Hold on just a minute,
let me stop you right there
Mike ξ Vind ξ Niall
Assis dans un taxi, je pianote furieusement son mon téléphone. Pas de chien avec moi aujourd’hui. Je ne prends pas un tel risque pour eux. Et puis, je ne veux pas que Mystique m’étrangle pour avoir encore plus traumatisé Courage. Coordonner le rendez-vous avec les deux parties pourrait être chose facile… Si seulement je n’avais pas cette foutue angoisse qui me ronge les tripes. Sérieusement, Vind… Qu’est-ce que tu as encore foutu ? Et bien sûr, ce crétin sans nom n’en a pas parlé plus tôt. Crétin. Imbécile. Idiot sans fond. En plus, je marche sur des œufs. Vind insiste pour savoir d’où je connais un nécromancien, Mike fait des blagues sur l’enfer. Je n’ai pas envie que Vind soit au courant de cette partie de ma vie… Ou de ma mort, appelez ça comme vous voulez. En dehors du fait que ça reste un événement assez… privé, je n’ai pas envie d’inquiéter le norvégien outre mesure alors que je vais bien maintenant. Bon, je suis en quelque sorte aux ordres d’Hela, dès qu’elle aura besoin de moi, elle n’aura qu’à claquer des doigts et je serais son obligé mais c’est sincèrement un faible prix à payer pour échapper à Helheim. Du moins, si j’en crois les dires de Mike. Je profite d’une pause dans le flot de messages pour fouiller dans ma poche et sortir quelques billets chiffonnés. Mes économies ont drastiquement baissé depuis que je me suis acheté un appartement et chaque billet compte. Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, Vind a besoin d’aide et il n’est pas question de jouer le radin en allant chez lui à pied. Cela me prendrait une plombe et le temps est clairement contre nous. Je presse le taximan d’accélérer le rythme. Il grogne un truc que je ne comprends pas et je me laisse aller au fond de mon siège, comptant furieusement mon argent. Il doit y avoir de quoi couvrir la course, même un peu plus. Je réservais cet argent pour la nourriture des chiens mais tant pis… Je suppose qu’il sera toujours temps de voler une personne ou l’autre sur le chemin du retour. Au pire, je leur donnerais ce qu’il y a dans le frigo et je ne mangerais pas ce soir… Ce n’est pas si grave que ça dans le fond. Quand le taxi s’arrête enfin, je sursaute presque, je jette pratiquement les billets au taximan, lui donnant trop d’argent. Mais je ne reste pas pour attendre le change. Je m’extirpe de la voiture et je cours jusqu’à l’entrée de l’immeuble où Vind et Graham se sont installés. Encore un quartier luxueux… Sincèrement les gars, il va être temps de faire dans le moins fantasque. Rapidement, j’envoie un sms à mon ami pour le prévenir que je suis là, que je n’ai plus qu’à monter. J’appuie ensuite sur la sonnette. Il m’ouvre l’accès au rez-de-chaussée d’en haut après quelques instants et je me faufile dans le bâtiment. Je me dirige directement vers l’ascenseur sans me faire prier. Je ne suis jamais venu chez eux jusqu’à présent. La vie ne nous a tout simplement pas permis de se retrouver tous ensemble pour une soirée à boire des bières pour le moment. Dans l’ascenseur, je piétine sur place. Je ne sais pas dans quel état je vais retrouver Vind. J’espère juste que Graham ne va pas nous tomber dessus avant qu’on ait le temps de quitter l’appartement.
Quand j’arrive au bon étage, je n’ai même pas à aller toquer à la porte que déjà elle s’ouvre. Je me faufile à l’intérieur et je verrouille derrière moi.
« Oh putain, Vind… » Je savais ce que je risquais de trouver ici mais je ne pensais pas que c’était à ce point-là. Le norvégien est couvert de sang. Je suis même plutôt étonné de ne pas trouver de cadavre dans l’appartement luxueux. Ça me fait mal de le voir comme ça, la confusion et la peur tirant ses traits. Merde. Il est vraiment mal. Comment ai-je fais pour ne pas me rendre compte plus tôt qu’il n’allait pas bien ? J’étais sans doute trop concentré sur mes problèmes. Je serre les dents, soudainement en colère contre moi-même.
« On va te décrasser pour commencer. Tu peux pas sortir dans cet état. » Instinctivement, je copie sa mutation. Je ne voudrais pas me prendre un coup d’épée mal placé sur un coup de folie de sa part. J’ai rarement vu Vind aussi perdu. Je le laisse cependant là et je pars à la recherche d’une salle de bain dans cet appartement un peu vertigineux par sa taille comparativement à mon petit trois pièces. Une fois trouvé, je reviens vers mon ami que je guide avec douceur et fermeté vers la salle d’eau.
« Calme-toi. On fait vite ça et on rejoint ma connaissance à Brooklyn. » Le plus rapidement possible, je déshabille le norvégien. Si je n’avais pas la gorge si nouée de le voir dans cet état, peut-être aurais-je tenté une blague sur la dernière fois où je l’ai vu nu. Mais le sujet me met trop mal à l’aise et je n’ai pas vraiment le cœur à rigoler pour le moment. Un ami avait besoin de moi et je ne m’en suis même pas rendu compte.
« Commence à te décrasser. Je vais m’occuper de tes vêtements. Il va falloir s’en débarrasser. Les bruler idéalement. » Je ramasse le tas de vêtements et j’en fais une boule dans un coin de la salle de bain.
« Je vais te chercher de quoi te changer. Retire le sang avant tout. » Comme le norvégien semble un peu perdu, je le pousse gentiment sous la douche et j’allume l’eau. Après un bref coup d’œil aux commandes de la douche, je décrète que c’est bien trop savant pour moi. Les douches de riche… Je vous jure. Vind doit surement savoir s’en servir. Et, au pire, une douche froide reconnectera peut-être ses deux neurones. Crétin de norvégien. Je quitte la salle de bain pour filer à la cuisine. Je suis tombé dessus tout à l’heure… où était-elle encore ? Après une brève recherche, je tombe à nouveau dessus. Je fouille les placards jusqu’à tomber sur un rouleau de sac poubelle. J’en tire un que j’ouvre sur le chemin du retour à la salle de bain. J’y rentre à nouveau. Sans un regard pour le corps sous l’eau chaude –ça doit l’être, vu la vapeur qui sort de la cabine de douche- je file vers le tas de vêtements couverts de sang. Je récupère les tissus imbibés pour le fourrer dans le sac poubelle. Il sera toujours temps de s’occuper de ça après mais mieux vaut ne pas laisser trainer des vêtements couverts de sang dans le coin.
Je ressors ensuite avec le sac. Je vais le déposer près de l’entrée pour être sûr de ne pas l’oublier. Je pars ensuite à la recherche de leur chambre. Connaissant un peu les habitudes de Graham, ça ne fut pas si difficile à trouver. Je fouille ensuite dans leurs armoires à la recherche de quelque chose que mon ami pourrait se mettre sur le dos sans mourir de froid. Je sais qu’il a tendance à vite tomber malade –j’en ai fait les frais- et je lui sélectionne donc rapidement un ensemble chaud. Je ramène le tout à la salle de bain. Là, je m’autorise un coup d’œil à la cabine de douche pour me rendre compte que Vind n’est pas en état de se laver seul. J’hésite quelques secondes, encore gêné du souvenir flou de cette nuit passée à ses côtés. Un juron plus tard, je quitte mes propres vêtements que je jette négligemment sur un meuble avant de le rejoindre sous l’eau chaude.
« Pas de panique, c’est moi. Si je te laisse faire seul, on est encore là dans deux heures. » Je fais ma voix la plus rassurante possible. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne suis pas étonné de voir que cette douche peut largement contenir deux personne sans que l’on y soit à l’étroit. Connaissant le couple, cela devait sans doute être l’une des conditions de base pour leur lieu de vie. Maintenant que l’eau a retiré le plus gros du sang, il est plus facile de distinguer les endroits où il est blessé. Il s’en sort pas trop mal. Si ce n’est aux mains. Je détesterais que Graham nous surprenne comme ça mais après explication, il devrait comprendre. Je retiens un soupire frustré. J’attrape les mains de Vind et j’observe la plaie avec délicatesse. Difficile à voir sous le jet d’eau mais la blessure n’a pas l’air bénigne. C’est rare de le voir blessé. Et ce constat me fait encore un peu plus mal. Bordel, Vind… Pourquoi tu as attendu d’être dans cet état pour m’appeler ?
« O… Ok… On finit de te décrasser et on désinfecte et bande tes mains, ok ? Tu as mal ailleurs ? » Ma voix tremble un peu. Je déteste voir les personnes qui comptent pour moi dans un état de faiblesse. Ça me donne un sentiment d’impuissance incontrôlable et beaucoup trop grand que pour être endigué. Devant moi, Vind s’agite. Il s’essaye de me repousser, semblant avoir enfin noté ma présence dans la douche. Il marmonne quelque chose. Je comprends vaguement le prénom de Graham. Bordel… Tu es en train de me briser le cœur là… Crétin de norvégien. Pour mettre fin aux protestations, je le tire à moi et je le cercle de mes bras, passant une main dans ses cheveux pour essayer de l’apaiser, comme je le fais avec Courage ou Graeme quand ils paniquent.
« Tout va bien Vind. Graham n’est pas là. Il ne va pas revenir. Je l’ai envoyé faire une course pour moi. Il est occupé. Laisse-moi faire maintenant, ok ? » Je ne sais pas si c’est parce que son éclat de lucidité vient de disparaitre ou si mes mots ont fait leur effets mais il semble se calmer tout contre moi. Je le lâche donc et je commence par lui shampooiner les cheveux le plus rapidement possible. Il en avait vraiment partout. Je m’applique à faire partir le sang. Je m’attaque ensuite à son visage. Plusieurs fois lors du nettoyage, il essaye de me repousser, me collant le sang qui coule de ses paumes sur mon torse. Je ne sais pas où est cette putain d’épée mais je l’emmènerais bien faire un tour au fond de l’Hudson… Ca ou alors je trouve un moyen de la désintégrer. J’ai du mal à croire que Loki l’a laissé avec cette épée entre les mains. Il devait forcément savoir dans quel état elle allait le mettre. Et Hela… Il m’a dit avoir été chercher l’épée en compagnie d’Hela… Ça aurait été aimable de la part de la déesse de me prévenir du fait qu’un ami à moi n’était pas loin de se faire aspirer toute volonté par une putain d’épée. Soudainement, ma nouvelle religion me semble un peu plus fade, un peu plus terne.
Une fois Vind propre, je le fais sortir de la douche. Dire que je suis morose serait un euphémisme. Je suis pratiquement devenu sombre. Les conditions qui l’ont amené dans cet état n’ont rien pour me plaire et ne présagent pas grand-chose de bon. Vind a l’air totalement brisé. J’espère que ce n’est rien d’irréversible. J’attrape une serviette de bain et je commence à le sécher malgré ses protestations. Je ne m’attarde nul par, me contentant de chercher à l’avoir sec. J’enroule ensuite la serviette autour de ses reins avant de m’en trouver une pour faire pareil. Je fouille ensuite les placards de la salle de bain et je laisse un petit son victorieux s’échapper de mes lèvres. Je sors du désinfectant, de quoi faire quelques points rapides et des bandages. Je fais s’asseoir le norvégien et je m’assis à mon tour en face de lui. Je pose sa main paume vers le haut et je commence à éponger le sang qui coule toujours. J’applique le désinfectant avant de faire quelques points rapides. Je ne suis pas vraiment doué là-dedans. Cela laissera probablement une marque mais c’est mieux que de laisser la plaie à l’air. J’enroule ensuite la main dans une bande de gaze propre. Et je fais ensuite la même chose pour la seconde. J’attrape ensuite un second essuie pour frictionner les cheveux de mon ami et ainsi les sécher au maximum. Je me relève ensuite pour m’occuper un peu de moi. Je me sèche rapidement et j’enfile à nouveau mes vêtements. Toujours pas de Graham. Je jette un coup d’œil à l’heure. Mouais, on est un peu à la bourre. J’espère que Mike sera toujours là, malgré le fait qu’on sera en retard. Quand je me retourne vers Vind, il est en train d’essayer de s’habiller seul. La scène me fait mal au cœur à voir. Je vois ses mains tremblantes essayer de domestiquer tant bien que mal le tissu. Je m’approche et je chasse ses mains enrubannées d’un revers de la main pour m’occuper moi-même de l’habiller.
« Si tu fais des blagues sur ce moment par la suite, je te jure que je te dévisse la tête. » J’essaye de plaisanter pour alléger l’ambiance pesante qui règne dans cette salle de bain mais force est de constaté que c’est un échec. Je soupire.
« File te préparer pour partir. Je dois juste m’occuper des dernières taches de sang pour que Graham ne suspecte rien. » Je laisse Vind sortir de la salle de bain alors que je ramasse une loque propre au milieu des serviettes. Ça devrait faire l’affaire. Le j’humidifie rapidement d’eau chaude et j’entame la chasse à la trace de sang dans l’appartement. Cela me prend un moment de toutes les trouver et les nettoyer sommairement mais au moins il n’y a plus de traces qui pourraient laisser sous-entendre l’état dans lequel était Vind un peu plus tôt. Je lâche un soupir de soulagement alors que la loque rejoint les vêtements sales du norvégien dans le sac poubelle. Je vais ensuite chercher l’épée que je fixe dans mon dos. Quand mon ami me voix avec il proteste mais je lui fais comprendre d’un regard ferme qu’il n’est pas question de monnayer le fait de prendre l’épée. Il ne manquerait plus qu’il cause un massacre en ville. Un long frisson me parcourt le long du dos alors que je sens déjà l’appel de l’artefact magique couler dans mes pensées. Je ferme les yeux, essayant de l’ignorer. Je prends une profonde inspiration, me penche pour récupérer le sac de vêtements à bruler et de me diriger vers la sortie en compagnie de Vind. Direction Brooklyn.
- Niall a-t-il nettoyé toutes les traces de sang ?:
OUI OUI - L'appartement est comme neuf, presque plus propre qu'avant que Vind ne mette du sang partout.
OUI NON - Il reste quelques tâches mais elles sont discrètes. Elles pourraient être l'oeuvre d'un saignement de nez léger mais rien d'alarmant.
NON OUI - Si cela avait l'air d'être suffisant pour Niall, il reste par endroit le contour de taches de sang assez conséquentes à certains endroit de l'appartement
NON NON - Malgré tous les efforts de Niall, l'angoisse et le manque de temps lui a fait oublier de vérifier certaines pièces de l'appartement qui sont restées dans l'état.
♦ ♦ ♦« Allo, Mike ? Ouais. C’est moi. On est sur place. Je te laisse nous retrouver. Désolé pour le retard, j’ai eu un peu de… nettoyage à faire avant toute chose. Ça m’a pris plus de temps que prévu. » Je jette un coup d’œil à mon ami, puis à l’épée que j’ai déposé dans un coin de la planque. Il faut éloigner ce truc de lui au plus vite. Il est en train de se faire du mal pour rien. Et si ça ne tenais qu’à moi, je la désintégrerais bien pour le mal qu’elle lui a fait. Essayant de me faire la conversation, Vind a insisté plusieurs fois.
« Ok, super. Merci. Oh ! Mike ! » Je l’interpelle avant qu’il ne raccroche. Qu’il parle de mes deux morts devant Vind serait plutôt mal venu. Je lui ai déjà dit que je n’en ai pas parlé à mes proches mais une piqûre de rappel n’est jamais de trop.
« Je ne suis pas seul. Je compte sur toi pour ta discrétion. Si tu vois ce que je veux dire. » Pas de vanne sur l’enfer, pas de mention à mon lien avec Hela ni à mon petit tour sur Helheim. C’est un sujet bien délicat et long à expliquer de base. Je n’ai pas envie d’inquiéter le norvégien au passage. Il a bien assez à penser pour le moment. Je raccroche sans un mot de plus et je reporte mon attention sur Vind.
« Reste assis, toi. Économise tes forces. » Ma voix est dure mais mes yeux sont chargés d’inquiétude. Merde, j’ai l’impression de revivre le crash du Blackbird. Sauf que cette fois ci, je doute que Loki ne nous vienne en secours. Surtout que c’est lui qui lui a dit de garder cette foutue épée. Je me mords les lèvres en observant l’état lamentable dans lequel est mon ami. Il a cependant l’air un peu moins confus que tout à l’heure mais tout autant à bout de force. Je m’approche de lui et je croise les bras, m’adossant à un mur.
« Tu aurais vraiment dû m’en parler plus tôt au lieu de garder ça pour toi… et Asper. » Je ne peux retenir la pointe acide dans ma voix à la mention du nom de son ancien colocataire et de son meilleur ami. Comment a-t-il pu lui en parler à lui et me garder en dehors de tout ça ? J’aurais été heureux de pouvoir l’aider plus tôt avec ce foutu fardeau. Et j’aurais préféré ça à devoir le ramasser dans cet état aujourd’hui. Le bruit d’un livre qui tombe me fait sursauter. Je me retourne d’un même mouvement vers la source de ce bruit imprévu. On est seuls et Michael n’est pas censé arriver aussi vite non ? Je viens seulement de raccrocher. Pourtant, c’est bien lui, les bras chargés de grimoires, qui se tient à côté de moi. Je lâche un juron de surprise.
« Mike ! Bordel ! Je t’ai déjà dit d’arrêter de faire ça. C’est flippant. » Je râle mais, dans le fond, je suis content qu’il soit arrivé au plus vite. L’état de Vind m’inquiète. Je m’approche du magicien et je l’aide avec ses nombreux ouvrages. Je le décharge un peu pour aller poser quelques-uns de ces livres poussiéreux sur une table, suivit de peu par le nécromancien. Quand je me retourne, c’est pour voir que Vind nous a suivis.
« Vind, Mike. Mike, Vind. Nécromancien, mutant. Mutant, nécromancien. Maintenant que les présentations sont faites, on passe aux choses sérieuses, si vous le voulez bien. Je te fais un rapide topo Mike. Vind, arrête-moi si je me trompe, ok ? Ce crétin de Vind à volé une épée, rose du mal ou un truc du genre, avec Hela –si tu fais un commentaire, tu vas bouffer tes dents Mike- pour l’offrir à Loki. Il a brisé l’épée dans la manœuvre et Loki n’en a pas voulu et lui en a fait cadeau. L’épée réclame du sang et cet idiot a attendu que le fardeau soit trop lourd à porter pour venir m’en parler. »