What are you doing, dude? [Niall & Dyson]

What are you doing, dude?

Niall Southway & Dyson Jones

Essayer d’obtenir des réponses à tout prix peu parfois nous obnubiler au point de ne plus distinguer le danger clairement. La pensée de retrouver Gwen Caulfield, d’avoir enfin des réponses sur ma vie passée, cela prend une place de plus en plus importante dans mon esprit. Je m’allonge sur mon lit le soir bien trop souvent en essayant de comprendre ce que je fais de mal pour ne jamais retrouver sa piste. Lorsque finalement je trouve le sommeil, mes rêves sont troublés. Mais pas par la présence de la blonde. Mes songes sont agités par de la violence, par une brume confuse que je n’arrive pas à m’expliquer. Mon sommeil n’est donc aucunement réparateur dans de tels cas. Je me lève agité, essoufflé par mon combat intérieur. Je ne suis toujours pas stable émotionnellement depuis le temps que j’ai ressuscité d’entre les morts. Je pouvais comprendre au début. J’arrivais à saisir les raisons de mon instabilité. Sauf que voilà un an que je respire à nouveau et mes cauchemars sont toujours aussi troublants. Aujourd’hui ne fait pas exception à la règle. Je me réveille deux minutes avant le cadran que je me suis fixé la veille. Mes yeux s’ouvrent brusquement, mon corps prit d’un violent sursaut. Je passe une main sur mon front pour en retirer la pellicule de sueur qui s’y est formé. Je soupire ensuite et me met en position assise dans le lit, attendant l’alarme du cadran. Elle ne tarde pas et j’étire donc mon bras pour la faire taire immédiatement. Je dois me rendre dans le Bronx aujourd’hui. L’une de mes nombreuses pistes afin de retrouver Gwen est dans ce secteur. Je dois rencontrer un homme en particulier, qui m’assure détenir des informations sur elle. Me rendre là-bas seul ne me plaît pas vraiment. Mais le désespoir qui m’anime depuis un certain temps a fini par me gagner entièrement et me faire accepter l’offre de rencontre sans réfléchir. Au moins, il m’a donné rendez-vous dans un lieu public, pas directement à son domicile. Je me console donc avec ce détail qui pourtant ne me garantie pas que cette fois est la bonne. Ce n’est pas ma première rencontre du genre après tout. J’espère seulement que cette discussion là ne s’ajoutera pas à ma liste de déceptions. Si c’est le cas, je vais renoncer à la chercher. De toute façon, il y a de toute évidence quelqu’un quelque part qui tire les ficelles et m’empêche de la retrouver pour enfin mettre un terme à mon calvaire. Et ce petit jeu m’épuise autant que mes nuits d’horreur.

C’est donc en soupirant de nouveau que je mets le nez dehors afin de prendre un taxi. Je demande au chauffeur de me déposer quelques coins de rues avant le point de rendez-vous, ayant de toute façon un peu d’avance. Ce que je souhaite ultimement, c’est de respirer assez d’air frais pour arriver calme au restaurant où se trouve l’homme à qui je dois parler. Mais le Bronx n’est peut-être pas le meilleur endroit pour ce genre d’activité. En me retrouvant seul sur le trottoir, je réalise mon erreur. Sauf que le taxi a déjà détalé. Je suis dans un coin particulièrement pauvre et peu rassurant du quartier. Il y a de l’agitation dans l’air et j’entends des murmures un peu partout. Je fourre donc mes mains dans mes poches, penche la tête vers l’avant et marche sans tarder vers le restaurant. Il fait frais aujourd’hui et c’est agréable je trouve. Cela contraste avec la chaleur accablante de certaines journées d’été. Je me concentre sur ma progression, espérant faire profil bas. Hors, je me fais évidemment des illusions. Le moindre être de l’extérieur est reconnaissable immédiatement ici, presque comme si cela avait été indiqué sur mon front. On m’intercepte donc alors que j’atteins un coin de rue assombrie par la grande silhouette d’un bâtiment. Je m’arrête et relève la tête, surpris de voir dans la main de l’un des quatre hommes en face de moi un revolver. Mes yeux focus sur l’objet, le regardant avec une certaine fascination. Je ne ressens pas vraiment la menace que cela devrais me causer. Il y a certes un frisson qui me traverse l’échine, mais non pas un de peur. Je dirais plutôt d’une poussée d’adrénaline, comme si je savais inconsciemment que j’en aurais besoin. Les hommes m’intimident avec leur regard et leur carrure semblable à la mienne. Deux me force d’ailleurs à reculer d’un pas, puis de deux autres. Je me concentre sur eux, conservant du coin de l’œil l’arme. Ils me parlent, mais leur voix n’est qu’un bourdonnement inintelligible à mes oreilles. Mon cœur pompant l’adrénaline est le seul son que j’arrive à reconnaitre. Je ne leur réponds pas, les faisant s’énerver visiblement. L’un décide de me pousser et mon dos rencontre le mur. Ce mouvement est étrangement familier. Il réveille en moi quelque chose que je n’arrive pas à définir. Le même homme qui m’a repoussé contre le bâtiment lève le poing et mes yeux détectent le geste avant même qu’il ne soit clairement défini.

Ma riposte vient instinctivement. J’agrippe le poignet de mon opposant et brusquement je lui tords le bras. Il est aussi surpris que moi par mon action et il se retrouve à terre sans m’opposer la moindre résistance physique. Je ne m’arrête pas là, mon corps s’animant de lui-même. Je le frappe stratégiquement à la tête et il perd connaissance instantanément. En un rien de temps, je suis debout à nouveau et je fais face au trois autres. D’instinct, je choisis ma prochaine cible. Je désarme facilement l’homme possédant le revolver. Je lui vole l’arme et repousse son corps d’un coup de pied dans le ventre. Il perd le souffle en s’écroulant à terre. D’un geste semblant aussi naturel que de respirer, je charge le fusil et le pointe en direction des deux autres, reculant d’un pas afin d’avoir une position stable pour tirer. Les deux autres sont tellement sous le choc qu’ils ne discutent pas ma menace et me répondent en levant les mains innocemment. De mon côté, je commence à réaliser ce que je viens de faire en à peine quelques secondes. Comment je peux savoir comment me battre de la sorte alors que ça ne m’est jamais arrivé avant? Comment j’arrive à armer un revolver alors que je n’ai pas le moindre souvenir d’en avoir déjà tenu un entre les mains? La réponse me vient alors avec évidence. Mais est-ce seulement possible? Que finalement, je n’aie pas tout oublié de ma vie précédente et que le sergent de police que j’ai été n’est pas complètement mort lors de l’invasion des chitauri en 2012… Du moins, c’est la seule explication que je vois.