Ain't no Hatred [Ft. Poor]

Je ne savais pas ce que j'allais faire de ma soirée. Très honnêtement, demain était un jour où je ne travaillerais pas, pas de cours à donner, alors je me demandais si j'allais passer du temps à m'entraîner à me battre, ou alors si j'allais sortir un peu en ville avec d'autres X-Men. Mais en vérité, ce soir, j'avais envie d'aventure, et de solitude à la fois. J'avais envie de me faire mal, et de le faire seule, du moins, avec des personnes que je ne connaissais pas encore. Je me demandais à quoi ces pensées pourraient me mener cependant : une petite baston dans un bar, une petite partie de jambes en l'air avec un beau jeune homme, ou une jeune femme d'ailleurs. Peut être que j'irais voir qui est là dans la salle de gymnastique où je faisais du pole dance deux fois par mois. Non, avant d'aller à la salle de gym à une heure très tardive, j'allais boire quelques verres, histoire d'impressionner potentiellement la galerie en vidant des verres et des verres et en étant toujours aussi sobre. Je m'amuse beaucoup avec cela, genre, vraiment beaucoup, et les petits gars tombent comme des mouches. Je m'étais amusée à boire dans mon coin un jour et un gars est venu me voir avec une petite liasse de billet à la main, un gosse de riche qui avait déjà vu que je m'étais enfilée une bouteille de whisky. Il me pensait sans doute proche de la rupture, et je m'étais jouée de lui en faisant semblant de ne pas être très fraîche. Il pensait sans doute qu'il arriverait à me tomber avec deux ou trois verres. Je lui avais dit que j'étais d'accord avec ça et finalement, c'est moi qui était repartie avec la liasse de billets dans les mains, lui il était blême prêt à lâcher ces tripes sur la table, alors qu'un petit sourire était arrivé sur mes lèvres, fière de moi. Je sais, je suis une grande fille, je ne devrais pas m'amuser avec ça, mais c'est plus fort que moi, genre vraiment. Ce soir, je ne savais pas si j'allais agir de la sorte, mais ma bécane me mena dans Manhattan, dans le Midtown. J'arrivais donc dans le bar avec ma veste en cuir, ma veste de moto ainsi que mon casque que j'avais sous le bras. Je posais celui-ci à l'entrée, avec ma veste que j'accrochais à un porte manteau. Puis, je me rendais au comptoir. Il y avait là un homme un peu louche, au look un peu particulier. Je souriais intérieurement, il me paraissait tellement louche que peut être j'arriverais à le provoquer, ou simplement à le titiller un peu pour qu'il réplique. Je prenais donc place juste à côté de lui, commandant directement une bouteille de whisky. Peut être qu'il en voudra un verre, sait-on jamais. Peut être qu'il ne buvait que de la bière, peut être qu'il ne buvait rien, peut être qu'il était tout simplement là pour autre chose. En tout cas, j'étais entrée dans son espace vital, sans doute que cela ne lui plairait pas, parce que cette place était réservée à quelqu'un d'autres.

Peut être avait-il pensé que la bouteille posée sur le comptoir avait été déposée là pour lui au vue de son regard envers le barman, mais non, elle n'était clairement pas pour lui, mais bien pour moi. Il ne semblait pas comprendre cependant à qui il avait à faire. Il ne comprenait pas qu'une jeune femme puisse désirer s'asseoir à côté de lui, dans son espace vital. Non, il ne le comprenait pas, je le voyais plus que clairement. Il était intrigué, comme s'il n'avait pas l'habitude que ce genre de chose se produise, comme si cela était inhabituel. Peut être que cela l'est effectivement, que sans doute c'est lui qui aborde les jeunes femmes, ou peut être même les hommes, allez savoir. En tout cas, il finit par ouvrir la bouche, me demandant si c'était pour oublier, ou pour le plaisir. Je souriais plus largement à cette question. Que devrais-je dire ? Parce que finalement, ce n'était pas pour ces choses là que j'allais me descendre cette bouteille. Alors oui, il y aurait un peu de plaisir à boire tout cela, mais ce n'était que secondaire, ce n'était pas pour oublier. Avec un large sourire, je me tournais donc vers lui.

" Je ne sais pas. Et vous qu'en pensez-vous ? Peut être que cette bouteille est juste là pour décorer le bar ? Peut être que c'est pour tout autre chose. "

Je jouais la mystérieuse, ainsi que l'intéressée puisque le barman déposait deux verres vides devant moi. Autrement dit, j'allais les remplir, glissant peut être l'un d'entre eux dans la direction de cet homme qui semblait être encore plus mystérieux que moi-même je ne l'étais. Qui était-il ? Que faisait-il ici ? Je n'en savais rien, c'était bien la première fois que je le voyais, mais il m'intriguait d'une façon que je ne saurais véritablement décrire. Il y avait quelques choses, quelques choses que les autres personnes ici ne possédaient pas, clairement. Mais pour le moment, je n'en disais pas plus, je me contentais de le regarder dans les yeux, pour tenter d'y déceler quelques choses. Je remplissais donc les deux verres qui n'étaient donc plus vides, mais je ne faisais rien de plus. J'attendais, je jaugeais la réaction de mon acolyte.

J'étais persuadée qu'il avait des choses à me dire. Et j'allais le laisser parler, pour voir ce qu'il allait me dire. Parce qu'en entrant dans ce bar, j'avais pu voir qu'il avait réussi à faire naturellement le vide autour de lui, alors je voulais comprendre le pourquoi du comment, cela m'intriguait fortement, un peu trop, mais qu'est ce que je risquais au final ? Pas grand chose, j'en étais certaine, il n'allait pas me tuer parce que je m'étais assise à côté de lui, m'achetant une bouteille et lui offrant pour le moment implicitement un verre ? Non, il ne le ferait pas, du moins en théorie, parce que sans doute qu'il le ferait peut être à un moment ou un autre, mais pas tout de suite. Peut être que sa logique n'était cependant pas comme la mienne. Je venais donc de lui demander son avis sur la présence de cette bouteille et il semblait aimer ça. Sa première réplique le laissait entendre puis, il me redit mes questions en guise de réponses ce qui me fit sourire, un peu, juste de quoi lui faire voir que cela m'intriguait, sans plus. Il me dit alors que nous devrions prendre notre temps, discuter un peu en somme, faire connaissance. Ainsi, c'était ce qu'il voulait et cela me convenait, pour le moment, mais ça ne serait sans doute pas suffisant parce que le jeu ne faisait que commencer. Qui était-il vraiment ? Je ne le savais pas du tout, mais il n'était pas un homme ordinaire, anodin, oubliable comme la plupart des hommes présents ici. Qu'est ce qui le rendait ainsi ? Je ne savais pas encore, outre un physique presque atypique, il semblait finalement assez "normal". J'avais donc remplis les deux verres que le barman m'avait donné, en glissant un dans la direction de l'homme ordinaire. Et il ne se fit pas prier pour en prendre possession. Cela ne doit pas être tous les jours qu'une jeune femme doit lui offrir un verre. C'est peut être lui qui le fait en général, mais je voulais le bousculer, voir ce qu'il avait dans le ventre tout en étant, pour le moment gentille avec lui. Ce n'était que quelques paroles, un verre, une attitude, rien de plus, pas grand chose donc. Il finit par me demander si je n'étais pas d'accord. En guise de première réponse, je vidais cul sec mon premier verre.

" C'est vrai, un verre c'est si vite bu. "

Et je m'en resservais un autre immédiatement pour le descendre aussi sec, avant de remplir à nouveau mon verre qui restait cette fois-ci entre mes doigts. Je ne savais pas combien de verre il avait bu avant que je n'arrive mais, j'avais envie de l'impressionner un peu, juste ce qu'il fallait. Il avait donc envie de discuter. Discutons donc.

" Puisque vous avez envie de discuter, discutons donc. Sans doute vous demandez-vous pourquoi je suis assise ici alors qu'un simple regard de votre part jette un froid à quiconque le croise. "

Mais je ne donnais ma réponse, pour voir si cela l'intriguait vraiment, ou s'il n'en avait rien à faire. J'apportais donc ce troisième verre à mes lèvres pour n'en boire qu'une petite lampée, comme pour lui faire comprendre que sans doute, j'étais ouverte à lui parler, autour de ce verre et de cet alcool qui réchaufferait l'âme de quiconque, mais pas la mienne, parce que finalement, c'était comme si je buvais de l'eau ou presque. Il était absolument impossible de me tomber à ce petit jeu, sauf si je le désirais bien entendu, mais pour le moment, ce n'était pas le cas.

Dès mon entrée ici, j'avais pu le voir, j'avais pu voir qu'il était "seul" et pas parce que personne n'avait voulu s'asseoir à côté de lui, mais bien, parce que sa présence les a rebuté immédiatement. C'est ce que j'ai ressentie en tout cas, et c'est justement ce qui m'a intrigué. Comment un homme peut-il faire le vide autour de lui d'une façon aussi efficace ? Je ne sais pas, mais en tout cas, j'avais envie d'en savoir plus. Alors je me rendais intéressante à ces yeux, parce que je sentais bien qu'il avait besoin de quelqu'un avec du répondant mais cela tombe bien, j'en avais à revendre, cela m'amusait beaucoup même si ces occasions devenaient plus rares. Je suis professeur à l'Institut, alors je me dois de montrer un certain exemple, mais ici, personne ou presque ne me connait, et si c'est le cas, cela doit être bien superficiel. Alors, je buvais deux verres remplis cul sec, juste pour lui faire comprendre que j'en avais dans le ventre. Avec ce que je venais de boire, certaines jeunes femmes commenceraient sans doute à voir tourner autour d'elle mais ce ne serait pas mon cas, sauf si je le désirais évidemment, mais tant que je n'en savais pas plus sur lui, je n'allais pas m'amuser à trop jouer avec le feu qui dansait dans son regard, non. Mais j'avais quand même envie de me brûler un peu, juste pour le titiller, comme s'il était finalement un ami de vieille date alors que je ne le connaissais pas, encore. Il me confirma qu'un verre pouvait être vite bu, puis je décidais donc de jouer la carte de la franchise avec lui. Et visiblement, je visais juste, dans le mile et cela lui plaisait vue sa première réplique. Un petit sourire était apparu sur ces lèvres, amusé, tout comme moi. J'allais voir ce qu'il avait dans le ventre lui, même si je ne doutais pas trop de son répondant cela dit. Il tenta donc de me cerner mais s'il n'avait pas totalement tord, il était bien loin du compte, vraiment. Vu la description de la personne qu'il pourrait être, je serais venue le voir sans doute, peut être pas ce soir, mais ce genre de personnes sont aussi des personnes que j'aime, parce que je sais les séduire pour me faire plaisir. Avec lui, c'était un tout autre monde qui s'offrait à moi, quelques choses de bien plus dangereux et risqué, mais justement, je sais que je suis très résistante, trop pour lui peut être, allez savoir. Je souriais donc à cela mais je ne disais rien de plus, pour le moment. J'attendais de voir toute son assurance décryptée qui je pouvais être réellement. Il but une autre gorgée de son verre que je lui offrais gracieusement, comme s'il voulait se donner une contenance un peu plus grande, ou peut être simplement le courage de m'affronter. Il avait du courage, mais était-il seulement téméraire ? Voyant que je ne répondais pas verbalement, il me demanda s'il se trompait à mon sujet, pensant peut être que je n'étais qu'une simplement jeune femme ayant été attirée par ces yeux. Un sourire plus prononcé s'afficha alors sur mon visage. Il parlait plus que je ne l'aurais pensé de prime abord. Faisant tourner le whisky qu'il y avait dans son verre, il me dit que ma présence était plaisante. J'avais donc un certains attrait pour lui, en plus de l'alcool que je lui apportais.

" Personne ne sait ce qui peut se passer dans la tête d'un autre. Visiblement, vous ne faites pas un bon télépathe, mais vous n'êtes pas forcément si loin que ça de votre réalité. J'aime en tout cas votre assurance, c'est rare d'en voir une aussi cultivée chez un homme de votre standing. Mais je crois que c'est ce qui fait votre charme, cette froide assurance vous rends un peu plus mystérieux que vous ne l'êtes réellement. "

Qu'est ce que je voulais dire par là ? A lui d'en décider, à lui d'interpréter ces propos comme il le désirait, bien ou mal, le caressant dans le sens du poil ou à l'inverse de celui-ci ? Je décidais donc de finir mon verre et de m'en servir un nouveau. J'aimais toujours autant cette sensation sur ma gorge, ce goût, et cette infime brûlure qui passait par là avant de rapidement s'estomper.

Il ne semblait pas se penser si mystérieux que cela, pourtant, autour de lui, autour de sa froideur apparente, une aura de mystère planait clairement. Pourtant, il ne se pensait pas mystérieux. Il me disait que c'était moi qui était la plus mystérieuse de notre duo, et à ce niveau là, il n'avait sans doute pas tord. Mais lui aussi l'était plus qu'il ne voulait l'admettre. S'il semblait prêt à me sauter dessus pour me tuer, je n'étais pas certaine que cela soit son réel but. Sa froideur aurait dû me tenir à distance, comme tout les autres, mais elle m'avait attiré, un peu comme son physique pour le moins atypique qu'il possédait. Il se disait aussi ouvert qu'un livre se trouvant à ma portée ce qui me fit sourire. Qui se jouait le plus l'un de l'autre ? Lui ? Moi ? Je ne saurais dire, car le jeu se faisait des deux côtés clairement, lui se disant non mystérieux et moi le décrivant d'une façon que je trouvais bien amusante, qui me convenait parfaitement, alors que pourtant, je faisais presque fausse route, du moins en partie, je le voyais clairement. Il usa alors d'une belle franchise qui me fit largement sourire, un sourire que j'aurais voulu moins carnassier, mais qui était bien présent sur mes lèvres. Il semblerait que la joute verbale arrive à un point de non-retour, celui où je l'embarque en direction d'un lieu un peu plus privé pour profiter de son corps, mais je ne le ferais pas, je le laisserais encore un peu mijoter dans son jus, juste pour le montrer que je n'avais pas que des questions redondantes en bouche, mais bien d'autres idées que cela. D'ailleurs, sa dernière tirade me fit échapper un petit gloussement. Elle n'avait pas ce but là, mais elle m'avait fait rire. Froideur et assurance glaciale lui allait si bien. Bien entendu, cela pourrait faire froid dans le dos à beaucoup de personnes, mais pas à moi. S'il voulait me faire mal, il pourrait tenter le coup, cela ne me dérangerait pas le moins du monde, mais lui, assumera-t-il le mal que je lui ferais ? Je ne savais pas, peut être n'avait-il pas l'habitude qu'on lui tienne tête de cette façon, surtout qu'au final, je prenais peu de risques me concernant. Je ne savais pas de quoi il était capable, s'il était un mutant comme moi, s'il était le fruit d'expériences ou un simple humain. Mais cela n'avait guère d'importance au final. Je buvais une nouvelle gorgée de mon verre, le finissant. Je faisais donc en sorte de le remplir à nouveau, histoire d'avoir de quoi boire si j'en avais envie. La bouteille devant moi commençait à se vider, doucement, mais sûrement. Ma physionomie devrait lui dire que l'alcool n'allait pas tarder à faire effet sur mon organisme, mais il n'en était rien. Je pourrais vider la bouteille cul sec ou presque que cela ne me ferait rien.

" C'est vrai vous avez raison, je me fiche bien de votre nom ou de ce que vous faites dans la vie. Dès que je suis entrée dans ce bar, votre présence m'a attiré parce qu'elle n'est pas commune aux communs des mortels. Et cela est fortement rafraichissant pour moi, encore plus que cette bouteille et son contenu. Qu'avez-vous donc envie de me faire ? Auriez-vous des envies de meurtres face à une jeune femme ayant des questions redondantes ? "

Et je souriais, buvant un nouveau verre cul sec comme pour lui faire comprendre que s'il me voulait du mal, je n'avais pas peur, mieux je pourrais presque lui livrer mon corps pour qu'il s'amuse, pour que nous nous amusions ensemble. Je ne savais pas s'il allait agir tout de suite mais en tout cas, j'étais déjà prête à répondre physiquement parlant.

Je souriais d'avantage en voyant que l'expression de son visage s'était complètement illuminé lorsque j'avais parlé de meurtres. Je ne savais pas s'il était ce genre d'homme là, même si sa froideur pouvait me laisser présager des choses allant dans ce sens là, et cela s'était confirmé en une fraction de seconde. J'avais en face de moi, une sorte de tueur en série, quelques choses dans ce goût là en tout cas. Et visiblement, il était assez malin pour ne s'être jamais fait prendre par la patrouille. Moi, je ne goûtais plus au meurtre, disons plutôt que cela était devenu très rare, et seulement en cas de légitime défense, ou si la confrérie s'en prenait à l'Institut, dans ce genre de circonstance là, je n'aurais que peu de pitié pour les assaillants, très peu de pitié même devrais-je dire. Je suis une X-Woman, et je protégerais comme il se doit l'Institut, même si pour cela, je dois être la seule à le faire. On ne peut pas le laisser sans défense, on ne peut pas se le permettre. Mais là, je n'étais pas à l'Institut mais bien ailleurs. Je pouvais donc me permettre bien des choses, aucun élève n'étant présent sur les lieux. Je ne savais pas comment cela allait se terminer avec l'homme que j'avais en face de moi, je vous le dis très clairement, mais ça ne finirait pas simplement comme quand on dit au revoir à des amis, non, cela allait être bien différent, totalement même. Puis, il me confirma qu'il avait sans doute dans l'idée de me tuer, ou de tenter le coup, mais j'adorais jouer mon rôle de tentatrice dans ce genre de situation. Que ce soit pour de la violence gratuite, ou pour un peu de sexe, j'adorais jouer la tentatrice, celle qui vous fait perdre vos moyens pour que vous cédiez finalement à la tentation. Et là, l'homme que j'avais en face de moi était en train de se liquéfier, je pouvais le voir dans son regard, dans sa voix aussi qui avait changée.

" Je n'ai nullement l'intention de vous donner des idées, parce qu'elles sont déjà dans votre esprit. Il faut dire qu'un peu de sang, ça fait toujours plaisir à voir. "

Même si le plaisir n'était plus le même pour moi, quand j'étais mercenaire et que je prenais pars à une petite bataille, j'aimais faire couler le sang, en avoir partout sur moi, parce que personne ne m'a résisté. C'était toujours drôle de jouer la tentatrice, m'infiltrant, parce que personne ne se doutait jamais de qui j'étais vraiment, c'était tellement bon, tellement grisant. Je me suis bien amuser en Afrique, à renverser quelques gouvernements. Bien entendue, je n'étais pas seule, mais j'ai souvent permis de défricher le terrain pour ainsi dire. Mais là, j'allais agir par pur plaisir, du moins, en théorie, parce que j'étais presque persuadé que l'homme en face de moi ne donnerait pas sa part aux chiens. Il me demanda alors si j'avais déjà pris la vie. En guise de réponse immédiate, il eut la joie de me voir descendre mon verre bien rempli d'une seule traite. Si j'avais déjà pris une vie ? Je me mis à pousser un rire machiavélique, un rire qui pourrait faire presque froid dans le dos, du moins, pour beaucoup de personnes, mais sans doute pas pour lui. D'ailleurs, l'attention de certaines personnes se portait sur nous. En plus nous allions avoir quelques spectateurs. N'étais-ce pas merveilleux ? Un beau petit combat entre un homme et une jeune femme sous les yeux des autres, c'était quelques choses que j'aimais bien.

" Bien sur que j'ai déjà pris la vie, bien sur. Et cela a toujours été un plaisir. Un peu de violence, c'est comme un grand bol de fraîcheur au petit déjeuner. Mais s'il vous plait, la douceur est pour les faibles, enfin je ne sais pas, peut être l'êtes-vous. "

Et un regard plutôt dédaigneux sortie alors. J'étais plus ou moins en train de l'insulter, de lui dire qu'il était faible. Il n'aimerait sans doute pas, mais tout était savamment calculé, pour qu'il frappe en premier, pour que je prenne un malin plaisir à le contrer, à l'allumer, à lui faire prendre feu alors que je finissais pas prendre la bouteille et de boire au goulot ce qui restait de son contenu, un sourire sur les lèvres.

Comment est ce que cela allait finir ? Je n'en avais pas la moindre idée, genre vraiment aucune, mais ça s'annonçait bien mieux que je ne l'aurais espéré. Je n'espérais rien de cette soirée à vrai dire, mais avec lui dans les parages, j'avais su immédiatement qu'elle serait plus animée que prévue. Combien de temps aurait-il à m'accorder ? Un peu sans doute, mais sa patience allait commencé à s'effriter dangereusement, je trouvais même que ce mercenaire avait été bien plus patient que je ne l'aurais été à sa place voyez-vous. Etais-je sa cible pour ce soir ? Je n'en savais rien du tout, peut être qu'il choisissait au hasard, en tout cas, j'avais pris la place de sa cible en le devenant, même si je savais qu'au final, il ne me ferait rien du tout, ou presque, parce que tout simplement, il était mauvais comme la gale. Il ne me ferait rien, je le savais clairement, rien de durable en tout cas. J'avais fini par le provoquer ouvertement, en disant qu'il était possiblement faible. J'avais bien vu que ça ne lui avait pas plus, mais je ne savais pas ce qu'il allait faire pour me le faire comprendre, pour me dire qu'il ne l'était pas, bien au contraire. Un petit sourire était là, fiché sur mon visage. Le bar allait se vider en peu de temps, sauf si quelqu'un décidait de se joindre à nous, mais j'en doutais sauf si un mutant assez puissant se trouvait dans la pièce pour mettre fin au futur carnage qui aurait lieu. C'est à ce moment là qu'il décida de m'envoyer le verre qu'il avait en main à la figure. Je décidais donc dans un premier temps de stopper ma régénération au niveau de mon visage, qui était donc coupé sur sa partie droite, du moins en partie, il y avait quelques éclats de verre qui me faisait mal, mais c'état supportable. Il avait visé juste pour sauter de son tabouret le bougre. Cela me fit sourire cependant. Il me dit qu'il n'avait donc pas de patience avec les femmes insolentes. Si je ne l'avais donc pas traiter de faible, il aurait été encore un peu plus patient visiblement, mais moi aussi, je voyais bien qu'il n'avait pas envie d'attendre alors je l'avais provoquer verbalement et il avait réagit bien rapidement physiquement parlant. Le barman se prit alors une lame dans l'oeil. Je ne savais pas d'où il sortait ça, mais il en avait sur lui, assurément. Qu'avait-il d'autres sur lui ? Je ne savais pas, mais ça ne me faisait pas peur. En tout cas, cela eu le don d'animer le bar, si bien que certains voyant qu'une bagarre était en train d'éclater s'enfuirent véritablement d'ici. Les autres se contentaient d'être là, d'observer, réfléchissant entre continuer à faire cela, à agir, ou simplement à partir eux aussi. Parce que finalement, c'était bien lui qui avait donné le premier coup, n'est ce pas ? Enfin, il avait donné le premier coup physique puisque précédemment s'en était fait un petite joute verbale. Voyant que certains prenaient la fuite, il en fit la remarque, comme quoi, nous étions seulement en train de commencer. Je décidais toutefois d'enlever quelques éclats de mon visage sanguinolent.

" C'est tout ? Tu n'as rien d'autres dans le ventre ? Je pensais que tu valais mieux que ça, mais visiblement, je me suis trompée, c'est dommage. "

Une ultime phrase pour le provoquer, qu'il soit chaud bouillant pour me sauter dessus. Pour le moment, je restais sur mon siège, finissant cette petite bouteille qui de toute évidence ne sera sans doute pas payée ce soir. Quoique, je laisserais peut être un billet si le barman s'en sort, on ne sait jamais, déjà qu'il avait un oeil en moins.

Visiblement, il m'avait mal jugé, très mal jugé au début. Si j'avais su jouer de son ego, j'avais fini par le rabaisser en dessous du paillasson se trouvant sur le devant de ma porte. Mais c'était volontaire et totalement calculé de ma part. Le brosser dans le sens du poil, quelques instants, avant de faire tout l'inverse, parce que je savais très bien à qui j'avais à faire, enfin presque. Cet homme, s'il en était vraiment un, parce qu'il devait être un mutant, ou un optimisé ou quelques choses dans le genre, n'était pas quelqu'un de bien, il méritait absolument son sort, celui qu'il aurait à travers mes doigts, parce que oui, je suis une vraie peste. J'aime jouer ce rôle qui me va si bien parce qu'au fond, même si je suis devenue professeur à l'Institut, je suis toujours cette petite peste qui se croit tout permis parce qu'elle est immortelle. Je suis forte et puissante que cela vous plaise ou non. Et finalement, cet homme avait explosé, il n'avait plus pu attendre un autre signe de ma part et il m'avait lancé son verre à la figure. Il s'était bien éclaté sur mon visage, j'enlevais donc quelques éclats mais pas tous, histoire de lui montrer que je n'avais pas peur de lui une seule seconde, mieux, je finissais de le provoquer, de le rendre complètement fou alors que le bar se vidait de plus en plus. En même temps, qui serait assez fou pour se mêler à une bagarre comme celle-ci ? Peut être que certains agiront cependant, enfin, ils appelleront la police, rien de plus, je le pensais bien. Mais c'était le geste à faire finalement, n'est ce pas ? Oui, même si j'aurais bien voulu jouer avec lui encore plus. Pour le moment, je souriais alors que certains éclats de verre se trouvaient encore sur mon visage. Cela picotait un peu, mais c'était vraiment drôle. Bien entendu, il n'y a que moi pour trouver ça drôle sans doute mais peu importe, ce mal était amplement supportable par rapport à des situations que j'avais connue. Il me fit alors la remarque qu'il me restait quelques éclats sur la joue, mais je les laisserais bien volontiers pour le moment. Nous étions tous les deux un peu fou, lui bien plus que moi de toute évidence, et c'était pour cela que je le laissais jouer pour savoir de quoi il était capable, je ne voulais pas l'avoir en un seul coup, ce serait dommage, n'est ce pas ? Je décidais donc de bouger un peu, de me balader sans pour autant montrer signe d'agressivité à son égard contrairement à lui. Je jouais avec mon verre, le faisant tourner dans ma main. Je me levais de mon siège pour faire quelques pas, jetant mon verre en l'air de quelques centimètres rien de plus, le laissant retomber dans ma main. Il devait se demander ce que j'étais en train de préparer, s'attendant sans doute à quelques choses de ma part, mais rien ne se ferait vraiment, pas encore, j'attendais qu'il soit complètement mûr, pour qu'il m'agresse de façon pleine et entière, que je me fasse saigner comme une vieille truie, avant de le surprendre encore plus.

" Je trouve que ces bouts de verre me vont bien au visage n'est ce pas ? Je crois que je vais les laisser là, c'est un style original que personne ne pourra imiter au moins. "

Oui, je n'avais pas pu résister à une petite phrase provocatrice, mais ça, c'était parce qu'il le valait bien.

Je le chauffais, pour qu'il soit bien chaud, à blanc pour ensuite pouvoir le dézinguer à volonté, parce que même s'il était fort, il ne pouvait pas faire le poids face à ma petite personne, mais ça, il ne pouvait pas le savoir, pas encore tout du moins, il ne devait pas se douter que je pouvais me régénérer à la vitesse de la lumière et que donc il ne pouvait pas vraiment me faire mal ni me tuer, même si avec les bouts de verre que j'avais dans la tête, je sentais de petits picotements alors que certains seraient sans doute en train de crier au martyr. Mais ce n'était pas mon cas, parce que j'avais connu bien pire comme situation, largement. Je me suis déjà fait amputer d'un bras, d'une jambe, même de la tête pour tout vous dire tellement je suis increvable. Alors qu'il ne restait plus grand monde dans le bar, une arrivée surprise se fit, c'était Stephen. Dire qu'entre nos deux dernières rencontres, une vingtaine d'année s'était écoulée là il n'y avait eu que quelques jours et encore, je ne l'avais pas appelé, ni envoyé le moindre sms pour lui proposer un verre. En tout cas, j'étais certaine que ce n'est pas non plus ce soir que nous aurions l'occasion de discuter ensemble. Il n'était pas là de façon amicale, mais bien en tant que représentant de la loi, par rapport au registration act. Je n'avais rien à craindre à ce niveau là puisque j'étais recensée, c'était donc mon comparse du soir qui ne devait pas l'être. Je n'avais pas réussi à savoir quel était sa capacité, mais ça m'importait peu.

" Tu aurais du me dire que tu allais passé, je t'aurais gardé un verre de whisky, dommage. Ce monsieur est tout à toi en tout cas. "

Je lui disais cela alors que l'autre commençait doucement mais sûrement à se moquer de l'accoutrement du magicien. C'est vrai, si je ne le connaissais pas, j'aurais pu avoir une réaction semble au fou furieux qui était à mes côtés, plutôt en face de moi alors que je ne lui avais encore rendu aucun coup de manière physique, j'avais juste papoté avec lui, rien de plus et si j'avais eu l'intention de le dézinguer, il n'en serait plus rien, tout du moins je ne le ferrais pas de la même manière puisque Strange était là. L'homme m'appela alors love ce qui ne me plus pas vraiment, parce que je n'étais en rien cela pour lui, si ce n'est une femme lui ayant parlé. Il voulait s'occuper donc de Stephen avant de revenir à moi, et il se pourrait bien que le magicien soit endommagé après cette altercation. Alors qu'il était à mes côtés, j'en profitais pour lui asséner un bon coup de pied au niveau de l'entrejambe, parce qu'il le méritait bien. Je le relevais immédiatement, le prenant par le col et lui disant ces quelques mots.

" Personne ne m'appelle Love, et encore moins toi, tu comprends ça. Je ne sais pas ce que tu as fait, mais je peux te garantir que tu vas aller gentiment te recenser avec le magicien si tu ne veux pas qu'il te réduise à un état microscopique et larvaire. "

Je le relâchais donc le laissant à la merci de Strange qui pourrait en faire ce qu'il voudrait à présent. Je lui avais donné un peu d'avance en donnant un coup bien placé à cette personne qu'il fallait recensée, et si je voyais qu'il avait du mal, j'en ferais un peu plus mais il ne faut quand même pas pousser.