner ni même séduire. La naïveté encore peut-être ou l'innocence, à voir. Mais dans tous les cas, c'était le dernier à vouloir lui faire la cours. À la place, il l'avait accueilli en ami, vu qu'elle faisait de même à se présenter à lui pour discuter. Shadow n'avait pas eu encore beaucoup d'occasion comme celle-ci pour papoter avec Poor mais il en avait une et c'est bien pour ça qu'il n'allait pas la laisser filer. L'occasion, Poor filait si elle n'avait plus envie d'être avec lui bien sûr, il ne la retenait pas. Répondant à sa question, Razvan avait simplement montrer la couverture du livre en avouant qu'il avait du mal à comprendre. Les livres à New York était en anglais donc lorsqu'il lisait, il devait traduire dans sa tête en même temps que d'imprimer les mots. Et ceux du poète était tellement … Vieillot qu'il ne se doutait même pas de leurs existences avant qu'il ne les ait en face de lui.

-Avoir vouloir essayer mais croire que être trop envieux de penser comprendre recueil de poème. Finir par abandonner à ce rythme, livre être usant pour tête.

Soupirait-il doucement tandis qu'il se frottait les yeux en soulevant un peu ses lunettes de vues. L'Institut était le seul endroit où il ne craignait pas de montrer ses yeux horribles de reptile alors il rangeait ses lunettes de soleils qui le faisait passer pour un aveugle chez les humains dans sa poche. Shadow rendait les armes pour ce livre qu'il allait continuer sûrement plus tard, au calme. Un petit temps mort ne faisait pas de mal et ce n'était peut-être pas bon qu'il se mette à parler dans une langue un peu trop vieillotte alors qu'il arrivait tout juste à aligner des mots en anglais. Visiblement, le dragon n'avait pas comprit les attentions de ce fameux élève en ''difficulté'', Poor jugeant qu'il n'avait pas besoin d'aide et que ce n'était que du cinéma pour attirer l'attention de la professeur.
Souriant avec une petite pointe de tristesse à la question de la rousse, Shadow avait simplement prit son temps pour répondre, baissant son regard sur la table. Bien sûr que oui, il aimerait écrire son propre livre, sa propre histoire. Mais c'était une utopie pour lui, ne sachant pas écrire. Enfin, ce n'est pas qu'il ne savait pas, mais c'était impossible. Comme si son cerveau lui coupait la possibilité dès qu'il prenait un crayon en main. Alors, s'il voulait écrire son propre livre, il allait devoir trouver un autre moyen.

-Si mais … Pas pouvoir. Et puis, pas avoir idées. La seconde excuse, c'était seulement pour faire oublier la première. Souriant doucement en écoutant la suite, Shadow avait reprit. Oui, connaître série, beaucoup aimer. Mais idée pas stupide, pouvoir être marrante. Pourquoi fou ? Pourquoi pas avec personne plus … Sage.

En tout cas, il ne trouvait pas l'idée de Poor était remplie de niaiseries, bien au contraire. C'était un symptome récurent chez les fans de vouloir écrire dans le même univers que leurs favoris. Il n'y avait pas de honte à vouloir écrire sur des voyages merveilleux qui mènent à l'autre bout de l'univers ou bien cent ans en arrière.

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Parce que c'était la curiosité maladive et l'entêtement qui guidaient ses gestes. En effet, Shadow était loin d'être le genre de personnes qui laissait tomber sa lecture parce que ça ne lui plaisait pas. C'était toujours plaisant mais il y avait autre chose. Comme la volonté d'apprendre aussi par les livres. Des mots nouveaux qu'il pourrait utiliser pour parler, des expressions, des tournures. Enfin bien que le Baudelaire soit un dialecte un peu décalé par rapport à cette époque et qu'il ne lui servira à rien. Mais dans ces vers macabres se cachait une certaine poésie qui pouvait se montrer douce. Mais les poètes sont souvent doués pour embrouiller l'esprit. Et puis, il n'y avait pas que la fatigue. Shadow n'allait pas s'entêter de lire un livre donc la compréhension s'avérait être délicate lorsqu'une personne était en train de lui parler. Parce que c'était délicat et difficile de lire, parler et écouter en même temps. Il n'était pas une machine après tout, ni même un robot. Et puis, ce n'était pas le poète qui allait lui faire la conversation bien que, ça arrivait tout de même à Shadow d'imaginer une telle chose en dormant. Alors il valait mieux pour lui se concentrer sur les paroles de la rousse.
Poor qui lui faisait part de son point de vue sur les poètes. À chacun sa manière de voir les choses. C'était une façon de pensée auquel il était très attaché et dont il n'avait pas envie qu'on lui arrache sous prétexte que c'est ''pour le bien de la communauté''. Razvan n'était pas un grand philosophe mais lorsqu'on pense au bien d'une communauté, on leur laisse avant tout le choix de décider. C'est aussi à ça que lui sert son entêtement dans la lecture, à forger son propre point de vue à tel point qu'il a acquis ce côté philanthrope et utopiste sans qu'il en soit conscient. D'un sens, comme le deviné avec son anglais casse-gueule. En roumain, il n'aurait aucun soucis cela dit pour s'exprimer que ça en serait assez perturbent d'entendre la différence. L'abandon face à un tel livre semblait être le choix qu'il l’embarrassait le plus mais bon, ça ne sert à rien de se forcer n'est-ce pas ? Écoutant la rousse avec attention, son sourire s'était agrandi en l'entendant.

-Cent ans ? Être assez vieillot en effet. Mais avoir son charme. Être juste compliqué. Mais si toi pas aimer poésie, aimer quoi en genre ? Fantastique, Fantasy, Policier, Thriller, Romance ? Tolkien ? Beaucoup aimer Tolkien et roman où avoir dragon.

Étrangement, mais bon, ça le rassurait d'un autre côté de pouvoir lire des livres où il n'était pas simplement considéré comme la pitoyable victime mais plutôt, une bête respectée. Quoi que, il n'y avait pas beaucoup de livres où les dragons étaient considérés comme des bienfaiteurs. C'était un mouvement nouveau puisque les plus vieux contes ne dorent pas la légende des dragons. Ils passent la plupart du temps pour des monstres sanguinaires et avares. Si Shadow était avare, ça se serait. Il aurait plus d'argent en poche que maintenant. Tout ce qui lui restait, c'était quelques dollars et un ticket de bus pour le retour. Qu'il ne devait pas perdre d'ailleurs sinon ça allait être quelque peu handicapant pour la suite. Le dragon pouvait toujours retourner à la librairie par ses propres moyens mais … Non. Et puis, il faudrait que la nuit tombe. Enfin, ce n'était pas pour tout de suite. Un peu comme le livre de Zidar qui ne viendrait pas tout de suite.
Si abandonner un livre en cours de lecture le mettait dans l'embarra, alors le sujet d'écrire bien plus. Pourtant avec les nouvelles technologies, les machines et tout le bordel informatique, il pourrait réussir à l'écrire tout seul son livre. Mais Shadow n'était pas à l'aise avec les machines et encore moins doué. Elles ne le mettaient pas en confiance même si ça pouvait lui donner un air un peu vieux jeu mais elles prennent trop de places. Toujours plus performantes, toujours plus de capacités. Le dragon était totalement perdu dans cette univers. C'est bien pour cela que chez lui, il n'y avait rien de tout ça. Les écrans, c'était fatiguant pour le cerveau, ce n'était plus une nouvelle. Et puis, il n'y avait pas d'odeurs agréables sur ces choses comme le papier pourrait l'avoir. Elles ne traversent pas le temps aussi bien comme on pourrait le vanter. Conclusion, le libraire n'allait sûrement pas demander de l'aide à ces boites démoniaques pour écrire. Mais, s'il y avait une autre façon pour lui d'écrire, en passant pas les mains de Poor par exemple, alors il serait bien entendu partant. Shadow avait presque les yeux illuminés en entendant sa proposition bien qu'il se voyait mal lui raconter sa vie. Déjà parce qu'elle était loin d'être intéressante mais en plus, parce que ce n'était pas son genre du tout. Ou plus tard peut-être, lorsqu'il accomplira de grandes choses, pourquoi pas. Mais pour le moment, ça ne valait pas vraiment le coup d'être raconter. Ça ne ferait pas une belle histoire.

-Oui, pourquoi pas mais pas avoir vie très … Intéressante. Enfin, pas savoir ce que pourrait raconter dessus. Être juste roumain qui avoir été emmener ici. Et toi, qu'est-ce que vouloir raconter pour autobiographie ?

Shadow avait simplement haussé les épaules avant de poser sa question pour changer de sujets. Technique légèrement fourbe, c'est vrai. Mais si ça pouvait lui éviter un sujet qui ne lui plaisait pas plus que ça à parler, alors pourquoi pas.

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Une curiosité maladive qui allait finir par avoir raison de lui puisque ça pourrait mal tourner. Shadow avait cette sale manie de se mêler de choses qui ne le regardaient pas alors qu'il pouvait très bien fermer les yeux et ignorer. Son entêtement n'était pas seulement dans la lecture mais aussi, dans la volonté de tout savoir et de tout connaître. Bien que théoriquement, personne ne peut tout savoir. Même les plus grands en apprennent encore tous les jours en sortant de chez eux, découvrent et adoptent pour finalement les faire partager. C'était peut-être la seule réelle ambition qu'avait Shadow finalement de tout savoir mais, lorsqu'il prend le temps d'y réfléchir, il ne voit pas trop l'intérêt. Hormis passer pour un sage. Il n'était pas aussi sage que son supérieur à la librairie puisqu'il était bien plus vieux que lui et qu'il avait plus d'expérience au compteur que le dragon. Un peu comme Poor d'ailleurs et c'est pour ça que Shadow ne pouvait que croire sa collègue. Il ignorait d'ailleurs son âge. Parce qu'en toute confession, ce n'est pas très poli de demander l'âge à une dame. Aussi centenaire soit-elle. Et puis, il ne voudrait pas la froisser. Il serait bien capable de lui dire que ça se voit qu'elle a plus de cents ans. Enfin, dans le sens où ce n'est pas normal qu'elle paraisse aussi jeune. Chacun sa logique après tout.
Maintenant qu'il en savait un peu plus sur ses goûts littéraire, le dragon était plutôt ravi de savoir qu'ils se ressemblaient sur ce point. D'un autre côté, ce n'était pas compliqué d'avoir les mêmes goûts de lectures que Shadow puisqu'il les aimait tous. Mais, il pourrait maintenant lui ramener des livres qui pourraient lui plaire. Pourquoi pas tenter de les lui lire même s'il paraît que c'est plus difficile de lire à voix haute que dans sa tête. Il ne pouvait pas trop savoir puisqu'il n'avait jamais essayé encore. Ce n'est pas comme s'il avait des personnes à qui il pourrait faire la lecture. Et heureusement d'ailleurs parce que s'il lit de la manière dont il lit à voix haute, ça pourrait devenir rapidement difficile à suivre.

-Parce que avoir évoluer ? Enfin pas être policier ni détective comme Holmes mais y avoir encore un peu d'instinct dans enquête policière, non ? Sinon, pas être très amusant. Voir même ennuyeux. En tout cas, si toi vouloir lecture, dire à moi. Pouvoir en ramener quand tu avoir envie.

Il ne faisait pas de promotion pour sa boutique mais ça faisait aussi partie de son travail que de rendre service. Shadow lui rendait service en quelque sorte en faisant la commission. Surtout qu'il vivait sur place trois jours sur sept donc il avait largement le temps de mettre de côté ce qu'elle voulait. Et puis, Poor aussi avait tout son temps visiblement. Quoi que, il fallait tout de même qu'elle fasse attention car rien n'est dit que Shadow allait réussir à la suivre niveau âge. Ça serait même fort compromit. D'un autre côté, il ne se voyait pas vivre longtemps, presque éternellement. L'éternité, c'est long au fur et à mesure. C'est d'ailleurs le détail qui l'a plus choqué dans la série Doctor Who. Que ce bonhomme millénaire finisse par s'ennuyer et se lasser. La seule occupation qu'il pouvait trouver, c'était de s'occuper d'une bande de gamin. Le dragon n'enviait pas cette longévité. Il préférait vivre au jour le jour jusqu'à ce que ça s'arrête mais au moins, il pourra se vanter d'avoir fait quelque chose de bien.
Comme partir en mission avec son équipe pour aider des personnes, vendre du rêve avec la librairie, faire travailler l'imagination aussi. Pour le moment, c'était sa propre imagination qui ne semblait pas vouloir travailler. Bien sûr qu'il souhaitait écrire son propre livre. Il en rêvait même. Mais il s'en sentait toujours aussi incapable. Alors lorsque la rousse lui avait proposé son aide, c'était un peu comme si une solution avait fini par pointer le bout de son nez. Une autobiographie ? Hum, non. Il n'était pas du style à se mettre en avant. Et puis, Shadow n'avait pas d'idée sur ce qu'il pouvait raconter. Mais il pourrait écrire un livre pour la sage-femme qui l'a baptisé et qui s'est occupé de lui jusqu'à sa fugue, peut-être que le lire pourrait la rassurer et permettre de faire signe.

-Italie être jolie pays mais avoir fait que survoler une fois. Pas avoir voyager, jamais en faites. Aimerait bien pouvoir voyager un jour. Tu être aller où aussi ? Est-ce que déjà aller en Roumanie ? Pas très loin d'Italie. Enfin, moins loin que Japon en tout cas.

Il y avait tout de même de la route pour aller de Naple à Bucarest tout de même mais ça reste des pays relativement proche. Et puis, Poor avait fini par lui poser une bonne question. Une très bonne question même car ça faisait trop longtemps pour lui qu'il ne se souvenait plus du nombre d'années exacts. Enfin, ça faisait toujours moins d'années que la rousse mais lui-même doutait. Il ne lui semblait pas qu'elle soit arrivé en même temps que lui mais il ne se souvenait pas qu'elle ait été présente aussi.

-Hum, plus souvenir. Vingt ans, plus ou moins. Enfin, faire longtemps quand même. Un peu trop longtemps peut-être mais pas réussir à partir d'ici.

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Il n'y avait qu'une bibliothèque qui pouvait le rendre heureux. Enfin, il y avait bien d'autres choses encore mais disons qu'il faisait partit de ces personnes qui, pour se détendre, avaient besoin de calme et de sérénité. Il ne comprenait pas comment la détente pouvait pointer le bout de son nez dans une boite de nuit ou un lieu bruyant par exemple. Au contraire, le dragon trouvait ce genre d'ambiance plutôt stressante et il ne serait pas capable de se détendre dans un endroit où régnait le bruit. Bien que, lorsqu'il a bu un verre de trop à savoir au bout de deux, il est tout à fait capable de supporter autant d'extravagance. Même s'il s'en voudrait énormément le lendemain si bien qu'il ne sortirait pas de sa chambre. Alors, quitte à ne pas sortir, autant rester au calme pour lire. Sans pour autant perdre le sens des responsabilités. S'il s'écoutait, il serait déjà repartit en laissant les élèves seuls pendant leurs permanences à devoir s'occuper d'eux. Et c'est sûrement ce qu'il aurait fait il y a quelques années encore mais, s'étant prit un savon modéré par le directeur, disons que Shadow a arrêté de se cacher pendant ses heures de travail. Après tout, surveiller les élèves était beaucoup moins palpitant que lire un livre entre deux clients dans sa boutique.
C'est pour cela que la venue de Poor lui avait fait du bien. Enfin du bien dans le sens où elle était rafraîchissante parce qu'il pouvait discuter avec quelqu'un au lieu de méditer sur des poèmes donc il ne comprenait que très peu le sens. Ces Français alors, toujours à chercher compliquer alors que les choses peuvent être fait simplement. En tout cas, la discussion semblait couler d'eau de sources puisque des livres et des genres, ils étaient passés à l'évolution des techniques scientifiques et policières pour les enquêteurs. Shadow trouvait ça dommage que l'instinct soit passé à la casserole. Enfin, pas totalement, mais ce n'était plus aussi important dorénavant et, même s'il va paraître vieux jeu, il trouvait ça juste dommage. Bien entendu, ça évitait que le tueur court en liberté pendant des mois voir des années avant qu'il ne soit attrapé mais, ça n'avait pas le même charme. Et c'est bien pour ça qu'il préférait lire une enquête sur du papier plutôt que de la regarder à la télévision. Lorsqu'il a une télévision à porter de main bien sûr.

-Si, avoir comprit. Enfin avoir comprit ce que tu vouloir dire. Être dommage mais, si permettre à enquêteur d'être plus efficace, pas pouvoir ronchonner. Prenant un petit temps de pause, il avait simplement souris à l'évocation du prix. Non, il n'en voulait pas. Il pouvait très bien lui ramener ça gratuitement et lui en faire cadeau. Oh non, pas être la peine, pas t'en faire pour prix.

Surtout que, bien souvent, les invendus finissaient en libre-service dans un coin de la boutique alors si ça se trouve, il trouvera bien quelque chose qui pourrait lui plaire dans ces invendus. Et puis, après que le dragon soit passé dans ces livres, il ne restait bien souvent pas grand chose. Ou  vraiment des livres qui ne lui plaisaient pas du tout. Alors, ce n'était pas vraiment ce qu'il y avait de plus urgent à s'occuper. Qu'est-ce qu'il y avait d'urgent à s'occuper en vérité ? Rien. Il était surtout pressé que cette permanence se finisse pour retourner dans sa chambre. En attendant, il avait de quoi passer le temps. Poor lui avait fait part de son idée d’autobiographie et de ses origines, de ses différents voyages aussi.
Alors le dragon semblait oublié petit à petit le livre qu'il devait écrire pour s'intéresser un peu plus à ce que lui raconter la rouquine avec un attentif. Lire des histoires, c'est bien. Mais lorsqu'on lui raconte à haute voix, c'est bien mieux encore. En apprenant qu'elle avait bien été dans son pays, il semblait un peu plus perplexe par ce qu'elle venait de dire par rapport à la politique. Non, Shadow avait eu cette chance de ne pas connaître un tel régime. Ou du moins, il ne s'en souvenait pas alors. L'avantage de vivre en solitaire, c'est que l'on s'occupe rarement de la politique. C'est un sujet bien trop ennuyeux selon lui.

-Non, pas avoir connu. Pas avoir souvenir du moins. Mais forêt de Cluj être belle de nuit. Fantôme vraiment exister. Pas être physique, ni visible mais y croire. Sinon, pourquoi avoir sensation de proche avec nous lorsque être seul.

Shadow se basait sur une théorie pour croire au fantôme. Une théorie toute simple qui pourtant, pour expliquer cette fameuse sensation. Celle d'une présence rassurante lorsque la peur l'envahie, celle que l'on dit toujours avec présente dans le cœur. Celle qui procure un sentiment de bien-être même seul avec personne autour de soi. Avec toutes ses possibilités, il était tout à fait préposé à croire aux fantômes. Après tout, les dragons ne sont pas sensés exister et pourtant, il est bien là. Alors, Shadow ne peut pas se permettre de ne pas croire en l'impossible.
En tout cas, cela ouvrait le débat sur l'existence des fantômes même si, pour le moment, il préférait attendre avant de s'élancer dans une telle discussion. À la place, Poor lui avait posé une bonne question. Depuis quand était-il dans cette Institut ? Un petit moment, bien trop pour qu'il arrive à compter avec précision. La référence n'était là que par rapport à son âge et à une suite logique approximative mais donner un chiffre exact sans se tromper était délicat. Malgré tout, il avait relevé la tête en écoutant ce que disait Poor à propos de sa présence ici. Elle était là depuis la même durée que lui environ et pourtant, Shadow n'arrivait pas à se souvenir de son arrivé. Mais sa théorie sur le fait qu'il n'arrivait pas à partir de l'institut était intéressante. Cela pourrait expliquer beaucoup de choses.

-Un famille, hum … Pas savoir. Famille être sujet un peu trop complexe pour moi. Mais, pas me souvenir comment être quand tu arriver à l'institut.

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Shadow savait, il n'était pas le dernier imbécile né sur Terre non plus. Il savait qu'il ne pourrait rien faire contre les avancées du progrès et que la réalité était toujours plus décevante que la fiction à son goût. Il savait que, quoi qu'il fasse, ça ne se passera jamais comme il le souhaite et jamais deux fois de la même manière. Il savait que ses rêveries et ses opinions n'avaient que peu d'importance. Alors, Shadow pouvait seulement regarder les choses se produire en silence avec le risque de passer pour un con ignorant à chaque fois qu'il ouvrait la bouche. Après tout, c'est pour cette raison qu'il aimait les livres, c'est parce qu'il pouvait imaginer à sa sauce chaque détail sans que quelqu'un vienne lui dire que ce n'est pas comme ça que ça s'est produit. Même pour ce recueil de poème un peu abracadabrantesque et rempli d'incohérence, le dragon arrivait à tout imaginer de A à Z sans aucune difficultés majeur. Les choses imaginées étaient un peu bizarre mais d'un autre côté, on ne pouvait pas dire que les poèmes étaient très normaux et censés. Enfin, plutôt que de s'attarder sur ses poèmes, Shadow avait préféré demander ce qu'elle aimait lire. D'où les débats sur les enquêtes policières mais, au risque de passer pour un naïf encore, il ne préférait pas revenir sur le sujet.
À la place, il lui avait proposé de lui ramener de la lecture si ça lui disait. Ça ne coûtait jamais rien de vouloir faire plaisir à quelqu'un après tout. Surtout que pour Shadow, ça n'allait vraiment coûter rien hormis une réservation peut-être et payer les livres s'il n'était pas mit dans les invendus. Alors, aux mots de Poor, Shadow avait simplement levé un peu la main pour faire signe qu'il refusait. De toutes façons, elle avait beau insister, le dragon était têtu et quand il était décidé à ne pas faire payer, il ne faisait pas payer. De toutes façons, ça ne pouvait qu'arranger la rousse donc il ne voulait pas de simagrées.

-Non, ça aller, pas payer toi. Et ce fut son dernier mot, il n'allait pas insister ou au pire des cas, il n'allait plus répondre.

Dans tous les cas, la question était réglée au goût de Shadow et, il avait tout intérêt à surveiller les arrivages maintenant pour voir si un roman policier ou plusieurs ne trainerait pas dans les cartons. De toutes façons, ça n'allait pas déranger son patron, du moment que le prix était payé. Des livres, ils étaient arrivés à écrire leurs propres livres jusqu'à dériver sur l'autobiographie et les voyages pour en arriver finalement ici. Shadow décelé une certaine ironie du destin dans la conversation. Tout deux étaient partis loin dans leurs souvenirs et leurs pays d'origine, les raisons qui les avaient poussé à le quitter aussi pour finalement, en revenir sur le point de départ qui était l'institut. D'un sens, cela découlait d'une certaine logique. Il fallait bien un début et une fin même si les deux sont regroupés dans un seul endroit. Cela avait fait méditer Shadow sur une question plutôt intéressante. Depuis quand était-il là ? Trop longtemps à son goût. L'envie de quitter l'institut pour vivre dans son propre appartement le titiller un peu mais, il y avait quelque chose qui le retenait ici. Un lien ou une chaîne qui l'empêchait de partir.
Et cette retenue, Poor semblait savoir de quoi il s'agissait. Même s'il ne comprenait pas tous les mots qu'elle énonçait, c'était le plus important, celui de la famille, qu'il avait retenue dans ses explications. Très flous d'ailleurs, ses explications mais, en voyant le petit sourire qu'elle arborait, il comprenait rapidement que ce n'était pas quelque chose qui pouvait être expliqué concrètement. Shadow pouvait juste hocher la tête pour faire signe qu'elle avait compris tout en la laissant faire son geste amical.

-D'accord,  voir ça par moi-même. Être content d'avoir discuter avec toi. À la prochaine fois alors. La laissant repartir en silence, la salle s'était remise à s’agiter en voyant que l'heure était bientôt fini. Shadow avait rangé son livre et ses affaires également en laissant partir au bouts de ses quelques minutes les élèves. Poor était déjà partie, disparue. Il avait hâte que cette fameuse ''prochaine fois'' arrive.

charney