When The Cat Meets The Panther [Felicia]

Felicia Hardy & T'Challa Iqadi

J’y étais presque. Mes griffes n’étant plus très loin de pénétrer sa chair, de mettre un terme une bonne fois pour toute à cette traque qui durait depuis trop longtemps. Justice. Voilà ce que je cherchais en m’en prenant à lui, l’assassin de mon père. Le Winter Soldier avait tué l’homme qui avait fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Je n’étais qu’à quelques centimètres de l’arracher à la misérable vie qu’il avait. Quel plaisir il y avait à prendre la vie de personnes innocentes ? Quel intérêt il y avait surtout à arracher des gens à la vie ? Je ne comprenais pas. Mais il y a une chose qui était ancrée dans ma tête, c’est que je ne comptais pas faire de cadeaux à cet individu. Le Wakanda réclamait la guerre depuis l’annonce du décès de T’Chaka. Si Everett Ross et moi avions réussi à calmer les ardeurs de mon peuple, un rien suffirait à déclencher les hostilités. Je leur avais promis la tête de l’assassin de leur Roi, mais jusqu’à présent, ce sont surtout les regrets que je collectais.

Je me revoyais lui courir après sous le pont, essayant tant bien que mal de le stopper. On m’avait dit que pour ses crimes, je devais le remettre à la justice. Je préférais une manière plus radicale, plus poussée. La course-poursuite n’avait rien donné. Malgré l’avoir fait basculer d’une moto en trouant les pneus arrière de son véhicule, il avait réussi à prendre la fuite. A mon tour, avant de me faire appréhender par les soldats, j’avais choisi de prendre la poudre d’escampette pour éviter d’avoir à répondre de mes actes. C’est ainsi que j’avais prit la décision de rejoindre Tony Stark, pour faciliter mes recherches sur le soldat. L’homme connu sous le nom d’Iron Man allait m’aider à mettre la main sur lui, lui qui avait également un grief contre ce meurtrier. A deux, cela serait beaucoup plus facile. Je devais donc me recenser cependant, le monde me connaissant désormais comme étant le Black Panther. De toute manière, quand je deviendrai Roi, ils l’auraient su tôt ou tard et, avec mon envie d’ouvrir un peu plus mon pays au monde, une annonce aurait été nécessaire.

Je devais accélérer mes recherches, et pour ça, je m’étais renseigné sur les détectives privées de la ville de New-York. Je n’avais parlé à personne de ça, préférant m’en occuper moi-même. Je voyais déjà Ross me faire la morale concernant mon envie de faire appel à une aide extérieure pour cette recherche, et c’est justement pour ça que je ne l’avais pas mit dans la confidence. Je choisissais finalement de prendre l’option ‘’Félicia Hardy’’. Elle semblait avoir une bonne réputation dans la ville avec un taux de réussite assez impressionnant. Une fois le contact établi, je posais mes conditions quand à une rencontre. Hors-de-question pour moi d’aller directement dans ses locaux. Non, il fallait choisir un endroit neutre, à l’abri des regards indiscrets. Je me savais suivi par les agents de l’ambassade du Wakanda, et faisais à chaque fois en sorte de les semer. Je n’allais pas me priver pour le faire une nouvelle fois. Je choisissais le quartier de Queensbridge dans le Queens, connu pour sa forte population afro-américaine. Je lui avais indiqué que je me trouverai sur un banc, lunettes de soleils sur le nez, avec une enveloppe dans la main, à une heure définie de la journée.

Peu d’informations, mais elle en saurait bien plus au moment de notre rencontre. C’est ainsi qu’après avoir quitté l’ambassade, je me rendais sur le lieu du rendez-vous, attendant la détective privée pour commencer cet entretien.

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Felicia Hardy & T'Challa Iqadi

C’est une sensation bizarre que d’attendre au milieu de la foule, sur un banc, qu’une personne que l’on ne connaissait absolument pas, que l’on a jamais vu, ne vienne s’asseoir à côté de vous dans le but de discuter d’une affaire qui pouvait basculer d’une minute à l’autre selon les informations qui parviennent. Une détective privée…qu’est-ce qui m’avait prit de vouloir faire appel à une tierce personne dans un tel moment ? Le deuil, sans doute. Celui qui fait faire n’importe qui, qui fait prendre les mauvaises décisions, qui aveugle à des moments importants. Le deuil, j’avais du mal à le faire. Il faut dire que mon père a toujours été une source d’inspiration pour moi, un modèle à suivre, qui m’avait clairement fait comprendre que l’avenir du Wakanda se passait à l’étranger, et pas dans le Royaume lui-même. Il fallait impérativement que le pays s’ouvre au commerce extérieur sous peine de voir notre pays suivre une longue et pénible descente aux enfers. T’Chaka l’avait compris mieux que quiconque, s’opposant même au Conseil concernant mon envoie à l’étranger pour mes études.

Me faire inculquer les valeurs occidentales, connaître les us et coutumes dans différents pays me permettaient maintenant de comprendre avec une meilleure efficacité les comportements des uns et des autres. Un habitant lambda de mon pays se serait fait manger tout cru. Même si nous avions du caractère, notre méconnaissance du monde extérieur est notre plus grande faiblesse. Dès que je serai couronné Roi, soit une fois que mes affaires seront terminées ici, j’instaurerai un couloir commercial entre mon pays et le reste du monde afin d’échanger avec eux. Nous sommes trop englués dans nos habitudes, et il faut désormais aller de l’avant. C’est de la sorte que je voyais les choses maintenant. L’attente ne fut pas longue, car la jeune détective fit son apparition quelques temps après mon arrivée. Comme convenu, elle était venue avec un signe distinctif, chapeau blanc avec une fleur violette sur le dessus. Des chapeaux comme ça, il n’y en a pas des milliers. Suivait ensuite un moment de silence après son arrivée.

Je décidais alors de lui tendre l’enveloppe où se trouvaient dedans plusieurs documents importants. Des indications concernant l’homme qu’elle devait rechercher, ainsi qu’une première avance. Son prix serait le mien. Après tout, j’étais un prince, et possédais donc les émoluments qui convenaient pour une personne de mon rang. Bien évidemment, le prix final varierait selon l’efficacité de la jeune femme, les résultats ainsi que sur sa discrétion. Je n’avais pas envie qu’une personne découvre que je faisais appel à une détective.

« Mademoiselle Hardy. » commençais-je en m’adressant à la jeune femme. « Mon nom est T’Challa Iqadi. Si j’ai fait appel à vous, c’est parce que votre réputation vous précède. Je vous laisse ouvrir le contenu de l’enveloppe, si vous avez la moindre question, posez la moi. Je n’ai pas envie que vous preniez juste l’argent dans le but de renflouer votre compte. » J’avais été sec dans mes paroles, mais je ne voulais pas d’une collaboratrice qui prenait son argent et qui disparaissait de la circulation par la suite. Je préférais la mettre au courant tout de suite avant que la déception ne soit de mise en cas d’éventuelle tromperie. « Si jamais vous acceptez, je préfère vous mettre au courant : vous mettrez les pieds dans quelque chose qui dépasse la simple filature de routine. » J’attendais désormais une réponse de sa part, me demandant ce qu’elle pensait de toute cette affaire. Je gardais les yeux droits devant moi, ne jetant aucun regard à la détective privée.

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Felicia Hardy & T'Challa Iqadi

Le Wakanda réclamait vengeance pour le meurtre de mon père, de leur Roi, alors j’allais leur offrir, peu importe les moyens que cela allait m’en coûter. Les moyens, je les ai, c’est indéniable. En tant que futur Roi du Wakanda, l’argent ne sera pas un problème pour moi. La liasse de billets qui se trouve à l’intérieur de l’enveloppe que j’ai transmise à mademoiselle Hardy en est la preuve. Mais elle sera la seule à être sous le sceau de la confession concernant cette affaire. Les avis étaient unanimes sur elle, je savais donc que je pouvais lui faire confiance. Une affaire comme celle-ci lui permettrait sans doute d’asseoir un peu plus sa réputation dans la ville de New-York. C’était sûrement une première pour elle d’avoir une affaire dans ce genre. Un conflit qui dépassait le simple stade de la simple affaire de tromperie dans un couple en conflit. On parle là d’une affaire à l’envergure internationale, avec des retombées possiblement dangereuses.

Attendant une réaction de sa part après mes premières paroles, j’observe la population qui passe devant nous. Je cherche le moindre indice sur une éventuelle présence des services secrets du pays sur mes mouvements et mes rencontres dans ce pays. Le Conseil ne doit pas approuver ma présence rallongée sur le continent occidental, mais je n’ai que faire de leurs pensées ou de leurs paroles. Et tant que T’Chaka n’a pas été enterré dans les règles du royaume, ils ne peuvent rien faire. La règle stipule que tant que le Roi précédemment en exercice et mort dans ses fonctions n’a pas reçu une sépulture digne de son rang, le pouvoir ne peut être attaqué. Et ça, même les contestataires du pouvoir en cours le savent. Le Conseil ne se risquera pas à tenter de mettre une autre personne sur le trône. Après un instant d’attente, j’entends la détective prendre la parole et émettre quelques doutes. Pour la première fois depuis que je m’étais assis sur ce banc, je tournais la tête vers mon interlocutrice.

« Je suppose que vous avez vu comme moi les images à la télévision, Mademoiselle Hardy. Il n’y a aucun doute possible sur l’identité de cette personne. Les médias, les spécialistes…tous sont formels. C’est le Soldat de l’Hiver qui est derrière cet attentat. Les fantômes savent rester dans leur coin. Cet homme n’en est pas un, il n’est qu’un monstre. »

Mes paroles étaient froides et dures, témoignant de la haine que je pouvais ressentir à l’égard de l’ancien criminel à la solde de HYDRA. Il avait non seulement tué mon père, mais aussi d’autres innocents qui se trouvaient dans la salle de conférence des Nations Unies. Un tel acte ne pouvait être toléré de nos jours. Je conservais mon regard fixé sur la jeune femme.

« Vous avez encore le temps de vous rétracter, si jamais vous ne vous sentez pas à la hauteur. »

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Felicia Hardy & T'Challa Iqadi

Etait-ce la vengeance, la colère, la peine, le dépit, qui me poussaient à faire appel à une aide extérieure pour retrouver le Soldat de l’Hiver ? Sûrement, mais la vengeance est ce qui me permet de rester debout en ces temps difficiles. La mort de mon père me bouscule plus que de raison. Il était ma dernière famille, du moins ma famille proche. Une mère jamais connue, une belle-mère morte il y a peu, et désormais un père qui avait rejoint ces personnes dans la Grande Vallée. Il y serait bien accueillit, c’est certain. Il n’approuverait certainement pas ma façon de faire pour le venger. Il n’approuverait même pas du tout le fait que je veuille le venger. Lui était la paix incarnée. T’Chaka avait même refusé le Prix Nobel qu’on lui avait donné, en donnant comme raison que la seule récompense qu’il méritait pour avoir préservé la paix dans son royaume était que celle-ci perdure aussi longtemps qu’il vivrait. Et elle perdurait, d’années en années, le roi œuvrant pour le bien de son peuple. Je doutais de pouvoir faire aussi bien que lui. Je ne ferai jamais aussi bien que lui, autant le dire tout de suite.

La jeune détective semble certaine de sa capacité à mener à bien la mission que je lui propose. Je doute d’elle, un peu. Son taux de réussite est élevé, très élevé. C’est ce qui m’a poussé à la contacter afin que je m’offre ses services pour retrouver Barnes. Je baissais légèrement les yeux à ses paroles. Cette fois, elle n’allait pas tenter de prouver la tromperie dans un couple, de prouver l’innocence d’un supposé meurtrier ou bien régler une affaire de voisinage. On dépassait tout ça, le simple sujet qui pouvait faire parler au comptoir du coin les personnes en mal de ragots. Non, c’est une affaire mondiale qui se présente à elle, une forte somme d’argent en jeu, et une renommée que je pouvais ternir à tout moment si Felicia Hardy tentait de n’en faire qu’à sa tête. Sa réponse prouvait qu’elle avait du répondant, et qu’elle ne comptait pas se laisser marcher sur les pieds par ma personne. Tant mieux, je n’aime pas les individus se contentant de répondre oui à tout ou tentent d’évacuer la pression en parlant inutilement. J’ai affaire à une professionnelle, aucun doute là-dessus. La pression, elle ne semble pas la connaître.

« Je le pense. Mais parfois, les gens ont souvent tendance à se rétracter devant la dangerosité d’une mission. Ils se croient forts, invincibles, prêts à déplacer des montagnes. Mais une fois que ces montagnes se présentent, ils sont à peine capables de les gravir. » dis-je à l’attention de la détective. Je ne doutais pas de ses compétences, loin de là. C’était plus ma capacité à ne pas me sortir de cette situation qui m’inquiétait. Je savais que je devais avancer, mais je n’y arrivais pas. « Je sais que vous ferez de votre mieux. Prenez votre temps, n’allez pas vous mettre dans une situation dangereuse par ma faute. Je ne veux pas avoir une nouvelle fois du sang sur les mains. Le seul qui doit couler est celui du Soldat. »

Je ne voulais qu’une seule chose, me retrouver en face de lui, peu importe la circonstance de cette rencontre, l’endroit ou d’autres facteurs dépendant d’un face à face.

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Felicia Hardy & T'Challa Iqadi

La détective privée n’avait pas tort : une fois que l’on avait le matériel nécessaire ainsi que la condition physique adéquate, la montagne devenait franchissable. Ses paroles me confirmaient un peu plus que j’avais fait le bon choix en la choisissant elle plutôt qu’un autre détective. Une telle renommée ne pouvait pas reposer sur des mensonges et des inventions. Si cela avait été le cas, alors elle aurait été très forte pour trafiquer les avis. Mais les mensonges ne restent jamais très long enfouis par les menteurs. Il y a toujours une personne pour les faire remonter à la surface, pour les exposer et troubler la petite tranquillité. Je ne crois pas que la détective soit du genre à falsifier ce genre de données. Elle y perdrait plus qu’elle n’y gagnerait. Même si j’avais les moyens de mener ma propre enquête, ce que je faisais aussi de mon côté, avoir l’avis d’une personne extérieure aux affaires du Wakanda m’aiderait également. Le temps passe vite en tout cas. J’ai l’impression d’être sur ce banc depuis plusieurs heures déjà.

« Je suis content d’entendre que votre motivation ne faiblie pas malgré mes paroles. Cela prouve que vous avez un fort caractère avec une détermination qui va de pair avec ce caractère. »

Pour une fois que je lâchais un compliment dans cette journée…elle le prenait comme elle le voulait. Au Wakanda, ce genre de femmes qui ne reculent devant rien serait très apprécié. Ce n’est pas pour rien qu’à travers les siècles et les différents rois qui s’étaient succédés, des femmes fassent parties de la garde rapprochée de la royauté. Elles n’avaient pas peur de se salir, de se montrer, de se battre pour se défendre. La plupart des citoyennes au Wakanda savaient manier une arme, et si elles ne le savaient pas, alors elles possédaient des compétences au combat. Le chef de ma sécurité est également une femme. Même si je sais me défendre, mes apparitions en public se doivent d’être réglées, et la protection de ma garde est importante. Elles subissent un lourd entraînement afin de faire partie de la sécurité royale. Ce n’est pas parce qu’elles possèdent déjà des compétences qu’elles seront engagées dans la foulée. Non, il faut faire ses preuves, montrer que l’on ne se repose pas sur ses acquis et que l’on mérite d’avoir sa place.

Les femmes qui composaient ma garde l’étaient, assurément. Après avoir regardé un temps devant moi, je tournais la tête vers la jeune femme. Je ne voyais plus grand-chose à dire sur cette affaire. L’objectif avait été annoncé, les papiers donnés.

« Il va de soi que selon le montant final dépendra beaucoup de vos résultats. Si cela peut vous rassurer, je ne compte pas descendre en-dessous de ce qui est prévu. » dis-je à la jeune femme.  « Vous avez des questions à me poser ? »

Je pensais avoir fait le tour de la discussion, mais si Miss Hardy avait d’autres choses à me dire, je l’écoutais. J’avais beaucoup plus parlé qu’elle. Mais elle devait en avoir l’habitude à force de rencontrer des personnes qui sollicitaient ses services.

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