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 What are you doing here? [Marian & Jackson]

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MessageSujet: What are you doing here? [Marian & Jackson]   What are you doing here? [Marian & Jackson] EmptyVen 1 Juil - 2:08


What are you doing here?
Marian E. Carson & Jackson Wilde


Fronçant les sourcils, les bras croisés sur ma poitrine, j’observe le moniteur affichant mes statistiques de la journée. Mes temps sont toujours trop lents, mon meilleur ne m’offrant pas mieux que la dixième position. Comme il ne s’agit que d’essais libres, je ne m’en fait pas vraiment avec ça. Les performances de la journée de demain seront plus représentatives de mon état du week-end. Les trois rondes de qualifications qui déterminent l’ordre du départ lors de la course de dimanche sont toutes importantes. En général, je me rends toujours à la dernière, à moins d’un bri mécanique durant la semaine ou durant les tours de qualifications même. Je ne suis pas du genre à ne pas offrir de temps compétitifs. Si cela avait été le cas, voilà longtemps qu’on m’aurait fait disparaître du circuit pour me remplacer par un plus jeune. Une place dans la compétition de Formule Un ça se mérite et c’est d’ailleurs prit très au sérieux. Non seulement pas les écuries et le milieu des sponsors, mais surtout par moi. Je veux être le meilleur et c’est l’unique raison pour laquelle je ne laisse aucune mauvaise journée d’essais libres me démoraliser. Le but de tels essais est après tout non pas de juger les compétences du pilote, mais celles de la voiture. Pour ce faire, nous sommes constamment interrompus, appelé au puits et des ajustements sont apportés à la mécanique. Parfois, cela nécessite des heures de modifications. Si on est chanceux, le pilote est libéré pour l’après-midi, puisque ce n’est pas commun que des réparations importantes soient nécessaires. Le tout est généralement réglé hors contexte de course. Seuls les petits détails sont gardés pour les essais libres, des détails qui impliquent la température extérieure, le type de pneus ou autre. Des choses qui doivent impérativement être spécifique au circuit du jour. Cette semaine, nous sommes à Montréal. Le climat est d’ordinaire peu clément, mais cette fois-ci les météorologues annoncent un week-end de Soleil et de chaleur. J’ai hâte de voir ça, leurs prévisions étant bien souvent sujette à changement. En autant que les conditions météos soient les mêmes entre le samedi et le dimanche. Puisque samedi c’est les qualifications. Et si par malchance elles se font sous le Soleil mais que dimanche de la pluie se pointe, nous aurons les mauvais pneus pour décoller lors de la course. Le règlement est clair : le pilote doit conserver le même type de pneus pour le départ du dimanche que ceux qu’il a utilisé pour se qualifier le samedi. Ce qui est un véritable enfer quand la température fait des caprices.

Je termine de me faire une tête sur mes résultats et je soupire en reculant de quelques pas. Je quitte le moniteur du regard et me dirige vers les vestiaires pour me changer et me doucher. Une fois en vêtements de civil, je me dirige à l’extérieur des bâtiments centraux du circuit, connaissant le chemin pour sortir du site. Une casquette sur la tête et des lunettes de Soleil dans le visage, j’espère de la sorte passer un peu inaperçu. Je traverse le couloir menant à la section ouverte au public de l’île Notre-Dame. Je suis dans l’obligation d’y passer pour rejoindre le pont le plus proche me permettant d’atteindre le centre-ville de Montréal. Mon hôtel est dans cette direction, étant logé avec l’ensemble de mon équipe ainsi que deux autres écuries. En tout, nous monopolisant huit étages tellement il y a du monde. La route m’est familière, ce n’est pas la première fois que je la fais. Je baisse donc la tête un peu, laissant ma mémoire guider mes pas. Je passe près d’un endroit un peu plus achalandé, de la musique faisant s’agglutiner les familles. Je les contourne simplement, sans leur porter la moindre attention. Finalement, en repérant le pont d’un bref coup d’œil, je bifurque afin de rejoindre les navettes réservées aux personnels du site. Ayant ma carte d’identification autour du cou, bien camouflé sous mon t-shirt, je connais la routine. Toutefois, quelque chose m’en empêche. En tournant la tête vers quelques bancs fréquentés par des touristes, je repère une personne qui attire mon œil. J’ignore pourquoi son visage plus qu’un autre monopolise mon attention. Je m’arrête donc, incertain si je dois m’approcher de cette femme. Je décide de faire quelques pas, juste pour voir plus clairement les traits de son visage. En m’approchant, je commence à comprendre pourquoi elle m’est si familière. Puisqu’il s’agit d’une personne que je connais. Un membre de ma famille même. La fille de mon oncle, le frère de ma mère. Oncle qui est mort depuis des années d’ailleurs. Marian Carson, voilà son nom. Et cela fait un moment que nous ne sommes pas vu en personne. Parce que pour ce qui est de se voir en photo, c’est il y a deux jours à peine que j’ai aperçu sa photo dans un journal. On l’accusait de choses horribles. C’est ma mère qui m’a prévenu de cette nouvelle et qui m’a presque ordonné de me procurer une copie du fameux journal pour lire l’article. Effectivement, j’ai lu. Et je ne sais pas quoi en penser. J’ai connu Marian lorsque nous étions des enfants. Elle a ensuite déménagé aux États-Unis avec sa famille et nous avons graduellement perdu contact. Lorsque son père est décédé, plus aucune nouvelle ne nous parvenait des Carson. Malgré les efforts de ma mère pour prendre des nouvelles, il y avait comme une barrière qui l’empêchait de communiquer avec eux. J’étais trop jeune pour vraiment comprendre à quel point sa vie était misérable. En grandissant, j’ai finis par oublier. Jusqu'à il y a deux jours. Et voilà ma cousine qui est justement sur l’île Notre-Dame alors que j’y suis précisément. Cela ne peut pas être une coïncidence.

Je me dirige lentement vers elle, en contournant un amoncellement de gens pour arriver vers sa gauche. Elle est toujours assise sur un banc et je décide de tout bonnement prendre place à côté d’elle. Si au début je ne dis rien, je finis par soupirer et je tourne ma tête vers elle. Je fais glisser mes lunettes légèrement sur mon nez pour lui dévoiler mon regard en espérant que cela soit suffisant pour me reconnaître :

-J’espère que tu sais ce que tu fais, Marian, je lui dis sans détour. Il y a beaucoup de caméras aux alentours.

Comme c’est un évènement de grande envergure, il est évident qu’il y a un système de sécurité en conséquence. D’ailleurs, le nombre d’agents de police sur les lieux auraient dû la dissuader de venir.

-Il n’y a moins dans le quartier des pilotes. Suis-moi.

Je me lève donc normalement puis je commence à marcher en sens inverse, afin de retourner dans les bâtiments du circuit. Je ne prends pas la peine de tourner la tête afin de savoir si ma cousine est en train de me suivre ou non. Le but est de faire comme si nous ne nous connaissions pas, pour les caméras. La route n’est pas très longue, tout au plus dix minutes. À force de progression, il y a de moins en moins de gens. Alors, je décide de ralentir et de la laisser atteindre ma hauteur pour que nous puissions faire le reste de la route ensemble. De toute façon, il faut ma carte d’identification pour passer la dernière section et atteindre le quartier des pilotes.

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MessageSujet: Re: What are you doing here? [Marian & Jackson]   What are you doing here? [Marian & Jackson] EmptySam 2 Juil - 19:52



« What are you doing here ? »
ft Jackson Wilde





Les hôtels miteux. Les bar louches. Les petites ruelles sombres. On peut penser qu'une mutante en fuite cherche l'obscurité, ne s'expose pas. Pas ainsi. Assise au soleil sur un banc, regardant d'un oeil discret les essais libres du Grand Prix de Montréal. Lunettes de soleil sur le nez, Marian n'est qu'une spectatrice parmi tant d'autres. Personne ne fait attention à elle. Les gens ne sont pas là pour elle, les caméras non plus. On se sent mieux caché au milieu d'une foule que dans un ruelle solitaire.
En dépit du soleil, elle garde sa veste de cuir. Pour cacher les bandages de fortune, sur son avant-bras, autour de sa taille. Sans parler de celui autour de sa cuisse. S'enfuir n'avait pas été une mince affaire et sans Wolverine, elle serait en prison à l'heure qu'il est. Perspective d'horreur qui la fait frissonner. Qu'importe qu'elle le mérite sois-disant ou non. Malgré la chaleur, Marian ne peut attacher ses cheveux, dévoiler sa nuque. De toutes façons, elle n'arrive même pas à y toucher pour l'instant. La sensation d'intrusion quand on lui a posé cette puce de force, malgré ses hurlements et ses pleurs, est toujours là. Elle se sent souillée, comme prise de force. Parfois elle regrette qu'il n'y ai plus eu de balles alors qu'elle avait appuyé sur la gâchette de l'arme dont elle avait elle-même enfoncée le canon dans sa bouche.

Parfois seulement. L'envie d'en finir est rapidement remplacée, comme à chaque fois, par la colère. La rage. Les envies de vengeance. Marian n'a jamais été quelqu'un de violent, ou d'aveuglé par la fureur. Désormais la rancoeur bout dans ses veines, pulse dans son ventre comme un volcan en fusion prêt à exploser et déverser ses flots destructeurs, embrasant tout sur son passage.
Seulement, ce n'est pas le moment. Elle doit d'abord se faire un peu oublier à New York, même si cela va être compliqué et qu'elle sait qu'on la suit à travers le pays. Sans Logan les premiers jours, elle n'aurait pas survécu. Dans tous les sens du terme. Il lui a donné des bons conseils, expert en la matière. Mais Marian, si elle reste une personne simple, a encore du mal avec les bars louches et miteux. C'est justement hier soir à la sortie de l'un deux, qu'un homme a eu l'idée maligne de s'en prendre à elle. Marian ne réfléchit même pas et s'en sort avec une égratignure sur la pommette. L'autre en revanche, se retrouve avec la nuque brisée. Pour ne pas gaspiller, et parce qu'elle n'a pas le choix, la brune s'empare du porte-feuille. Quelques petites coupures, quelques grosses, et des billets pour le Grand Prix. D'abord elle pense tous les revendre. Pas comme si elle était intéressée. Mais la curiosité et la pression qui pèse sur ses épaules lui donne envie de sortir un peu de l'ombre, des chambres puantes aux lits qui grincent. Alors elle en garde au moins un, et la voilà qui se retrouve sur ce banc, un pansement sur le haut de la joue dissimulé par les lunettes de soleil chipées à la table d'une terrasse de restaurant.

Autour d'elle, des touristes, des spectateurs, des familles. De la musique, des glaces et des en-cas, de la joie. De la bonne humeur. De la vie. Ca lui fait du bien, à Marian, d'oublier un peu l'odeur de mort qui lui colle à la peau depuis des jours. Depuis le commissariat. Quoi de mieux qu'une compétition sportive pour cela ? Bien qu'elle ne connaisse rien à la F1, ce n'était pas trop dans le programme sportif de l'Institut Xavier qu'elle enseignait aux élèves.
Plongée dans ses pensées, le regard dans le vague, la brune ne remarque pas tout de suite que l'on s'assoit à côté d'elle. Un soupir lui fait cependant tourner la tête et le regard qu'elle croise par dessus les lunettes de l'homme lui serre le coeur. Elle doute un instant mais la voix qui s'adresse ensuite à elle efface ses soupçons.

« J’espère que tu sais ce que tu fais, Marian. Il y a beaucoup de caméras aux alentours. »

Si la surprise et l'énorme coïncidence font chavirer Marian, elle n'en laisse rien paraître, silencieuse.

« Il n’y a moins dans le quartier des pilotes. Suis-moi. »

L'homme se relève et Marian prends quelques secondes, toujours sur le banc, avant de l'imiter. Les mains dans les poches de son jean, elle le suit à distance, sans se presser, regardant nonchalamment autour d'elle. Pourtant, au fond de sa tête, c'est la pagaille.
Combien cela fait-il de temps ? Plus de vingt ans. Vingt-ans pour être exact. Mais elle reconnait quand même son cousin. Non pas qu'elle l'avait oublié avec le temps mais... Elle le pensait toujours en Angleterre, pour commencer. Après la mort de son père vingt ans plus tôt, sa mère avait sombré dans l'alcool et coupé les ponts avec toute la famille qui restait. Maternelle, comme paternelle. Et quand Marian avait fini par découvrir sa condition de mutante, envoyant sa mère à l'hôpital, atterrissant à l'institut Xavier... Les enchaînements des évènements, la vie qui suit son cours et s'emballe avec force... Elle n'avait jamais pensé à reprendre contact avec la famille du côté de son père. Même après avoir supprimé les souvenirs de sa mère, en hôpital psychiatrique, elle avait accepté le fait de ne plus avoir de famille. Alors tomber ainsi sur Jackson, dans cette situation... C'était étrange.

Justement, il ralentit peu à peu le pas et, finalement, Marian se retrouve à marcher aux côtés de son cousin. Il n'y a plus grand monde dans les environs et la brune lui lance un regard en biais à travers ses lunettes de soleil.

« Les caméras ne sont pas là pour moi, Jacks, » souffle la jeune femme avec un sourire en coin. « Mais si tu m'en parles c'est parce que tu es au courant de certaines choses... Ce n'est pas très judicieux pour toi de rester en ma présence. »

Malgré elle, Marian ne peut retenir un froncement de sourcils soucieux. Elle a déjà attiré beaucoup de problèmes à beaucoup de gens. Elle ne veut pas que cela soit le cas aujourd'hui, avec son cousin, même si elle ne l'as pas revu depuis des décennies et qu'ils sont au final comme des étrangers l'un envers l'autre en l'instant présent. Pour autant, elle ne le quitte pas. Ne le laisse pas. Continue de marcher à ses côtés, ses pas se calant automatiquement sur les siens. En temps normal, avec sa spontanéité, Marian lui aurait sauté au cou en pleurant de joie. L'aurait harcelé de question avec entrain, sourire éclatant sur le visage. Elle se contente de rester silencieuse, soucieuse. Incertaine, avant de souffler à nouveau :

« J'espère que tu ne m'emmènes pas aux flics. » Elle tente de glisser de l'humour dans ces mots. En vain. La peur recommence à lui nouer les entrailles. Elle ne le connait plus, Jackson, peut-elle vraiment lui faire confiance ? Machinalement, elle se frotte la nuque.

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MessageSujet: Re: What are you doing here? [Marian & Jackson]   What are you doing here? [Marian & Jackson] EmptySam 2 Juil - 23:49


What are you doing here?
Marian E. Carson & Jackson Wilde



Par chance, Marian semble me reconnaître et accepte de me suivre vers un lieu un peu pus discret. Je reste concentré, baissant toujours la tête lorsque je croise des gens afin de ne pas être reconnu. Je ne veux surtout pas devoir m’arrêter avant d’être dans un lieu plus sécuritaire et d’ainsi être en mesure de confronter ma cousine. Lorsque je ralentie en relevant un brin la tête, elle me rattrape aisément. Je continue de regarder devant moi, voyant déjà le tunnel conduisant à la porte d’entrée du quartier des pilotes. Elle me parle alors et je fronce les sourcils. Pas à cause de ses mots, mais de son accent. Elle a changé de voix, elle est devenue américaine. Ce qui ne devrait pas me surprendre à ce point, mais je ne m’attendais pas à un tel changement du tout au tout. La gamine avec qui je jouais dans les champs derrière la maison chez mes parents est à présent une toute autre personne. Elle m’affirme que les caméras ne sont pas là pour elle. Peut-être, mais cela reste des enregistrements vidéos que les agences de recherches de criminels ont accès… Je ne fais donc pas de remarque à ce sujet, me contentant de répondre à sa seconde question.

-Est-ce que tu te rappelles de ma mère? Je lui dis en la regardant une seconde à peine. Elle a vue l’article qui parle de toi dans le journal. Elle m’a appelé, pour me dire à quel point elle était inquiète à ton sujet. Comme elle fait avec tous les gens qu’elle a déjà croisé, quoi. Tu la connais. Elle a insisté pour que je me procure une copie de l’article.

Je n’en dis pas plus. Nous atteignons la porte et je sors ma carte d’identification. Je la passe sur le lecteur magnétique et la lumière rouge se transforme en verte. Je tourne ensuite la poignée. Nous débouchons dans un vaste espace tapissé de dalles de couleurs claires au sol. Il y a visiblement un souci de l’esthétique et tout est d’une propreté impeccable. Je referme la porte et retire ma casquette comme le font tous les pilotes. Pas besoin de camouflage ici, il n’y a aucun touriste, ni aucun journaliste. Elle est soudain inquiète que je la dénonce à la police. Je la regarde, perplexe alors que j’enlève aussi mes lunettes de Soleil.

-Tu penses vraiment que je pourrais te dénoncer?

La question est rhétorique. Je lui fais signe qu’on doit encore bouger. En continuant à marcher un peu plus profondément dans les coulisses du Grand Prix, nous croisons un mécanicien. Je pose alors ma main instinctivement dans le dos de Marian, afin d’indiquer d’une manière non-verbale à l’homme qu’elle est avec moi. Il me reconnaît et me salut d’un grand sourire.

-Hey, Greg. Je lui dis avec un sourire amical.

Il poursuit sa route sans se poser de questions, ce qui est très bien pour nous. Je libère alors Marian de mon toucher. Je ne veux pas non plus la mettre mal à l’aise. C’était nécessaire en public pour envoyer un message clair, mais plus maintenant que nous sommes seuls. Je la conduis vers une section que je sais sans caméra. Il s’agit d’une sorte de petit air de repas isolé des autres. Les pilotes y viennent surtout pour prendre place à l’une des tables et zyeutés la piste. Puisque ce lieu est une terrasse surélevée qui donne directement sur le circuit. Je pointe une table qui est à côté de la rambarde transparente. Je m’assois afin de lui faire face. En regardant à droite, mon regard chute sur l’asphalte couvert des lignes indiquant l’entrée des puits. En effet, si nous prenons la porte derrière moi et que nous descendons quelques marches, nous tombons sur les garages où les Formules Un sont entreposées et réparées. Ici, nous sommes bien. La plupart des pilotes sont déjà à leur hôtel ou sur le site de la course afin de se reposer pour les qualifications de demain. Les seules personnes qui demeurent ici sont les ingénieurs et les mécaniciens qui procèdent aux derniers ajustements autorisés pour la journée du lendemain.

-C’est bon, ici tu es en sécurité. Tant que tu restes avec moi, personne ne posera de questions. Peu importe ce qui t’amène ici, je ne vais pas de laisser comme ça.

Je la regarde. Elle me semble si pâle et si bouleversée. Je n’ose aborder le sujet directement, mais je ne peux passer sous silence le fait que je m’inquiète pour ma cousine. La famille a toujours été sacrée pour mes parents. Ils m’ont transmis cette valeur et aujourd’hui, malgré ce que le monde entier pourrait en penser, Marian fait partie de ma famille. Je me penche donc vers l’avant, la regardant avec énormément de préoccupation.

-Marian, ça va?

J’anticipe déjà la réponse négative, mais je veux savoir comment elle le prend émotionnellement. Comment elle se porte. Si je peux l’aider d’une quelconque façon. Mon entourage médiatique n’a pas à le savoir si je lui donne un peu d’argent pour l’aider à trouver un endroit bien, le temps que la poussière retombe. Je sais ce qu’elle a fait, mais ça m’est égal. Je sais que je vais le regretter, mais je ne peux pas penser autrement en la voyant aussi mal en point. Si seulement je pouvais revoir son sourire, celui qu’elle arborait tout le temps lorsqu’elle était petite fille. Cela me ferait le plus grand bien, à elle également.

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MessageSujet: Re: What are you doing here? [Marian & Jackson]   What are you doing here? [Marian & Jackson] EmptyDim 31 Juil - 11:47



« What are you doing here ? »
ft Jackson Wilde





Marian n'en revient pas vraiment, de se retrouver à marcher à côté de Jackson comme ça, sous le soleil canadien. Elle a envie de lui sauter dans les bras, comme elle le faisait étant petite. Elle n'en fait rien. Pas seulement à cause de la discrétion dont ils doivent faire preuve mais parce qu'elle est devenue ainsi, petit animal craintif, redevenu sauvage, qui se méfie de tout et de tous. Y compris un membre de sa propre famille. Sa naïveté d'autrefois l'as aveuglée, et aujourd'hui, elle tombe dans la tendance inverse. Elle est comme ça, Marian, entière. Extrême. Parfois pour le meilleur, souvent pour le pire.

« Est-ce que tu te rappelles de ma mère ? Elle a vue l’article qui parle de toi dans le journal. Elle m’a appelé, pour me dire à quel point elle était inquiète à ton sujet. Comme elle fait avec tous les gens qu’elle a déjà croisé, quoi. Tu la connais. Elle a insisté pour que je me procure une copie de l’article. »

Si la brune ne répond rien, sa gorge se serre et ses yeux s'humidifie, cachés derrière ses lunettes. Evidemment, qu'elle se souvient de la mère de Jackson. Sa tante. Bien qu'elle ne l'ai non plus pas revu depuis que ses parents avaient quitté l'Angleterre, elle garde un des meilleurs souvenirs de la soeur de son père. Tandis qu'elle garde le silence, ils atteignent une porte que Jackson ouvre avec sa carte magnétique. Le hall est immense, claire, très esthétique. Cela change la jeune femme des motels miteux et des bars poussiéreux. Et si Jackson ôte ses lunettes et sa casquette, elle préfère garder les verres teintés devant ses yeux.

« Tu penses vraiment que je pourrais te dénoncer ? »

Il n'attends visiblement pas de réponse. Tant mieux. Parce qu'elle ne lui aurait sans doute pas plus. « Je ne sais pas, » aurait-elle répondu avec la sincérité qui la caractérise, et avec la méfiance dont elle fait preuve depuis quelques temps. A son signal, elle empiète le pas de son cousin dans des couloirs et quand ils croisent finalement une autre personne, elle sent la main du brun se poser dans son dos. Elle retient un sursaut, ne sachant pas d'abord comment interpréter ce geste. Protecteur ou menaçant.

« Hey, Greg. »

Salutations faites, mécanicien disparu au détour d'un couloir, Jackson ôte sa main de son dos et elle retient un soupir. Elle retient aussi de se gifler elle-même. Sa paranoïa la perdra.
Toujours sans un mot, elle suit Jackson, jetant de nombreux coup d'oeil autour d'elle. Plus ils s'enfoncent dans ce lieu qu'elle ne connait pas, moins elle se sent rassurée. Alors ses prunelles accrochent les portes, les fenêtres. Les issues. Au cas où cela tournerait mal. Nerveusement, et pour se retenir de tordre ses doigts, elle met ses mains dans les poches de son jean alors qu'ils arrivent finalement à la destination choisie par Jackson.
Encore une fois, tout en se dirigeant vers la table indiquée, et malgré la quiétude des lieux, la brune observe chaque détails de la pièce. En s'asseyant, son regard coule sur la porte dans le dos du jeune homme en face d'elle, et elle fait rapidement le lien avec la vue en dessous d'eux. Cette potentielle sortie de secours la rassure un peu.

« C’est bon, ici tu es en sécurité. Tant que tu restes avec moi, personne ne posera de questions. Peu importe ce qui t’amène ici, je ne vais pas de laisser comme ça. »

La mutante reporte son attention sur son cousin qui semble l'observer en détail. Par politesse, elle esquisse un sourire et remonte finalement les lunettes sur le haut de sa tête pour soutenir son regard. Les mots semblent coincés dans sa gorge et devant son silence et son air bouleversé, Jackson se penche vers elle.

« Marian, ça va ?»

Un petit rire nerveux échappe à la brune qui offre la plus évidente des réponses pourtant accompagnée d'un petit sourire qu'elle se veut rassurant.

« Non, pas vraiment. » La mutante se racle la gorge, ne résistant finalement pas à tordre nerveusement ses doigts sur la table. « Avant toute chose je... Je ne veux pas que tu penses que je suis là pour te demander quelque chose. Je me suis retrouvée ici totalement par hasard, je ne savais pas que tu serais là et... » La brune s'interrompt en portant ses mains à son visage pour le frotter doucement. Elle a peur que cette coïncidence ne passe pour une demande de faveur, ou de service, ce qui serait bien plus que déplacé envers un membre de sa famille dont elle n'as ni pris, ni donné de nouvelles depuis plus de vingt ans. « C'est vraiment un hasard et je n'attends rien de toi, d'accord ? » Elle laisse s'installer un bref silence et c'est avec la voix nouée par l'émotion qu'elle prononce ces quelques mots : « Je suis tellement heureuse de te voir, Jacks. » Un instant, elle semble oublier la méfiance dont elle fait preuve depuis le début de leurs retrouvailles. Un instant, elle a juste envie d'être à nouveau la cousine Marian, celle qui le défiait pour grimper aux arbres et venait se glisser dans son lit en pleine nuit.


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MessageSujet: Re: What are you doing here? [Marian & Jackson]   What are you doing here? [Marian & Jackson] EmptyLun 1 Aoû - 0:25


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Marian E. Carson & Jackson Wilde


Voir Marian de la sorte ne me plaît guère. Je n’ai jamais été doué pour rassurer, pour supporter les autres. Le manque de pratique, il faut croire. Lorsque je prends le temps, j’arrive à dire des paroles douces, à donner l’impression que je ne suis pas complètement insensible. Bien que ma mutation ne m’aide pas à ressentir les choses comme avant, je ne suis pas dépourvue d’émotion. Je démontre donc ouvertement mon inquiétude pour la jeune femme. J’ai conscience de la situation dans laquelle elle se trouve et même si je n’approuve pas ses choix, il est trop tard pour juger. Le mal est fait. Désormais, elle doit faire face aux conséquences, mais qui dit que cela doit nécessairement se faire seul. Je lui ai donc naturellement demandé comment elle allait. Je m’attendais à une réponse négative, à la voir pleurer ou bien rager peut-être. Son regard m’indique beaucoup sur son état. En plus de son trouble, je sens de l’insécurité, de la nervosité. Mais aussi, quelque chose d’autre que je n’arrive pas à identifier clairement, surtout pas avec son regard qui me fuit sans arrêt. Elle parle à nouveau, tenant à mettre les choses aux clairs sur ses intentions. Elle n’est pas ici pour quémander un service ou encore de l’argent il semblerait. Le hasard est responsable de nos retrouvailles selon ses dires. Je n’ai aucune raison de ne pas la croire, mais en même temps de ne suis pas naïf à ce point. Cette situation est effectivement bizarre pour une coïncidence pure et simple. Marian frotte alors son visage de ses mains et j’attends en silence qu’elle reprenne le dessus sur ses émotions. La situation doit être dure à porter sur ses épaules et d’être ainsi confronter à moi après toutes ses années pour discuter de cette situation, voilà qui est éprouvant. J’ai moi-même du mal de mon côté à rester simplement assis en face d’elle alors qu’elle est tellement en détresse. En conséquence, je me mets à agiter nerveusement ma jambe droite. C’est un geste compulsif que j’ai toujours eut mais qui est pire lorsque je suis en situation stressante. Il faut croire que celle dans laquelle je suis présentement en est une. Ne libérant toujours pas son visage de ses mains, elle insiste à nouveau sur le fait qu’elle ne veut rien de moi, que le hasard est maître d’œuvre dans notre rencontre à Montréal.

-D’accord, je lui réponds simplement, d’une voix douce.

La dernière chose que je veux c’est de la mettre en colère en lui répondant autrement que ce qu’elle veut entendre. Je ne souhaite pas qu’elle parte de la sorte, surtout pas à présent que nous nous revoyons et que nous pouvons nous parler librement sans être sous la surveillance de nos parents respectifs. Le silence demeure et j’en profite pour l’observer une fois de plus. Ses traits ont évolués en ceux d’une magnifique jeune femme. J’ai du mal à me souvenir de son visage d’enfant, puisque cela fait trop longtemps, mais je suis content de malgré les années, la retrouver dans certains détails physiques qui sont demeurés. Ses yeux sont toujours aussi perçants et brillants, même si aujourd’hui c’est davantage à cause des larmes qu’ils scintillent. Le nœud dans sa gorge se brise alors subitement, relâchant des paroles que je n’avais pas vraiment anticipées, mais qui réchauffent mon cœur à cet instant. Mes mains se portent sur les siennes, qui sur la table s’étaient noués nerveusement. Elles sont un peu froides, mais je ne lui en tiens pas rigueur. Les miennes sont chaudes et les enrobent afin de les tiédir doucement.

-Mari, tu m’as tellement manqué. Je suis vraiment content de te retrouver après toutes ses années.

Nous étions très proches à l’époque. On s’amusait tout le temps en duo. Nous étions des complices dans chaque situation de nos vies. Nous recevions nos punitions ensemble puisqu’en général on faisait des bêtises avec l’autre. Et puis, plus rien. Ses parents et elle sont déménagés en Amérique et je me suis retrouvé sans personne pour remplir ce rôle de complicité dans ma vie. J’ai eu de la difficulté à accorder autant d’importance à d’autres enfants après Marian. Mais j’ai du me rendre à l’évidence qu’elle ne reviendrait pas et j’ai décidé de m’entourer de davantage d’amis, à défaut de trouver une personne pour la remplacer. J’ai eu beau chercher, toute ma vie sa place est restée vide, attendant son retour. Et là voilà devant moi. La vie est vraiment bizarre parfois. Incapable de rester de la sorte à adhérer à sa demande de ne pas intervenir dans sa situation, je suis me dois de parler en ce sens.

-Dis-moi ce que je peux faire pour t’aider dans ce cas. Même si ce n’est pas avec de l’argent, il doit bien y avoir un moyen pour moi de te supporter le temps que tout s’arrange.

Je refuse d’envisager que les choses ne s’améliorent pas pour elle. Appelons ça de l’optimisme, mais je refuse d’admettre que sa vie est fini, qu’elle est condamné à être une fugitive pour le reste de son existence.

-Tu peux compter sur moi, comme autrefois.


Je fais référence à ses moments où l’un de nous avait fait une bêtise enfant et où on refusait de laisser l’autre prendre le blâme. Cela faisant en sorte qu’on finissait inévitablement par être réprimandé tous les deux. C’était un réflexe qu’on avait pour l’autre. Il faut croire que c’est plus tenace que je ne le pensais.

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MessageSujet: Re: What are you doing here? [Marian & Jackson]   What are you doing here? [Marian & Jackson] EmptyMer 3 Aoû - 23:37



« What are you doing here ? »
ft Jackson Wilde





« D’accord. »

Jackson semble la croire, il croit sa cousine quand elle lui annonce que ce n'est qu'un hasard. Ce qui n'est que pure vérité. Rien que ce petit mot, il réchauffe le coeur de Marian. Mais cela n'est rien comparé aux mains du brun qui se posent sur les siennes. Elle sursaute Marian, comme dans le couloir, mais ne retire pas ses mains. Elle en est incapable. n'en a pas la force.

« Mari, tu m’as tellement manqué. Je suis vraiment content de te retrouver après toutes ses années. »

Sa voix est douce. La gorge de Marian se serre sous l'émotion et elle détourne un instant le regard vers l'extérieur.

« Tu peux compter sur moi, comme autrefois. »

Les mots lui serrent le coeur en même temps qu'ils le font exploser. Elle baisse les yeux sur les mains de son cousin par-dessus les siennes. Les larmes picotent son nez, mais elle ne pleure pas, Marian. Elle raconte.

Marian raconte.  Elle raconte l'avant. Les origines. Les sorties à la plage à trois. Les goûters en revenant de l'école. Elle raconte les soirées télé. Elle raconte sa mère qui brosse ses cheveux. Elle raconte les bêtises de gamins avec Jacks, et les remontrances de parents.  Elle raconte l'enterrement de son père, le moindre petit détail. Jusqu'à la marque de la bouteille de whisky que sa mère a caché dans la boite à gant de la voiture devant le cimetière. Elle raconte leur maison. Leur rue. Sa chambre au premier étage. Le voisin qui devient l'ami de boisson de sa mère.

Elle raconte les crises, les colères, les insultes, les pleurs. Elle raconte les fois où elle retrouve sa mère ivre, endormie dans les toilettes. Elle raconte les fois où elle ne mange rien pendant des jours parce que sa mère refuse de faire des courses. Elle raconte les anniversaires oubliés. Les Noël maudits. Le téléphone qui sonne parce que sa mère coupe les ponts avec sa famille. Elle raconte les verres cassés. Les assiettes brisées. Les paires de gifles et l'ignorance. Ne sachant elle même ce qui est le pire.
Elle raconte enfin la confrontation ultime. Alors qu'elle ne demandait rien à personne, sauf un peu d'affection, et qu'elle se plongeait dans les souvenirs de son père sans savoir que cela fait d'elle une mutante. Elle raconte le seau d'eau. Les menaces. Les reproches mutuels. Aucune communication possible. Elle raconte comment son pouvoir atteint quelqu'un pour la première fois. Elle raconte la peur que ça lui fait. Et aussi le plaisir qu'elle ressent. Coupable jusqu'au bout. Elle raconte comment elle l'inflige encore et encore à sa mère. Jusqu'à ce que celle-ci ne puisse même plus supplier. Jusqu'à ce qu'elle-même tombe et perde connaissance. Mais il aura fallu des heures avant ça. Et Marian les raconte aussi, ces heures. De torture. Elle raconte qu'elle aurait put arrêter, mais qu'elle ne l'as pas fait. Elle raconte son nez qui saigne aussi abondamment que sa mère pleure sur la moquette enfantine de sa chambre. Elle raconte les cris rauques. Elle raconte sa satisfaction malsaine. Son bonheur noir. Elle raconte son sourire indigne dans le reflet du miroir avant qu'elle ne se laisse emporter dans l'inconscience.

Mais elle raconte aussi l'après. Elle raconte l'Institut Xavier, elle raconte sa nouvelle famille. Son soutient. Elle raconte ses amis, ses amants, ses amours. Elle raconte ses fuites émotionnelles, de ne jamais vouloir s'attacher à personne. Elle raconte comment différent prend le sens de dangereux. Elle raconte les conséquences du Registration Act. Elle raconte comment elle a trouvé ses alliés enfermant les siens, des mutants au sous-sol. Elle raconte sa trahison. Ses choix. Elle raconte ses victoires, infimes. Ses erreurs, monstrueuses. Elle raconte l'enlèvement de Stevenson, son espoir naïf de pouvoir faire bouger les choses. Elle raconte le monde qui bascule. L'emportant avec lui. Marian raconte l'intrusion dans sa nuque, la peau incisée, la puce enfoncée. Elle raconte ses cris, elle raconte le déchaînement de son ami venu à son secours. Elle raconte comment elle enfonce le canon encore brûlant d'une arme dans sa bouche. Comment ça lui brûle le palais, les lèvres. Elle raconte son échec d'un cliquetis moins délivrant qu'il ne doit l'être. Chargeur vide. Elle raconte la fuite, les cachettes. Les planques. Les altercations.

Elle raconte, Marian. Jusqu'à ce qu'il n'y ai plus rien à raconter. Jusqu'à ce que sa voix devienne rauque.
Alors seulement, elle lève ses prunelles troublées vers Jackson. Elle le fixe un moment sans ciller, humidifie ses lèvres sèches d'avoir trop parlé. Se racle la gorge.

« Je voudrais juste bien dormir cette nuit, pour une fois. » Si la demande paraît simple, elle ne l'est guère dans sa situation, et la brune s'en rend bien compte. Un faible sourire désolé vient fleurir sur ses lèvres. « Mais tu as sans doute mieux à faire que de t'occuper de ta pauvre criminelle de cousine. J'imagine qu'il y a pas mal de festivités autour du Grand Prix. Repas, soirées... Je suis juste contente de voir que tu vas bien. Même si je ne t'ai pas appelé toutes ces années... Je pensais quand même à toi. Mais tu as ta vie, j'ai la mienne. Enfin, ce qu'il en reste... »

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MessageSujet: Re: What are you doing here? [Marian & Jackson]   What are you doing here? [Marian & Jackson] EmptyJeu 4 Aoû - 3:09


What are you doing here?
Marian E. Carson & Jackson Wilde


Je sens les mains de Marian se réchauffer entre les miennes. J’attends sa réaction, mes yeux enrobant son visage. Je n’ai toujours pas accès à ses yeux et je commence à m’inquiéter de plus en plus pour elle. Avec ce que j’ai appris dans les journaux, je ne sais pas ce qui est vrai de ce qui est faux. J’ose croire qu’il y avait beaucoup de sensationnalisme. Qu’on la décrivait en monstre pour que les gens la craignent. L’ayant connue autrefois, je sais qu’elle n’est pas née comme ça. Par contre, j’ignore tellement d’éléments sur elle avec les années qui nous ont séparés. Je ne sais pas à quel point ça l’a changé.

Alors que je suis sur le point de parler à nouveau, elle s’anime. Elle commence à raconter des choses que je connais. Son enfance. Beaucoup d’évènements que j’ai entendus parler ou auxquels j’ai participés directement. Je ne l’interromps pas, sentant qu’elle doit raconter ce qu’elle a sur le cœur. Et pour se faire, il semblerait qu’elle doit commencer par le commencement. Je garde donc mes mains posées sur les siennes alors que les souvenirs défilent petit à petit. Je les écoute avec une oreille attentive, me les remémorant en même temps qu’elle les expose. Puis, elle passe à une partie qui n’appartient qu’à elle. Je découvre des choses que je redoutais mais dont je n’avais jamais eu la certitude auparavant. Elle ne me cache rien, allant dans le moindre détail. Je me sens presque en intrusion dans sa vie. Pourtant, aucun malaise ne se crée en moi alors que je constate l’horreur qu’elle a vécut. Ma compassion prend le dessus. Plus les révélations s’accumulent et plus l’émotion gagne mon corps. Je suis incapable de demeurer impassible à ce qu’elle me dit. Pourtant, je ne fais rien pour l’arrêter. Je demeure auditeur silencieux de cette histoire dramatique.

Mes yeux s’écarquillent lorsqu’elle me parle de sa mutation. Je ne sais pas pourquoi c’est à ce moment là que j’ai vraiment réalisé l’ampleur des choses. Oui, les journaux ont qualifié Marian de mutante, mais pourquoi ai-je simplement passé par-dessus le mot sans comprendre sa pleine signification? Je n’avais aucune idée que ma cousine était comme moi. Qu’elle a vécut la découverte de ses capacités subitement elle aussi. Je tais mon cerveau qui s’est emballé à cause de ce détail. Je dois demeurer attentif, elle n’a pas terminé son récit. Lorsqu’elle entreprend ce qu’elle a fait à sa mère, je cesse presque de respirer. Ma réaction est étrangement calme pour un tel drame. En vérité, je n’ai pas le temps de digérer autant d’informations. Alors, pour ne pas perdre le fil de ses paroles, je dois mettre mes émotions de côté afin de demeurer réceptif à la suite. Sauf que l’accumulation me rattrapera éventuellement, c’est inévitable. Vient ensuite le moment lié aux X-Men. Oui, maintenant je me souviens, les journaux en parlaient. Pourquoi ai-je zappé autant de trucs? C’est insensé. J’ai tellement l’habitude de mettre de côté ma nature mutante que je fais de même avec celle des autres ou quoi? Peu importe, elle enchaîne avec la suite. Avec sa trahison pour la Confrérie. Je fronce les sourcils. Elle m’explique son choix, la raison pour laquelle elle la fait. Cela fait germer en moi quelque chose. L’impression qu’au moment où elle l’a fait, Marian était libre. Complètement elle-même, sa nature mutante ainsi épanouie. Tout le contraire de moi présentement, à vrai dire. Mais trêve de comparaison, son récit n’est pas terminé. La suite réussit à me bouleverser autant que le reste. Les évènements qu’elle a traversé me semble infini et tous plus douloureux les uns que les autres. Et il y en a tellement qui incite à réagir que je suis perdu au centre, ne sachant plus comment agir devant un tableau si complet des choses. Je ne pouvais pas m’attendre à une telle honnêteté de sa part, pas après si longtemps sans nous voir. Elle me dit qu’elle a été pucée de force et alors je baisse les yeux de sur son visage. Je regrette qu’elle ait eu à vivre ce traumatisme. Je songe à moi, au fait que je suis toujours inconnu du Registration Act, probablement à cause de ma nationalité britannique. Mais, j’ai tout de même un pied aux États-Unis. Et si la prochaine fois que je descends d’un avion à New York on m’intercepte afin de me réduire à l’esclavage de leur puce? Je n’ose y penser, cela me lève le cœur. Viens ensuite la fin de son récit. Des évènements décrits dans les journaux, mais selon sa vision à elle. Je conserve mon attention jusque là, afin d’avoir à l’esprit prioritairement sa subjectivité des choses. C’est elle que je crois, pas un journaliste quelconque.

Enfin, elle cesse de parler. J’ignore combien de temps cela a duré, n’ayant pas prêté attention au temps. Sauf que je dirais au moins deux ou trois heures. Ce qui est beaucoup d’un seul coup. Elle a terminé de s’exprimer, mais on dirait que j’entends toujours sa voix résonner dans ma tête, l’écho de ses révélations. Cela me hante, m’empêchant de réaliser pleinement chaque élément comme je le devrais. La digestion risque d’être longue, ça je n’en ai aucun doute. Malgré avoir tant parlé, elle le fait une nouvelle fois. Sa voix rauque et fatiguée ne l’arrête pas. Elle réclame une nuit de sommeil sans tourment. Je ne peux pas lui garantir que cela va arriver, mais je peux essayer. Alors, elle m’expose la réalité du Grand Prix. Elle n’a pas tord, je suis et je vais être occupé durant les jours à venir. Ensuite, je vais simplement m’envoler ailleurs pour recommencer le processus. J’ai l’habitude d’un tel mode de vie, mais ça me prive certes d’accorder toute l’attention que je voudrais à mes proches. Je souris ultimement lorsqu’elle affirme qu’elle m’avait en tête malgré tout au cours de sa vie. Si elle savait comment régulièrement je me suis questionné à son sujet mais qu’on ne m’offrait jamais de réponse. À présent, je les ai, toutes en même temps. Et je ne sais toujours pas comment réagir par rapport à cela. Elle a beau me regarder à cet instant, j’ai beau voir l’humidité dans son regard, je suis cloué à mon siège, les émotions toujours coincées au plus profond de moi. La tristesse et la colère que m’a causé son histoire s’entremêlent quelque part, dormant en attendant que je réalise complètement. Pour l’instant, seule ma compassion est disponible pour Marian. Et elle est grande, je la sens remuée d’impatience à chaque battement de mon cœur. Elle m’enivre un peu plus à chaque respiration, ne demandant qu’à être relâché. Ce que je compte faire, en espérant ne pas être trop maladroit.

-Écoute, je reste à Montréal encore pour quatre jours avant de partir pour Bakou. Je peux t’héberger dans ma chambre d’hôtel durant cette période, le temps qu’on trouve une solution. Je ne te laisserai pas partir dans cet état, pas avant que tu ne te reposes un peu.

Je songe aux qualifications de demain. Puis, à la course de dimanche. Me laisser distraire de la sorte sera surement nocif pour mes chances de gagner à Montréal. Mais je ne peux tout de même pas la laisser comme ça. Je ferme les yeux, sentant que je vais regretter ce que je vais dire.

-Il y a très peu de personne qui savent pour moi, mais je ne peux plus te le cacher à présent. Je… Je suis mutant moi aussi. Il y a une raison pour laquelle je gagne si souvent. Je ne triche pas, c’est que… Je suis résistant. Je ne peux pas mourir dans un accident. Je le sais, je l’ai déjà expérimenté. On dirait que mon corps repousse les attaques extérieures. Et pour comble, je ne ressens rien du tout. Aucune douleur. Aucune peur. Plus ça va et plus je suis immunisé à la peur. Donc plus je suis téméraire.

Je ris à cette dernière phrase.

-Nom de Dieu, tu imagines si les gens apprennent ça. Je suis fini. On ne me laissera plus jamais courir professionnellement parce qu’on va m’accuser de tricher pour gagner. Hey, ce n’est pas comme si j’avais le choix ou que je contrôlais mes pouvoirs. Ils ne font que se manifester, sans que j’en prenne la décision. La presse va me démolir, comme ils le font aussitôt qu’ils le peuvent.

Je regarde ma cousine. Lui dire cela devrait la faire réagir, mais je ne sais pas à quel point. Une chose est sûre, je suis content qu’elle soit dans la confidence.

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MessageSujet: Re: What are you doing here? [Marian & Jackson]   What are you doing here? [Marian & Jackson] EmptyJeu 4 Aoû - 22:37



« What are you doing here ? »
ft Jackson Wilde




Ce n'est guère dans les habitudes de Marian de se livrer de la sorte. Et pourtant, elle vient de raconter à Jackson tout ce qu'elle pouvait. Certaines choses que même les personnes les plus proches d'elle ne connaissent pas. Peut-être avait-t-elle besoin de réduire en poussière les vingt dernières années d'éloignement. De faire comme s'ils s'étaient quittés la veille. D'oublier la distance et le temps entre eux. Peut-être avait-t-elle besoin de vider son sac, d'enlever toute cette tension qui tends ses muscles, perfore son crâne. Peut-être avait-t-elle besoin, pour une fois, d'être égoïste. Car ce que vient de faire Marian, est l'une des choses les plus égoïste qu'elle n'ai jamais fait. Balancer tout ces événements dramatiques sans même se soucier de l'impact qu'ils pourraient avoir sur Jackson. Lui raconter des choses horribles sans prendre conscience que cela pourrait le chambouler, le faire souffrir.
La gorge sèche, les épaules plus légères de la brune s'encombrent d'un nouveau poids. Culpabilité toute fraîche d'ainsi s'imposer à la seule famille qu'il lui reste. Elle n'a guère sut retenir le flot de ses mots et à présent, le silence semble presque étranger. Son regard ne décroche pas de Jackson. Elle le voit bien, que son discours le trouble, mais n'ose pas reprendre la parole. Elle a bien assez parlé pour les dix prochaines années.

« Écoute, je reste à Montréal encore pour quatre jours avant de partir pour Bakou. Je peux t’héberger dans ma chambre d’hôtel durant cette période, le temps qu’on trouve une solution. Je ne te laisserai pas partir dans cet état, pas avant que tu ne te reposes un peu. »

« Quatre jours c'est déjà énorme... Merci Jacks. »

La brune hoche la tête, ses yeux humides brillants désormais d'une reconnaissance infinie. C'est bien plus qu'elle n’espérait. C'est tout ce dont elle a besoin. Rester cachée. Ne plus courir. Ne plus regarder par dessus son épaule d'un air effrayé, ne serait-ce que pour quelques jours. Ne plus se battre.
Jackson clos les paupières.

« Il y a très peu de personne qui savent pour moi, mais je ne peux plus te le cacher à présent. Je… Je suis mutant moi aussi. Il y a une raison pour laquelle je gagne si souvent. Je ne triche pas, c’est que… Je suis résistant. Je ne peux pas mourir dans un accident. Je le sais, je l’ai déjà expérimenté. On dirait que mon corps repousse les attaques extérieures. Et pour comble, je ne ressens rien du tout. Aucune douleur. Aucune peur. Plus ça va et plus je suis immunisé à la peur. Donc plus je suis téméraire. »

D'abord, c'est la surprise qui se peins sur le visage de Marian. Et puis, très rapidement, une sorte de soulagement. De joie infime. Ce sentiment, comme lorsque le professeur Xavier était venue la chercher, de ne pas être seule. Rencontrer d'autres mutants est une chose. Apprendre qu'un membre de sa famille l'est également ç'en est une autre.

« Nom de Dieu, tu imagines si les gens apprennent ça. Je suis fini. On ne me laissera plus jamais courir professionnellement parce qu’on va m’accuser de tricher pour gagner. Hey, ce n’est pas comme si j’avais le choix ou que je contrôlais mes pouvoirs. Ils ne font que se manifester, sans que j’en prenne la décision. La presse va me démolir, comme ils le font aussitôt qu’ils le peuvent. »

Le visage de Marian se défait de son début de joie, se ferme durement. Elle bouge ses mains, les ôtant d'en dessous celles de son cousins pour les lui prendre et les serrer avec une douce fermeté. Sans s'en rendre compte, elle se penche légèrement en avant, et à nouveau, sa voix brisée remplit le silence entre eux.

« Ils n'en sauront rien, Jacks. Et si jamais, si jamais cela vient à leurs oreilles, je les empêcherais de te faire du mal. Tu m'entends ? Je ne laisserais personne te briser. Ils ne toucheront pas à un de tes cheveux. Moi je n'ai plus rien à perdre, toi tu as la vie qui t'offre ses bras. Tu as ta mère, je ne la laisserais pas connaitre la souffrance de voir son fils en pâture aux lions. »

La brune serre encore un peu les mains de son cousin avant de les lâcher doucement, se relevant de sa chaise, un sourire triste sur le visage. Résignée.

« Ecoute, c'est gentil de m'avoir proposé ta chambre mais... Je ne peux pas accepter. S'ils m'y trouvent, ils te rendront complices. Et ils ne tarderont pas à découvrir qui tu es. Ce que tu es. » Ma famille. Un mutant. « Je ne te ferais pas courir ce risque. Pas pour un caprice de confort. Il ne faut plus que quiconque me voit en ta compagnie, même un simple mécanicien inattentif. C'est trop dangereux pour toi. Tu risquerais de gâcher ta vie rien qu'en me parlant. »

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MessageSujet: Re: What are you doing here? [Marian & Jackson]   What are you doing here? [Marian & Jackson] EmptyVen 5 Aoû - 2:52


What are you doing here?
Marian E. Carson & Jackson Wilde


Je suis content de pouvoir lui offrir un répit, même s’il n’est que de courte durée. Quatre jours, c’est tellement peu. Sauf que ma vie est telle que je ne peux pas vraiment lui accorder plus, même si je le souhaiterais. Au moins, elle semble l’apprécier et c’est tout ce qui compte. Jusqu’à ce que je m’ouvre la trappe et lui avoue ma mutation. Je n’avais pas songé plus loin que le simple aveu. Je m’étais juste dis que j’allais être aussi honnête qu’elle. Mais voilà que mes efforts de lui offrir un endroit paisible où se reposer s’envole. Elle commence par m’enrober de ses mains, inversant la dynamique entre nous. C’est elle qui me promet son soutien cette fois, d’une manière que je ne m’attends pas. Je trouve cela touchant de sa part et je lui souris en retour. Mais alors, elle me serre un peu plus fort les mains et se lève. Elle m’annonce qu’elle compte partir. Que sa simple présence près de moi est un risque pour que je sois découvert. Aussitôt, je m’y oppose, réalisant ma propre stupidité de lui avoir exposé ma mutation sous cet angle, l’ayant évidemment inquiétée à mon sujet.

-Je suis exposé depuis des années et on ne m’a jamais eu, je lui argumente en la retenant sans m’en rendre compte par les mains. Je ne vois pas pourquoi ça changerait si on fait attention. Mari, je ne compte pas te laisser repartir comme ça. Je me fiche des conséquences sur moi. Se serait une erreur de te laisser tomber. Je ne veux plus jamais me sentir impuissant en laissant les évènements nous séparer. S’il te plait, écoute moi et reste un peu, le temps que la poussière retombe.

J’avais confiance que Marian respecte sa parole et ne révèle pas ma condition de mutant si jamais elle décide de partir tout de même. Mais je sais aussi que c’est stupide de la retenir à ce point alors qu’elle a probablement raison et que ça me met en danger. Sauf que c’est ce que je suis devenu, ce que ma mutation me pousse à être parfois avec l’atténuation de mes sensations primitives par rapport à la peur : un stupide impulsif. Je ne réfléchis guère la plupart du temps et autant cela peut me pénaliser, cela m’apporte également les meilleurs moments de mon existence. Ça me fait faire des choses que je n’aurais jamais osées, parler à des gens que je n’aurais même pas approchés normalement. Être sans peur c’est aussi apprendre à découvrir le monde autrement que ce qu’il nous semble parfois. Et ce que je sais en ce moment, c’est que je ne peux pas laisser la vie nous séparer à nouveau. Je ne le veux pas. Je ne le supporterai pas. Pas alors qu’elle a également besoin de quelqu’un. Dans un sens, je tente de me rattraper pour ces années où je n’ai pas réussi à assumer mon rôle d’ami, de grand frère. Si seul un lien de cousins nous unis, il y a toujours eu davantage que cela. Je la voyais comme ma sœur bien plus que comme ma cousine. Et je l’ai perdu sans pouvoir réagir. Je refuse de commettre cette erreur une seconde fois. Qu’on l’accuse de n’importe quel crime, je m’en fiche. Je sais juste qu’elle me manque. Que j’ai besoin de sa présence auprès de moi, même si ce n’est que durant quatre jours.

-Ce soir, tu viens à l’hôtel. Et si jamais tu ne te sens vraiment pas bien et que tu désires toujours partir, je ne te retiendrai pas davantage. Par contre, j’insiste pour que tu m’accorde au moins une journée. Si ça peut te rassurer, la presse n’a pas le droit d’être près du site hôtelier. Il n’y a aucun danger pour une simple nuit.

Je la regarde dans les yeux. Je tiens à ce qu’elle adhère à mon plan. Je ne peux pas la laisser repartir, surtout pas maintenant que je connais toute l’histoire et que les émotions commencent à vouloir remonter. Je les sens créer une pression dans mon estomac, oppressant d’une très légère façon ma respiration, mais sans la gêner. Est-ce vraiment les conséquences de ses paroles ou bien l’anxiété de la sentir me filer entre les doigts? Je ne saurais dire, mais je la retiens toujours avec mes mains qui entourent les siennes. Si seulement je pouvais trouver les mots pour lui dire que la savoir mutante est une délivrance. Cela m’enlève d’un poids de solitude. Elle est comme moi. Elle l’a toujours été. Malgré la distance et les années, cela n’a pas changé. Nous avons seulement été loin l’un de l’autre au moment de la découverte de nos dons et n’avons ainsi pas pu nous supporter mutuellement comme nous l’aurions logiquement fait. J’ai besoin de sa fierté mutante afin d’accepter cette part de moi que je tente de cacher absolument. Je ne suis pas normal, je ne le serais jamais. Mais heureusement, s’il y a quelqu’un qui peut comprendre ce genre de sentiment, c’est bien ma cousine que je retiens toujours désespérément et égoïstement.

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MessageSujet: Re: What are you doing here? [Marian & Jackson]   What are you doing here? [Marian & Jackson] EmptyLun 8 Aoû - 11:59



« What are you doing here ? »
ft Jackson Wilde




D'ordinaire, retenir Marian est une mauvaise idée. Quelle que soit la situation ou le contexte, s'il y a bien quelque chose que la jeune femme déteste, c'est qu'on la retienne. Qu'on s'accroche. Avec Jackson, c'est différent. La brune n'as pas ce mouvement de recul alors que son cousin la retient par les mains quand elle se lève.

« Je suis exposé depuis des années et on ne m’a jamais eu. Je ne vois pas pourquoi ça changerait si on fait attention. Mari, je ne compte pas te laisser repartir comme ça. Je me fiche des conséquences sur moi. Se serait une erreur de te laisser tomber. Je ne veux plus jamais me sentir impuissant en laissant les évènements nous séparer. S’il te plait, écoute moi et reste un peu, le temps que la poussière retombe. »

La brune se mord la lèvre inférieure en retenant un soupir, baissant les yeux, ne pouvant guère soutenir le regard de Jackson plus longtemps. Il se fiche des conséquences sur lui-même, mais ce n'est pas le cas de Marian. La culpabilité la ronge déjà alors qu'elle soupire finalement :

« J'ai déjà gâché la vie d'assez de gens, je ne veux pas que ça soit la même chose avec toi... » [/b ]Par là, elle entend ceux à qui elle a fait du mal, les familles déchirées parce qu'elle a abattu des gens, mais surtout, sa propre mère. Elle a déjà fait souffrir sa famille bien assez, pas la peine de prendre le risque de recommencer. Jackson semble en décider autrement.

[b]« Ce soir, tu viens à l’hôtel. Et si jamais tu ne te sens vraiment pas bien et que tu désires toujours partir, je ne te retiendrai pas davantage. Par contre, j’insiste pour que tu m’accorde au moins une journée. Si ça peut te rassurer, la presse n’a pas le droit d’être près du site hôtelier. Il n’y a aucun danger pour une simple nuit. »


Doucement, Marian sent ses barrières, ses résolutions, s'envoler. Se briser face à l'insistance de son cousin. Fondre sous le contact rassurant de ses mains retenant les siennes. Pour la première fois, qu'on retienne Marian lui procure un sentiment agréable. Cela fait battre son coeur, le remplit de bonheur. Parce que finalement, c'est la première fois qu'on la retient pour une bonne raison. Une véritable raison. Alors elle laisse un sourire fleurir sur son visage fatigué, hochant doucement la tête. De toutes façons, elle n'a jamais put résister à Jackson. Ni enfant, ni maintenant.

« Très bien, mais seulement pour quelques nuits, ensuite tu me laisses repartir comme je suis venue. Il faudra bien que je rentre un jour à New York de toute manière, j'ai laissé des gens là bas... Et mes chiens, » ajoute-t-elle avec un petit rire. « Il faudra que je te les présentes si tu passes dans le coin un jour. »

Puisqu'elle accepte finalement l'insistance de Jackson, Marian détache doucement ses mains des siennes, afin de pouvoir passer ses bras autour de lui dans une douce étreinte. Elle serre tendrement dans ses bras ce cousin oublié avec qui elle semble partager encore plus de choses qu'avant. La révélation de sa mutation ne l'étonne qu'à moitié, après tout, il est le neveu de son père. Mais plus encore que ça, ça la rassure. La vie et les événements auront beau tenté de les séparer, c'est le hasard et l'enchainement des choses qui font qu'aujourd'hui, ils se retrouvent. Le fait que Jackson soit comme elle, l'aurait sans doute beaucoup aidé à la découverte de sa mutation, si seulement sa mère n'avait pas coupé tout contact avec la famille suite au décès de son époux. Mais qu'importe ce qui aurait put. Qu'importe ce qui aurait dut être. Ne compte que ce qui est en cet instant. L'accolade affective qu'étonnement, Marian a du mal à rompre.

« Oh, et j'ai une condition, pour rester, » précise la brune en se détachant enfin de son cousin, un sourire en coin sur les lèvres. « Je veux qu'on commande chinois. » Elle annonce ça avec l'air le plus sérieux du monde, comme on annonce qu'on vient de découvrir le remède d'une maladie incurable, mais au fond de ses yeux danse cette étincelle de joie que Jackson connait si bien. La présence de son cousin l'influence plus qu'elle ne voudrait l'admettre.

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MessageSujet: Re: What are you doing here? [Marian & Jackson]   What are you doing here? [Marian & Jackson] EmptyMer 10 Aoû - 1:22


What are you doing here?
Marian E. Carson & Jackson Wilde


Retenir quelqu’un comme ça peut sembler désespérer. C’est une bataille qui est bien souvent vaine, si je me fis à mon expérience de vie. Lorsqu’un individu prend la décision de s’en aller, rien ne pourra vraiment le retenir de le faire. Pas même les supplications ou les belles paroles. Mais, il arrive parfois que cette règle soit brisée. Qu’une personne hésitante dans son choix soit ramené en notre sens plus facilement qu’on ne l’espérait. À vrai dire, en insistant auprès de Marian, j’espérais de tout mon cœur qu’elle accepte ma proposition. Il persistait en moi cette idée que ma maladresse ne la convainque que le mieux est de rester loin de moi. Je n’arrivais pas à écarter cette possibilité agaçante. Alors, lorsqu’elle m’explique qu’elle a suffisamment gâché de vies et qu’elle ne veut pas répéter cela avec moi, je lâche presque prise. Toutefois, mes mains se resserrent un peu plus fortement autour des siennes et j’ose persister auprès d’elle. J’ai besoin qu’elle reste près de moi afin de rattraper le passé, mais également afin de reconnecter avec elle. Il y a quelque chose qui est différent entre nous, abîmé par le temps et notre évolution en solo. Il y a toujours ce lien, probablement incassable, qui demeure. Mais je sens qu’elle ne me fait pas aussi naturellement confiance qu’autrefois et c’est la même chose pour moi. Un peu comme une gêne se crée entre deux individus qui viennent de se rencontrer, entre nous il y a une hésitation. Je souhaite la détruire, rendre à nouveau notre relation solide. Durant un bref instant, je perds espoir. Je sens qu’elle est sur le point de faire un pas de trop dans l’autre direction et je couper les ponts définitivement. Alors, me prenant presque par surprise, elle hoche doucement la tête et je lève sur elle un regard soulagé. Ces paroles sont belles à mes oreilles. Elle semble avoir retrouvé un certain optimisme, envisageant un retour aux États-Unis. Cela me fait sourire qu’elle souhaite me présenter à ses chiens. Un souvenir remonte en moi à cette évocation. Celui d’une gamine haute comme trois pommes qui rêvait d’avoir à ses côtés des chiens. Des compagnons de jeux mais aussi des amis et des confidents. Je me souviens très bien de son visage souriant à l’expression de ce souhait. Cela ne m’étonne donc pas d’aujourd’hui la voir avec ce genre d’animaux de compagnie. Je me demande seulement combien et de quelle race sont-ils. Je me lève afin d’être à sa hauteur, elle qui était déjà debout depuis quelques minutes.

-J’ai un appartement à New York, tu sais. Te rendre visite à toi et à tes chiens ne sera donc absolument pas un problème.

Mon sourire est toujours sur mon visage. Je la sens s’approcher et j’anticipe le geste afin de l’accueillir dans une étreinte chaleureuse. Je pose mes mains dans son dos, ne serrant pas trop fort pour ne pas l’étouffer, bien que solidifier l’étreinte afin de la rassurer me traverse l’esprit. Je la garde près de moi autant qu’elle en a besoin, la laissant maître du moment où le tout doit cesser. Les secondes deviennent des minutes et malgré le silence entre nous, le moment n’est pas embarrassant. Je ferme les yeux à un certain moment, profondément en paix alors que j’entends son cœur contre ma poitrine. Finalement, elle recule et je peux retrouver son visage, que je trouve plus calme à présent que sa décision est prise de rester le temps de quelques jours. Elle parle à nouveau, me disant qu’elle a une seule condition pour accepter. Je hausse un sourcil de curiosité, attendant la suite. Je ne peux que rire lorsqu’elle m’énonce sa fameuse condition.

-Je meurs de faim! Je lui dis avec un sourire un peu plus grand. C’est évident qu’on va se faire livrer du chinois à l’hôtel et rien ne pourra nous arrêter de le faire!

En souriant, je décide qu’il est temps de justement rentrer à ma chambre d’hôtel. Je n’ai pas décrit à Marian le luxe de l’endroit, mais elle va le découvrir avec une belle surprise si elle ne l’a pas déjà deviné. Les pays que nous visitons dans le cadre des Grands Prix ont tendance à toujours nous offrir le meilleur des hôtels. Nous recommençons donc à marcher vers la sortie, retournant sur nos pas. Une fois près de la porte nécessitant ma carte magnétique pour entrer, je remets naturellement ma casquette sur ma tête. La majorité du public aura convergé vers les attractions de soirée de l’île Notre-Dame, faisant en sorte qu’on pourra quitter les lieux plus facilement, sans risque d’être dérangé. Je garde toutefois Marian près de moi, conservant profil bas et une démarche naturelle afin de ne pas attirer la lentille des caméras sur nous. Je suis confiant qu’il n’y aura aucun problème à ce niveau là. Les pilotes ont le droit de ramener qui ils veulent à leur chambre, incluant des fans. Ce n’est pas pour rien que les jeunes pilotes célibataires perdent la carte parfois s’ils ne sont pas bien encadrés. Faisant partie des « vétérans » de mon côté, on me laisse tranquille et on assume que je sais ce que je fais. Voilà pourquoi les agents de sécurité à l’entrée du site hôtelier ne bronchent même pas en me voyant accompagné d’une femme. Il n’y a pas plus idéal pour conserver un secret que la sécurité au service de la F1. Après tout, avec le nombre de choses qu’ils doivent voir, ce ne serait pas dans leur intérêt de parler. Je me sens donc assez en confiance une fois les avoir passé pour retirer ma casquette et diriger Marian jusqu’à ma chambre pour la fin de semaine.

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